ACTUS LOCALESTOURISME

« Les propriétaires de grands yachts se sentent protégés » en Polynésie

©Le Anna, le Dragonfly et l’Andromeda, tous photographiés par des passionnés. © Facebook : Rare Tahitian Air/Port Views


Anna, Andromeda, Dragonfly
ou Senses… Depuis la réouverture de la Polynésie au tourisme international, plusieurs grands yachts fréquentent les eaux du fenua. Pour les professionnels aucun doute : les riches propriétaires de ces navires viennent profiter de l’espace « Covid-free » offert, à l’heure actuelle, par le pays. Certains espèrent que ce retour facilitera la reprise d’autres segments du marché touristique.

Les yachts se pavanent, les amateurs se régalent. Difficile, en tout cas, de rater, les imposants navires de plaisance qui ont fréquenté, ces derniers jours, le port de Papeete. Ainsi, ce lundi soir, on pouvait apercevoir, à quai, le très effilé Dragonfly, yacht de 73 mètres de long que certains attribuent au co-fondateur de Google Sergei Brin. Un petit joujou à 80 millions de dollars qui jouxte le plus modeste Senses, 59 mètres tout de même, tout juste arrivé à Tahiti. De l’autre côté du quai, le plus élégant Fidelis est presque aussi grand avec ses 183 pieds de la proue à la poupe, mais brille par ses deux mâts, dont l’un culmine à 48 mètres au-dessus du port.

Les trois bateaux feraient presque pâle figure à côté d’Anna, propriété d’un milliardaire russe, qui, après un passage à Tahiti et Raiatea, affiche ses 110 mètres de coque blanche et son étonnante coiffe en arceau à Moorea. En baie d’Oponohu, il avoisine Andromeda, quelques pieds de moins, mais dont l’équipement de « yacht d’expédition » pourrait le faire passer pour un navire de guerre. Comme le rapportent les passionnés de Rare Tahitian Air/Port Views, Andromeda avait embarqué la nuit précédente des passagers arrivés en jet privé des États-Unis. Le transfert de la piste de Faa’a vers le pont du bateau avait, lui, été effectué en hélicoptère.

Propriétaires ou locataires, petit couple en weekend ou grande famille en vacances, on ne sait en revanche pas grand chose sur les occupants de ces yachts de luxe. Si ce n’est qu’ils ont choisi le fenua comme refuge, pour quelques jours ou quelques semaines, alors que l’épidémie bat son plein aux États-Unis comme ailleurs. C’est en tout cas ce qu’expliquent les professionnels. Étienne Boutin, le fondateur de Tahiti Océan, se félicite d’une reprise sur le segment particulier des « superyachts » depuis la réouverture au tourisme sans quarantaine, le 15 juillet.

Vols, frais de ports ou d’aéroports, consommation à bord, activités à terre, pour les propriétaires ou leur équipage, transfert vers des hôtels… Comme le rappelle le responsable de cette agence, la première à s’être spécialisée dans l’accueil des yachts de luxe au fenua, les grands navires de plaisance sont une source importante de revenu pour la Polynésie. Tahiti Tourisme avait ainsi calculé, l’année dernière, que l’activité rapportait 2,8 milliards de francs par an au fenua et était largement en dessous de son potentiel. Pour Étienne Boutin, le retour de ces colosses serait une bonne nouvelle pour tout le tourisme polynésien : « Ces grands yachts, on en parle dans les journaux, on parle de leurs propriétaires, qui sont parfois des people, rappelle le professionnel. Et d’autres se disent ‘s’ils vont en Polynésie, on peut y aller aussi' ».

Reprise ou pas, l’année 2020 ne battra pas des records, très loin de là. Tous yachts confondus, « on est toujours à -50% » confirme un autre agent maritime. D’autant que la Polynésie espérait attirer ces mois-ci de nombreux bateaux en partance pour la Nouvelle-Zélande, qui accueille l’année prochaine la Coupe de l’America. Une réunion de « superyachts » avait même été prévue début juin à Tahiti, avant d’être annulée en plein confinement. Et il est possible que l’attractivité de la Polynésie s’affaisse, dans les semaines à venir, en cas de découverte de cas au fenua, ou de baisse de l’épidémie ailleurs dans le monde. Étienne Boutin veut se montrer confiant. D’après le gérant de Tahiti Océan, les destinations concurrentes n’offrent pas la même ouverture : à Fidji, par exemple, une quarantaine à bord et l’accompagnement d’un navire officiel lors des déplacements est requis pour les navires de grande taille.

 

 

Article précedent

Le câble Chili-Polynésie prend l'eau

Article suivant

Répondeur de 6:30, le 28/07/2020

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

« Les propriétaires de grands yachts se sentent protégés » en Polynésie