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Municipales : A Ti’a Mai se présente comme alternative au clivage autonomiste/indépendantiste

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A Ti’a Mai ! ou « Lève-toi » est le nom du parti créé au mois d’octobre par Heia Parau. Il se veut loin des querelles partisanes et des combats idéologiques, et prône avant tout l’autonomie. Pas l’autonomie politique, mais alimentaire, financière et énergétique.  Heia Parau entend « rééduquer les familles à se prendre en main » avant tout, même si l’objectif final reste l’indépendance.

A Ti’a Mai ! ou « Lève-toi ! » c’est le nom choisi par cette syndicaliste et journaliste qui anime désormais des émissions TV. Heia Parau a été quelques temps responsable de la communication du parti indépendantiste, le Tavini Huiraatira. Un parti que cette élue au conseil municipal de Faa’a a quitté, déçue par le manque de débat en son sein.

Des griefs, elle n’en a pas qu’à l’encontre du Tavini, mais de la classe politique en général. « Tous nos leaders politiques et décideurs sont condamnés ! » et d’énumérer : « Ingérence, prise illégale d’intérêt, etc… » Pour cette femme au caractère affirmé, « cela ne devrait pas exister et perdurer. Personne ne bouge, et cela ne dérange personne et c’est pour cela que nous y allons. On a la foi, et je crois à la noblesse de la politique. »

De fait, les prochaines municipales où le parti se présentera à Papeete, Faa’a et Punaauia ainsi que dans certaines communes des Îles Sous-le-Vent, serviront de premier test et de tremplin pour être fin prêt et aguerri pour les territoriales de 2023. Une première tentative lors des dernières élections territoriales avait tourné court.

On l’aura compris, le cheval de bataille de A Ti’a Mai sera la moralisation de la vie politique, mais pas que. Son parti s’adresse en premier lieu à ceux qui sont fatigués de l’éternel combat autonomiste/indépendantiste, et qui s’inquiètent des problèmes actuels que connaît le monde : « les problèmes financiers, l’écologie et en premier lieu l’autonomie alimentaire ». Heia Parau constate qu’en Polynésie tout est basé sur l’importation et que si du « jour au lendemain il n’y plus d’avion ni de bateau », elle s’interroge : « qu’allons nous devenir ? » Regrettant qu’aucun parti ne ce soit posé cette question, elle a fait de l’autonomie alimentaire l’axe principal de sa campagne. « Il faut bâtir sur le long terme. »

Pour Heia Parau, qui n’a décidément pas sa langue dans sa poche, le temps de la classe politique qui se dispute les rênes du Pays est « révolu ».

Si pour l’heure Heia Parau, indépendantiste convaincue, met de côté ce combat, ce que n’est reculer pour mieux sauter. L’indépendance, ce sera pour quand la population sera prête, pas avant.

Quant à la frange de la population qu’elle compte rallier à son programme, là aussi elle n’y va pas par quatre chemins : « Tout le monde ».

Travailler sur l’autonomie alimentaire, énergétique puis financière dans le cadre d’une économie circulaire et solidaire, telles sont les grandes lignes du programme de A Ti’a Mai, « On a tout les savoir-faire, les compétences et les personnes pour le faire. Ce n’est pas utopiste, c’est parfaitement réaliste et réalisable. » Un projet de société qui n’attend plus que l’aval des électeurs pour se mettre en place.

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1 Commentaire

  1. Hinano
    9 décembre 2019 à 17h28 — Répondre

    La profession de foi de Heia parau est fort honorable mais difficilement défendable de la part d’une journaliste de Polynésie la Première dont le salaire avoisine le million de francs mensuels , on comprend qu’en cas de crise mondiale, son argent ne servirait plus à rien, elle serait plus crédible si elle démissionnait demain pour vivre de la pêche et de l’agriculture comme l’a fait en son temps notre poète disparu Henri Hiro. Un peu de décence et d’honnêteté intellectuelle contribueraient a rendre son nouveau parti plus crédible auprès de la population.Voilà un sujet dont elle pourrait commencer à débattre avec ses
    futirs adherents avant de prôner un quelconque changement dans la société tahitienne.

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