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Les patrons discutent qualité de vie au travail

©CP/Radio1

La troisième « matinale du Medef » réunissait ce matin patrons, directeurs des ressources humaines, mais aussi médecins du travail et psychologues sur le sujet de la qualité de vie au travail de la prévention des risques psycho-sociaux en entreprise. Un domaine dans lequel les entreprises polynésiennes accusent un retard : leurs cadres doivent apprendre à être plus à l’écoute, et améliorer les conditions de travail, aussi bien physiques que psychologiques. 

Comment détecter et prévenir les risques psycho-sociaux en entreprise, comment faire de l’amélioration des conditions de travail un levier de performance, quelles qualités managériales pour y parvenir ?  Les questions au programme de la troisième édition des « Matinales du Medef » n’ont pas toutes trouvé de réponses ; mais elles montrent au moins que le sujet commence à être pris au sérieux par les managers polynésiens. Frédéric Dock, le président du Medef-PF, estime qu’il est grand temps pour les entreprises de se saisir du sujet, dans un contexte de stress qui combine les conséquences de la crise covid et les incertitudes de la crise économique : « Il faut donner au chef d’entreprise les moyens et les méthodes pour mesurer l’état de ses troupes. »

Xavier Zunigo, docteur en sociologie et fondateur du cabinet Olystic, a effectué plusieurs missions dans des entreprises et des administrations polynésiennes.  Il constate qu’au fenua le sujet n’est pas encore abordé de front : « Le monde du travail est étrangement celui où l’on parle le moins du travail. Donc les gens vivent avec leurs problèmes. »

Car au-delà de l’apparente jovialité, du tutoiement, des chemises à fleurs au bureau, tout n’est pas rose dans le merveilleux monde du travail.  « Quand ça bloque, ça bloque. Ce qui nous surprend le plus en Polynésie, c’est ce management encore très centré sur ses fondements opérationnels, et moins sur la gestion humaine », dit Xavier Zunigo.

Il s’agit donc de ne pas rajouter une crise à la crise. Toutefois Frédéric Dock s’inscrit en faux face aux affirmations de certains intervenants, pour qui une partie non négligeable des travailleurs en Polynésie ne se projette pas dans l’avenir, et qui l’expliquent par un particularisme culturel.

Mais partout dans le monde la jeunesse change peu à peu d’attitude par rapport au travail, et l’ambition change de visage : passer une carrière entière dans la même entreprise en y grimpant méthodiquement les échelons n’est plus une perspective aussi attirante que pour les générations précédentes. Dans un contexte de pénurie de certaines compétences, les entreprises prennent conscience que leur attractivité peut être renforcée en donnant sa place à la qualité de vie au travail. « Elles en sont conscientes, mais elles n’ont pas fait le job, visiblement, s’exclame Frédéric Dock. La menace du chômage ne suffit plus à motiver les troupes.

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