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Manate Vivish : « l’intime conviction que le câble n’a pas pu se rompre en vol »

© Vaite Urarii Pambrun

Mercredi, au douzième jour du procès Air Moorea, le directeur d’Air Tahiti, représentant la personne morale Air Moorea, Manate Vivish, s’est expliqué une dernière fois à la barre sur son « intime conviction » que le câble de gouverne du Twin Otter n’avait pas rompu en vol.

Le directeur d’Air Tahiti, Manate Vivish, a indiqué mardi à la barre du tribunal que lorsqu’il avait appris, par le biais du rapport du Bureau d’Enquêtes et d’Analyse (BEA), que le câble de gouverne avait été mis en cause dans le crash du Twin Otter d’Air Moorea en 2007, cela avait été « le coup de massue ». « On s’est fait à cette explication car elle venait du BEA« . Mais Manate Vivish explique qu’il y a ensuite eu des « dissonances et un vent doux de contestation » émanant des techniciens et notamment du responsable de production, également prévenu dans cette affaire, Jean-Pierre Tinomano. « Le meilleur technicien du territoire et peut-être même du Pacifique », selon Manate Vivish.

Toujours selon le directeur d’Air Tahiti, Jean-Pierre Tinomano n’arrêtait pas de répéter que la cause du crash ne pouvait pas venir du câble. « A force de pousser notre réflexion, et de se référer aux rapports des différents experts, nous sommes arrivés à l’intime conviction que le câble n’avait pas pu se rompre en vol ». Manate Vivish explique alors que l’hypothèse de la rupture du câble lors du levage a été étudiée plus sérieusement.

« Je choisirai le principe de précaution »

Interrogé par le tribunal sur le fait de savoir si Air Tahiti va reprendrait ses vols dès le lendemain d’un crash, Manate Vivish a répondu que c’était une question à laquelle « il faut qu’on réfléchisse », en raison de la couverture des 46 destinations et du « service public » assuré par la compagnie. « Je ne ferais pas comme si rien ne s’est passé, (…) ce sont des décisions lourdes de sens et de conséquences. C’est une réflexion qui dépasse le cadre de l’entreprise. (…) Je choisirai le principe de précaution ».

« Tout n’a pas été fait »

Le directeur d’Air Tahiti a explique se souvenir de l’intégration du Twin Otter dans la flotte d’Air Moorea. Il a expliqué qu’Air Tahiti avait l’habitude de faire entrer des avions dans sa flotte et qu’il pensait qu’Air Moorea avait autant de savoir-faire en la matière. « Il y a des explications qui sont données au niveau documentaire qui laissent penser que tout n’a pas été fait », a concédé le directeur. Mais selon lui : « cela ne remettait pas en cause, à mon sens, l’aptitude de l’avion à voler ».

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