ACTUS LOCALES

Les négociations rompues, la Fraap promet un « mardi noir »

Le « rendez-vous de la dernière chance » a duré moins de cinq minutes ce samedi matin. La Fraap a refusé l’ultime version du projet de protocole d’accord, demandant toujours à ce que lui soit présentée la proposition du gouvernement concernant la revalorisation des catégories D. L’exécutif a de nouveau répondu que différentes options seraient présentées à tous les syndicats le 20 janvier. Le « roitelet » Moetai Brotherson refuse de négocier, et sera à l’origine de la « paralysie du Pays » à partir de mardi, martèle la fédération. Le président, lui, appelle les fonctionnaires à ne pas « s’embarquer dans une grève que chacun de vous aura à supporter pour de mauvaises raisons ».

« Rendez-vous de la dernière chance », « dernier ultimatum pour éviter la paralysie du Pays », « compte-à-rebours vers la grève illimitée »… La Fraap avait abondamment utilisé les réseaux sociaux, ces dernières 24 heures, pour mettre la pression sur le gouvernement, avant le rendez-vous de ce samedi matin, à quelques heures du départ du président Moetai Brotherson pour Paris. Les pourparlers ont tourné court, très court : moins de cinq minutes qui n’ont permis au gouvernement et au syndicat que de constater leur désaccord.

La veille, vendredi matin, puis tard dans la soirée, le troisième round de discussions depuis le début de ce deuxième préavis de grève dans la fonction publique territoriale en un peu plus d’un mois avait duré plusieurs heures. Mais sans grandes évolutions dans les positions. Le gouvernement avait bien proposé à la Fraap d’enregistrer dès à présent ses propositions formelles concernant la revalorisation des catégorie D, qui doit être actée en conseil des ministres le 29 janvier après un nouveau passage en Conseil supérieur de la fonction publique (CSFP) le 20, le point d’indice des fonctionnaire, qui doit être renégocié à la fin mars, et la refonte des grilles, qui sera discutée selon un calendrier de plusieurs mois pour une réforme plus tard dans le mandat. Mais hors de question de prendre des engagements chiffrés auprès du seul syndicat de Jean-Paul Urima avant ces échéances et sans les autres syndicats. Dans la nuit, la présidence a envoyé, comme elle s’y était engagée, une mise sur papier des déclarations faites des deux côtés de la table, pour éviter de nouvelles accusations de « mensonges » de part et d’autres. Et transmis une « ultime » version du protocole prévoyant une levée complète de la grève.

Or la Fraap, qui ne prévoyait quoiqu’il arrive qu’une « suspension » de son mouvement, demande de connaitre dès à présent le projet défendu par le gouvernement sur la question des catégorie D. « Nous sommes dans l’expectative de ces tableaux là pour savoir ce que nous pourrons à très court terme présenter aux agents qui ne cessent de nous contacter » revient à la charge Steven Rey, secrétaire général délégué du syndicat, dès l’ouverture de cette nouvelle session. « Comme je vous l’ai dit hier soir, il ne s’agit plus de discuter du bout de gras : la communication de ces tableaux ne se fera pas, vous les aurez en intégralité le 20 janvier, en même temps que vos collègues du CSFP, qui sera réuni pour examiner les huit options – les quatre existantes et les quatre nouvelles qui seront soumises ce jour là. Là dessus, ça n’a pas évolué d’un iota et ça n’évoluera pas ». Des déclarations qui sans surprise « irritent fortement » Jean-Paul Urima : « un protocole aux dispositions unilatérales, on n’en veut pas (…), on veut savoir quel est ton projet à toi, nous on joue la transparence, toi tu es en train de pérorer, si c’est comme ça, on va pas aller plus loin ». Et personne n’ira effectivement plus loin : « je vous souhaite une bonne grève » lance le président quelques secondes plus tard.

Fin de la bataille, et début d’une nouvelle phase de la guerre donc. Moetai Brotherson a déjà prévu une « explication » en live Facebook ce samedi à 14h30 et il appelle les fonctionnaires de catégorie D à se « connecter ». « Parce que si vous ne prenez vos informations que de ceux qui présentent des tableaux à 377 millions quand le vrai chiffre est de 524, les mêmes qui vous avaient dit lors du conflit précédent qu’il n’y aurait que 3 jours de grève décomptés, vous risquez de vous embarquer dans une grève que chacun de vous aura à supporter, pour de mauvaises raisons ». La Fraap, de son côté, écrit sur Facebook que le « roitelet Moetai Brotherson a choisi l’option de la grève en refusant de négocier avec la FRAAP. Il sera à l’origine du mardi noir et de la paralysie du Pays ».

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