Le Festival Ti’a Mai se déplace au marae Arahurahu pour trois weekends. Samedi, ce sont le groupe de chant Reo Papara et la troupe Nonahere qui se sont produits dans ce cadre inégalé.

La troupe de Mahina avait ouvert le Festival Ti’a Mai le 1^er juillet dernier, et c’est elle aussi qui a donné, samedi, les premières représentations au marae Arahurahu de Paea qui prolongent traditionnellement les festivités du mois de juillet.  Le groupe a de nouveau prouvé sa virtuosité, y compris dans la confection de costumes végétaux.

Malgré ses participations et ses victoires au Heiva i Tahiti depuis 2005, Nonahere ne s’était jamais produit au marae, un moment d’émotion pour Matani Kainuku : « Il y a une nouvelle sensation, qui n’a rien à voir avec celle des planches de To’ata. Et la plupart des danseurs n’étaient jamais venus sur le site, c’est un bon moyen de réconcilier les gens avec les sites culturels » .

Après la prestation du groupe Reo Papara de Mike Teissier, Nonahere a présenté 4 tableaux, les trois premiers sur les légendes de Mahina, avec une prédilection affichée pour les femmes puissantes de la mythologie, que ce soit dans la légende de Matavai, l’histoire de Hina la magicienne ou celle de Nona l’ogresse. Pour Matani Kainuku, qui s’amuse de la comparaison avec des personnages comme Cruella ou la belle-mère de Blanche-Neige : «  En fait, ces ‘belles-mères de Blanche-Neige’ elles sont essentielles dans la culture polynésienne. Elles marquent essentiellement des changements politiques et historiques. »

Le dernier tableau, « reo tupuna », était consacré à la langue tahitienne, autre sujet cher à Matani Kaikuku, qui est aussi un jeune inspecteur de l’Éducation. Une trentaine d’enfants, venant notamment du Village SOS Enfants de Papara, étaient invités au spectacle, et le chef de troupe les a mis en lumière en appelant quelques volontaires à un challenge « pa’oti » et « faarapu ».

Dimanche, la troupe des Tamariki Poerani, dirigée par Makau Foster et le pupu Himene Tamari ‘i Tuha’a Pae No Mahina ont pris la suite.