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L’inflation s’installe pour de bon

©ISPF

Le point conjoncture de l’ISPF sur l’indice des prix à la consommation confirme le ressenti de la population : les prix ont augmenté de 4,4% en moyenne sur les douze derniers mois mais c’est véritablement en janvier et en février qu’ils ont « explosé ». La guerre en Ukraine pourrait installer la tendance au plus long terme, explique le professeur en sciences économiques Vincent Dropsy. Et la « TVA sociale » ne devrait pas aider.

L’Institut de la statistique a confirmé la hausse des prix. Entre février 2021 et février 2022, ils augmentent de 4,4% en moyenne. Mais l’augmentation est réellement marquée depuis janvier 2022 où « les prix ont explosé partout », comme l’explique le professeur en sciences économiques à l’université de la Polynésie française, Vincent Dropsy. Novembre 2021, l’indice des prix à la consommation augmente de 0,3%, puis 0,1% le mois suivant. L’inflation, de 1,7% sur un an, inquiétait déjà. Mais dès janvier, les prix, en tout cas selon la panier de référence de l’ISPF, augmentent de 1,8%, puis de 1,1% supplémentaire en février.

« Une nouvelle ère » d’inflation

La hausse en février s’explique essentiellement par l’augmentation de 2% des prix des produits alimentaires : la viande (+ 2,9%), les légumes (+11,3%), les fruits (+4,7%), les pains et céréales (+ 1,1%), les boissons non alcoolisées (+2,6%) et les laits, fromages et oeufs (+ 2,9%) partent tous à la hausse. Dans un deuxième temps c’est l’augmentation de 2,3 % du prix des transports, des prix des véhicules (+ 2,3%) et surtout du prix des carburants (+3,5%) qui pousse l’inflation qui touche aussi les produits d’entretien et de réparation du logement (+3,3%) ou encore les prix des restaurants, snacks, roulottes, cafés (+1%). Pour Vincent Dropsy, la tendance est profonde : la Polynésie avait connu une inflation quasi nulle depuis 2013, années de Covid comprises, mais «nous sommes entré dans une nouvelle ère où les incertitudes sur la situation géopolitique pèsent sur l’économie mondiale ».

La situation ukrainienne a déjà des répercussions en Polynésie française même si l’augmentation de l’essence comme celle du gaz sont modérées par les subventions du gouvernement qui fait le choix, comme en métropole, de limiter les coûts de l’inflation et les phénomènes sociaux qui pourraient en découler. « On limite la casse. » Cette inflation peut également être compensée par des hausses de salaires. L’augmentation des prix à la consommation ne signifie par forcément une perte de pouvoir d’achat. « Les salaires et les hausses du Smig peuvent suivre l’augmentation de l’inflation et ainsi maintenir le pouvoir d’achat. »

Le risque de la « boucle inflationniste »

Un des effets néfastes dans le long terme est de rentrer dans une « boucle inflationniste ». Une sorte de spirale où les prix augmentent donc les salaires augmentent donc les prix augmentent, etc…

 

Toujours selon le point conjoncture de l’ISPF, sur les douze derniers mois, certaines augmentations sont considérables comme celle des légumes (+17,3%), des transports (+6,7%) avec la hausse des prix des motocycles (+17,7%) et du prix des carburants et lubrifiants pour véhicules personnels (+19,9%), des produits d’entretien et de réparation du logement (+13,2%), des assurances (+24,5%). Ces tendances sont en partie compensées par la baisse des prix des communications (-11,3%), des articles d’habillement et articles chaussants (-8,4%) et de l’ameublement, de l’équipement ménager et entretien courant de la maison (-1,2%). Il est difficile de donner des prévisions pour les mois qui viennent car il y a beaucoup d’incertitudes sur la situation en Ukraine dont personne ne peut prévoir l’évolution. « Il faut être humble car on ne sait pas ce qu’il va se passer et une grande partie de ces événements vont conditionner la variation du prix du pétrole et des matières premières au niveau mondial et donc en Polynésie française. »

Quant à la contribution pour la solidarité, applicable à partir du 1er avril, difficile de prévoir son impact. Le gouvernement s’est d’ailleurs gardé de toute estimation officielle. Mais les augmentations de prix engendrés à chaque échelon de la chaîne de économique inquiètent déjà. Tant chez les entreprises que chez les représentants de salariés, dont certains demanderont son retrait dans la rue le 17 mars.

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