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Le café polynésien doit faire sa révolution

Une mission du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) a rendu son rapport sur les possibilités de relance de la filière du café en Polynésie. Sa conclusion : il faut miser sur la qualité. Des essais avec deux nouvelles variétés sont en cours.

L’objectif de cette étude, présentée mercredi en conseil des ministres, consistait à évaluer l’état de la production issue de Rurutu et Rimatara et de concerter les torréfacteurs afin d’établir une stratégie de développement de la filière. Les conclusions s’articulent autour de 3 axes : l’état des plantations, les variétés cultivées, et la stratégie de développement.

Sur le premier point, c’est plutôt une bonne nouvelle. Les sols et le climat des Australes sont favorables à la culture du café. Ainsi, bien que les plantations observées soient très âgées (>40 ans), peu ou pas entretenues, l’état sanitaire des parcelles est satisfaisant et les arbustes sont encore vigoureux. Il est donc possible de valoriser ces vieilles parcelles et de régénérer les caféiers par une taille de recépage.

Trois variétés de café ont été plantées en Polynésie française. Elles appartiennent toutes à la famille des arabicas :

  • Le Typica : introduite en 1817 par le capitaine Samuel Marsden, c’est une variété de bonne qualité mais à rendements faibles, sensible aux maladies et adaptée aux conditions d’altitude (températures fraiches) ;
  • Le Caturra : introduite dans les années 70, c’est une variété naine, de qualité standard, à bon rendement. Elle est néanmoins sensible à la rouille du caféier, une maladie fongique ;
  • Le Catimor : introduite dans les années 80, c’est une variété naine à bon rendement et résistante aux maladies fongiques. Néanmoins, son goût est médiocre.

En 2022, deux nouvelles variétés de café arabica (Marsellesa et Starmaya) ont été introduites en Polynésie française. Les semences importées vont permettre la mise en place de parcelles d’essais qui auront pour objectifs de comparer leurs performances dans le contexte polynésien et d’établir de nouvelles références technico-économiques.

Un café « de luxe » plus rémunérateur, mais un travail exigeant 

Afin d’encourager les caféiculteurs à rajeunir, entretenir et récolter leurs plantations, il est impératif de mieux rémunérer la production. Les acteurs de la filière doivent donc viser un marché de niche, à haute valeur ajoutée, à l’image des cafés d’origine comme le Blue Mountain de Jamaïque, le Bourbon Pointu de la réunion ou le Kona de Hawaii. Ces types de café exigent une récolte, une transformation du grain et une traçabilité sans défaut afin de valoriser leurs caractéristiques particulières.

Avec communiqué

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