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Les femmes du Pacifique ont rendez-vous à Tahiti

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La 14e Conférence triennale des femmes du Pacifique, sous l’égide de la Communauté du Pacifique, se tient du 26 au 28 avril à Tahiti. Trois journées qui vont rassembler les instances gouvernementales, les associations de défense des droits des femmes, les leaders religieux et les médias de 22 pays du Pacifique, pour faire vivre et avancer les efforts vers l’égalité des femmes dans la région. Elles seront suivies, le 4 mai, de la réunion des ministres de la condition féminine.

La Polynésie française avait été l’hôte de la première Conférence triennale des femmes du Pacifique, en 1981. Elle l’accueille à nouveau, principalement sous forme virtuelle, du 27 au 29 avril. Les trois thèmes prioritaires choisis pour cette édition sont l’autonomisation économique des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes, et le lien entre justice climatique et égalité de genre. Des problématiques qui risquent d’être aggravées par la crise du Covid, explique Ravahere Rauzy, conseillère technique au ministère de la famille, des affaires sociales, de la condition féminine en charge de la lutte contre l’exclusion (MFA).

 

Le résultat de ces trois jours de travaux servira de base à la réunion des ministres de la condition féminine prévue le 4 mai prochain, après quoi les gouvernements se mettront d’accord sur des objectifs réalisables et élaboreront un plan d’action pour faire progresser l’égalité des genres dans la région. Des conclusions qui seront aussi la base de la position de l’Océanie devant les grandes instances internationales. Et si les femmes de Polynésie française peuvent faire figure de privilégiées et d’exemples dans la région, par leur accès à l’éducation, à la protection sociale et à l’emploi, par leur dynamisme entrepreneurial et par un système juridique qui protège leurs droits, de nombreux progrès restent à faire en Océanie.

Autonomisation économique des femmes

C’est le premier levier de développement : « une contribution accrue des femmes à l’économie formelle ou informelle s’accompagne forcément d’une amélioration des revenus de leurs familles, de leurs communautés et de leurs pays, »écrit la Communauté du Pacifique Sud, qui pointe les « obstacles tels que des lois discriminatoires ou des normes sociales et culturelles », ainsi que la part importante d’activité non-rémunérée des femmes. Dans le Pacifique, où le marché du travail est limité et la création d’emploi faible, les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à occuper des emplois rémunérés. Ce sera l’objet de la première journée.

Les violences fondées sur le genre

Le sujet sera le focus de la 2e journée de la conférence, explique Ravahere Rauzy.

« Dans la région, un grand nombre d’Océaniennes subissent des actes de violence sexuelle perpétrés par leur partenaires intimes : 63% des femmes en Mélanésie, 44% en Micronésie, et 43% en Polynésie, » rappelle la Communauté du Pacifique Sud. « Elle a une incidence considérable sur les résultats du développement, se répercute sur les familles et les communautés et met à rude épreuve les systèmes de santé, de services sociaux, de police et de justice ». Là aussi, le constat régional est que la crise du Covid a rendu les femmes victimes de violences « particulièrement vulnérables », notamment en raison du redéploiement des crédits d’action sociale pour faire face à la pandémie. Au-delà de la sphère domestique, le harcèlement sexuel sur le lieu de travail est également identifié comme l’un des problèmes majeurs pour les femmes océaniennes. Même si les pays du Pacifique ont signé au fil des ans des engagements au niveau national et international, même si certains ont fait évoluer leurs lois en la matière, leur application continue de poser problème. La violence envers les femmes et les filles doit être combattue par des partenariats regroupant autorités et société civile, et ce combat, martèle la Communauté du Pacifique Sud, nécessite des investissements accrus.

Justice climatique et égalité de genre

Troisième jour et troisième sujet : le changement climatique, qui augmente l’intensité des catastrophes naturelles, menace tout particulièrement les populations des pays insulaires et « exacerbe les asymétries du développement ». Le rôle des femmes et des savoirs traditionnels qu’elles détiennent dans la gestion des ressources naturelles – agriculture et pêche notamment – sera le focus de la troisième journée d’échanges, explique Ravahere Rauzy.

  • À lire aussi :

– Le site de la Communauté du Pacifique Sud (avec notamment la liste des nombreux événements annexes organisés par les nombreux partenaires)

Le résumé de la précédente conférence triennale de 2017 pour comprendre en détail le travail régional en faveur des droits des femmes en Océanie.

 

 

 

 

 

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