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Un « bateau dépollueur » bientôt à l’œuvre dans le port de Papeete

Le Port autonome de Papeete a lancé la semaine dernière un appel d’offre en vue de faire l’acquisition d’un bateau dépollueur. Objectif : ramasser les déchets et débris flottants dans l’enceinte, et peut-être les environs du port. Le navire doit être livré « clé en main » dans moins de 6 mois.

La consultation, ouverte aux chantiers navals polynésiens ou aux entreprises extérieures, porte sur un « bateau de travail d’une longueur minimum de 7 mètres, et d’une largeur minimum de 2m50 », avec une motorisation d’au moins 40 CV. Un bateau nettoyeur de petit gabarit donc, qui serait avant tout chargé de ramasser les débris et déchets (plastique, végétaux…) souvent visibles dans l’enceinte du port de Papeete. Les eaux de la circonscription portuaire, zone lagonaire qui s’étend sur 680 hectares entre Papeete, Moorea et Punaauia, pourraient aussi profiter de ce nouvel outil.

Des exemples de déchets dans le port de Papeete qui seraient ciblés par le bateau nettoyeur (©port autonome)

Plusieurs sociétés dans le monde ont développé des modèles de navires dépollueurs ces dernières années. C’est le cas, par exemple, d’Efinor Sea Cleaner, constructeur français, qui a vendu plus d’une centaine de ses navires de nettoyage, allant de 6 à 25 mètres. Le principe est simple : « aspirer tout ce qui flotte, solide ou liquide », comme l’explique un responsable de la compagnie au magazine spécialisé Mer et Marine. L’étrave du bateau s’ouvre et un flux se forme entre les deux coques grâce à une hélice intégrée dans le tunnel qui traverse le bateau. Un mécanisme isole les hydrocarbures pour les stocker dans une caisse spécifique. L’appel d’offre du port ne fait pas directement référence à une filtration et se concentre davantage sur les éléments solides flottants, eux aussi isolés par le bateau s’ils se trouvent à la surface ou jusqu’à 1 mètre de profondeur. Un modèle de 7 à 8 mètres peut ainsi collecter jusqu’à 2 000 litres de liquide et 800 kilos de déchets, et nettoyer environ 10 000 mètres carrés par heure.

D’autres bateaux proposent des systèmes à roues et tapis roulant comme le « 4ocean Mobile Skimmer », développé par une start-up américaine, ou de nacelles interchangeables comme « l’omni-catamaran » de la société Elastec. De tels bateaux sont de plus en plus utilisés, à travers le monde en milieu portuaires et côtiers. Ils sont aussi mobilisés utilisés après certains évènements pour limiter leur atteinte à l’environnement. Cela avait par exemple été le cas en octobre 2018, après la collision de deux navires de commerce au large du Cap Corse, pour limiter le risque de pollution aux hydrocarbures et aux rejets de débris vers les côtes du Sud de la France.

Des systèmes souvent brevetés, mais certaines entreprises polynésiennes pourraient tout de même proposer leur propre solution, adaptées aux besoins du Port autonome. L’acheteur précise tout de même qu’il refusera les offres impliquant une livraison d’un « bateau dépollueur clé en main » dans plus de 6 mois.

le « Waste cleaner » d’Efinor et la barge d’Elastec, deux exemples de bateaux nettoyeurs très différents.

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