ACTUS LOCALES

Les conclusions du Congrès des communes : les tavana entre sociologie et administration

Le thème, l’environnement et la place de l’humain dans cet environnement, s’y prêtait. Les premières conclusions du congrès des communes qui s’est tenu à Rikitea du 30 juillet au 2 août montrent, sinon des solutions pratiques, du moins l’affichage d’une certaine prise de conscience. « L’argent a tout changé et la nature a été laissée pour compte ».  

Les conclusions du 30e congrès des communes « ont souligné l’approche culturelle de la problématique, également abordée sous l’angle de la citoyenneté, sans oublier de la replacer dans son contexte planétaire, » indique un communiqué du Syndicat pour la promotion des communes.

« Nos connaissances ancestrales se sont évaporées, elles sont tombées dans l’oubli. Nous ne savons plus lire les signes, regarder la lune. (…) Il y a eu beaucoup trop de changements. Les habitudes sont différentes. La population s’est habituée à un système qui l’a coupée de son mode de vie et de ses traditions. Notre mode de vie nous mène dans le mur par la pollution de nos voitures, de nos décharges sauvages, de nos extractions, de nos remblais et terrassements.»

« Il sera difficile de tout réapprendre »

Ont été exprimés « le sentiment que notre population s’est en réalité ‘appauvrie’ » et l’impression « qu’en une génération nous avons tellement perdu que nous sommes en sous-développement. (…) Il sera difficile de tout réapprendre. Il faudra au moins deux générations pour réinventer nos savoir faire sur la base des pratiques anciennes. L’argent a tout changé et la nature a été laissée pour compte. »

Pour autant, « l’optimisme reste de mise devant nos savoirs et valeurs qui prennent appui sur l’environnement.(…) Nous avons même pu parfois transposer notre culture de la parole à de nouveaux modes de gestion comme les aires marines éducatives, les plans généraux des espaces maritimes, les zones de pêche réglementées, les aires marines protégées, les aires marines gérées… L’aquaculture, l’aquaponie mais aussi la permaculture, le compostage, l’horticulture, le bio font désormais partie de nos savoir-faire. »

Un « musée des savoirs polynésiens »

Les maires polynésiens réunis à Rikitea ont donc souhaité la création d’une maison ou même un musée des savoirs polynésiens, et la conservation de ces savoirs par écrit. Ils ont aussi souligné « l’importance d’organiser des rencontres entre les générations pour échanger (…). Si on ne le fait pas, nos décisions et nos projets ne seront pas appliqués ni même acceptés. »

S’est également posée la question de la collaboration avec le Pays : « Si le Pays doit donner sa vision, il faut que nous apprenions à construire des projets de développement durable avec nos populations. Le développement ne signifie pas forcément la même chose à Nuku Hiva ou à Raivavae. Le Pays doit nous laisser construire ces projets et nous accompagner. »

Cyril Tetuanui propose de « faire de l’environnement un sujet récurrent »

Le président du SPCPF, Cyril Tetuanui, a invité chaque maire à intégrer la problématique de l’environnement dans chacun de ses projets d’investissement. « La commune de Moorea-Maiao nous donne l’exemple que c’est possible. Au titre du SPCPF, je propose que notre syndicat nous accompagne dans l’établissement de réglementation adaptée (et) par la mise en oeuvre de programme de formation adaptée. Et de faire dorénavant de ce sujet de l’environnement un sujet récurrent de nos rassemblements qui ne limite pas à un seul congrès. »

Avec communiqué.

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1 Commentaire

  1. Anaa
    12 août 2019 à 7h52 — Répondre

    Bla Bla Bla …. une semaine de brain storming pour ça !

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