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Moetai Brotherson, élu président de la Polynésie française

Election président Moetai Brotherson

C’est fait ! Moetai Brotherson a été élu à la tête du Pays ce matin par les 38 représentants Tavini de l’assemblée de la Polynésie française. Il a répété ne pas vouloir « attaquer l’autonomie », ni livrer le pays aux Chinois, ni même imposer l’indépendance.

Il y avait beaucoup d’ambiance dans le hall de l’assemblée, rempli de chaises pour que le public puisse s’asseoir et suivre en direct l’élection du président de la Polynésie française. Dès qu’un bleu passait, les cris fusaient, les drapeaux volaient et les bises claquaient. Dans l’assemblée, il a fallu attendre un peu avant d’entendre sonner la cloche et de voir entrer les représentants. Après l’appel et la lecture des articles relatifs à l’élection du président de la Polynésie française, les quatre candidats ont été invités à prendre la parole les uns après les autres. Moetai Brotherson a été le dernier à s’exprimer. « Je suis venu sans discours écrit car aujourd’hui je n’ai pas envie de lire, j’ai envie de m’adresser à vous, à nous, au peuple. Je ne vais pas ressasser le programme mais rappeler les trois piliers : respecter, soutenir, bâtir. » Il a invité à méditer une phrase de Léon Tolstoï : « Tout le monde veut changer le monde mais personne ne veut se changer soi-même. » Et enfin, réagissant aux discours de ses concurrents, il a assuré ne pas vouloir « attaquer l’autonomie », ni livrer le pays aux Chinois, ni même imposer l’indépendance.  Les 38 représentants Tavini l’ont élu comme prévu et Moetai Brotherson a presque disparu sous les couronnes de fleurs. Il a assuré être conscient de la responsabilité qui pèse sur ses épaules aujourd’hui.

Enfin concernant les relations avec l’État, une visioconférence de travail « avec Paris » est prévue dès ce dimanche et un déplacement dans le courant du mois de juin pour « examiner tout ce qui est en suspens et doit être révisé avant que ça arrive à échéance, discuter des dossiers en cours, de ceux qui sont urgents, et de la suite ». Il se rendra également au prochain Forum des îles du Pacifique. « C’est une vie qui change, au moins pour cinq ans, après on verra », a-t-il conclu avant d’aller saluer la foule à l’extérieur. Pour le député Steeve Chailloux, « ce sont des émotions mélangées car il y a de l’euphorie mais aussi la conscience de la responsabilité qui attend le prochain gouvernement et la majorité. Et surtout ne pas décevoir notre électorat, notre peuple, qui a mis tant d’espoir et tant d’espérance dans cette élection. Nous avons déjà commencé à travailler, il s’agit d’officialiser les choses et on continue ». Enfin le haut-commissaire, Éric Spitz, qui a assisté à l’élection de Moetai Brotherson, l’a félicité et expliqué qu’ils étaient tous les deux « sur la même longueur d’onde », partageant la même conception du travail au service de leurs concitoyens.

Prochain rendez-vous pour l’assemblée : le 19 mai pour l’ouverture de la session administrative.

Oscar Temaru : « Je suis un bon stratégiste »

« Je dirai… Je suis un bon stratégiste, a réagi le leader du Tavini Huiraatira en souriant malicieusement. Parce qu’il faut beaucoup de stratèges pour gagner ce genre de compétition. » Sur Moetai Brotherson, il a expliqué que « c’est un sage, qui saura diriger les affaires de ce pays, et puis il est très bien entouré avec Tony à la présidence, les élus du Tavini Huiraatira et on sera toujours là. Moetai a été très clair, ça se reflète dans deux mots : le droit de souveraineté. Cette population commence à comprendre que nous avons raison ».

Edouard Fritch-APF
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