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Montebourg prêt à entrer en lice pour la présidentielle, dévoile un embryon de projet

Frangy-en-Bresse (France) (AFP) – Arnaud Montebourg doit faire acte de candidature à la présidentielle dimanche à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), et doit dévoiler devant ses soutiens et la presse un embryon de projet présidentiel qui se veut « socialiste mais pas seulement ».

« Je suis candidat à la présidence de la République », devrait sans surprise déclarer en milieu d’après-midi l’ancien ministre de l’Economie, devenu « entrepreneur » après son éviction du gouvernement il y a deux ans.

Après le mémorable épisode de la « cuvée du redressement » -à Frangy-en-Bresse, déjà-, M. Montebourg avait dû faire ses valises, entraînant dans sa chute le ministre de l’Education Benoît Hamon et la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Il a depuis esquissé un retour en politique, annonçant à l’occasion de sa traditionnelle ascension du Mont-Beuvray, mi-mai, sa volonté de construire de manière participative un projet alternatif, le « projet France ».

Selon le Journal du Dimanche, M. Montebourg présentera dimanche 25 propositions regroupées en quatre chapitres: le redécollage de l’économie, le sauvetage de l’Europe au forceps, la lutte contre le terrorisme et la refondation du système démocratique.

Parmi les plus marquantes de ces propositions, issues des suggestions des internautes et du travail de plusieurs groupes d’experts pilotés par l’ancien ministre et par le député « frondeur » Laurent Baumel: l’annulation pour les classes moyennes et populaires de toutes les hausses d’impôts décidées ces cinq dernières années.

Ou encore: l’attribution de 80% des marchés publics de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux à des PME dont l’activité est située en France. Une mesure d’inspiration protectionniste, en concurrence avec le principe de « concurrence libre et non faussée » mis en oeuvre par Bruxelles, comme le souligne le JDD.

Le chantre du « Made in France » entend d’ailleurs demander aux Français un mandat non-négociable de « dépassement des traités européens et de refondation de l’Union européenne ». Il promet aussi de s’affranchir du plafond de 3% de déficit public autorisé au sein de l’UE.

Autre proposition phare: le rétablissement du service national, un service civil ou militaire obligatoire pour une durée d’au moins six mois.

Sans parler de VIe République comme il a pu le faire par le passé, M. Montebourg prône selon le JDD une profonde réforme institutionnelle, avec notamment l’élection à la proportionnelle intégrale des députés et l’instauration d’un « spoil système » à la française, soit la démission automatique de la haute administration à chaque alternance politique.

– Suspense sur une participation à la primaire –

Ces premières propositions ne forment pas encore un programme complet. D’autres domaines -école, santé, collectivités locales…- doivent être explorés par M. Montebourg, qui s’appuie notamment pour ce travail sur Julie Désangles, ancienne plume d’Aurélie Filippetti.

En septembre, le candidat devrait se démultiplier dans la presse, avant de se déplacer dans toutes les régions en octobre et novembre.

Participera-t-il les 22 et 29 janvier à la primaire de la « Belle Alliance populaire », lancée par le PS,  comme son ancien comparse Benoît Hamon, qui lui dispute désormais le leadership de la gauche du PS, a choisi cette semaine de le faire? La question ne devrait pas être tranchée dimanche, M. Montebourg attendant de voir si elle sera « sincère et loyale », selon son entourage.

« Vous savez on ne se présente pas à la primaire, on se présente face aux Français. (…) La primaire n’est pas une fin, elle est un moyen », a lancé dimanche matin son lieutenant François Kalfon, interrogé sur BFMTV.

La question est épineuse sur le plan stratégique: une participation à la primaire pourrait priver M. Montebourg d’une partie de ses soutiens potentiels, communistes notamment. Mais comment le troisième homme de la primaire de 2011 pourrait-il s’abstraire de ce processus dont il fut lui-même le promoteur ?

Interviewé dans le JDD, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis exclut toute candidature hors parti. « Je ne crois absolument pas à la possibilité d’être candidat contre le candidat du PS, pour des raisons à la fois politiques et statutaires ».

Saluant la candidature « bienvenue » de M. Montebourg, il promet une nouvelle fois que les critères de la primaire, qui seront fixés définitivement le 2 octobre, seront les plus proches possibles de ceux de 2011.

L'ancien ministre Arnaud Montebourg à Paris le 23 juin 2016. © AFP

© AFP/Archives ERIC PIERMONT
L’ancien ministre Arnaud Montebourg à Paris le 23 juin 2016

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