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Nucléaire : une minute de silence « pas pour défier », mais pour « s’approprier l’histoire »

Les drapeaux sont en berne ce lundi sur les institutions  et administrations du Pays qui ont toutes observé une minute de silence ce matin. Moetai Brotherson souhaite faire « entrer dans le calendrier » cette commémoration du 2 juillet 1966, date du premier essai nucléaire français en Polynésie. Et assure que cette initiative, en plein effort de réchauffement des relations avec Paris, n’est pas tournée vers l’État, mais vers le fenua.

Drapeaux en berne et minute de silence. Ce sont les consignes adressées par le gouvernement aux administrations du Pays et qui ont été suivies à la lettre ce lundi depuis les divers services et directions jusqu’à l’OPT. L’idée était de marquer officiellement le 2 juillet, date du tir Aldébaran, premier essai nucléaire qu’a connu Moruroa voilà 57 ans. Cet anniversaire est tombé cette année un dimanche. Et s’il a bien été célébré par l’association 193 à Teahupo’o en présence de la vice-présidente du Pays Eliane Tevahitua et quatre ministres, le gouvernement a voulu lui aussi marquer le coup ce lundi. La minute de silence a aussi été observée lors du pré-conseil des ministres ce matin à la présidence.

Quatre jours après le discours et le dépôt de gerbe du Haut-commissaire Éric Spitz à la stèle de Taravaro en mémoire des combattants de la colonisation, un geste placé sous le signe de la « réconciliation » entre le mouvement indépendantiste et Paris, cette nouvelle commémoration n’était pas adressée à l’État, assure Moetai Brotherson. « Nous ne célébrons pas cette minute de silence pour défier qui que ce soit, c’est simplement pour commémorer ce qui s’est passé, précise le président, qui s’était lui-même rendu, par « respect », aux célébrations de l’Autonomie le 29 juin dernier. C’est notre histoire, on doit se l’approprier et on doit l’accepter telle qu’elle s’est déroulée. »

Le gouvernement projette désormais d’inscrire cette date anniversaire « au calendrier normal ». Et évoque également un enseignement du fait nucléaire plus important « dans les manuels d’histoire », intégration qui a déjà fait l’objet d’importants travaux ces dernières années. 

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