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PGEM de Moorea : les plaisanciers dénoncent un « acharnement » contre les voiliers

©AVP

L’Association des voiliers de Polynésie s’insurge contre le Plan de gestion de l’espace maritime (PGEM) de Moorea applicable depuis le mois dernier qui restreint de manière drastique les mouillages autorisés. De « l’acharnement » contre les voiliers, disent les plaisanciers.

Le Plan de gestion de l’espace maritime de Moorea, validé par le conseil des ministres le mois dernier, fait des remous dans le milieu de la plaisance. Moorea réduit de façon importante le nombre de voiliers autorisés à mouiller le long de son littoral : 20 bateaux seulement, et 10 autres pour une période de 48 heures maximum, au lieu d’un total de 83 dans la précédente version du PGEM présentée lors de l’enquête publique. Le président de l’Association des voiliers de Polynésie, Arnaud Jordan, qui explique que les plaisanciers locaux ont été très peu consultés et que leurs observations n’ont pas été prises en compte. « C’est totalement inacceptable et totalement inapplicable ».

Les plaisanciers ne comprennent pas la position du Pays, qui a validé ce plan, une décision « irrationnelle », qui fera souffrir le tourisme en Polynésie d’une image négative, dit le président de l’AVP qui veut « enrayer cette escalade ». « D’une part on fait la promotion d’un tourisme résilient et non polluant et d’un autre côté on valide ce PGEM. Je comprends qu’il puisse y avoir des restrictions, mais à ce point, c’est vraiment une restriction de la liberté des gens d’ici, et une impossibilité pour les touristes de venir à Moorea (…)» dit Arnaud Jordan.

Le PGEM dispose que le quota de bateaux est révisable annuellement, sur le principe d’une variation « inversement proportionnelle à la capacité d’accueil des marinas. » Mais l’extension de la marina de Vaiare, dont on parle depuis 2016, n’est toujours pas terminée. « Il n’y a donc aucune nouvelle infrastructure en Polynésie, ni même de projet en cours » écrit l’association, qui évoque aussi la fermeture du mouillage de la marina Taina à Tahiti, de l’accès de la moitié Ouest du lagon de Fakarava, et la réduction des capacités d’accueil à Huahine qui doit être votée prochainement.

Si 15 voiliers sont autorisés à mouiller dans la baie de Cook et 5 autres dans la baie de Paopao, les plaisanciers font remarquer que ces endroits ne sont pas adaptés à tous les bateaux : avec 25 mètres de fond et un vent qui s’engouffre dans les baies, « la sécurité des plaisanciers n’est clairement pas assurée car tous les voiliers n’ont pas 80 mètres de chaîne ou plus pour sécuriser leur bateau dans ce type de mouillage ».

L’Association des voiliers de Polynésie « continuera à dénoncer le plus largement possible cet acharnement dont la plaisance en Polynésie fait l’objet », et n’exclut pas d’initier un recours contre le nouveau PGEM de Moorea.

 

 

 

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1 Commentaire

  1. LABORDE Louis
    10 octobre 2021 à 12h51 — Répondre

    Quel est le problème ? En premier lieu il est nécessaire de préciser que ceux qui font et défont les PGEM ne sont généralement pas des voileux. Chaque individu (homme ou femme pour ne vexer personne) possède sa propre vision de l’océan et des lagons. Les plus acharnés sont malheureusement souvent des écolos plus proche des ayatollahs que de mère Térésa, à cela s’ajoute les vrais usagers du lagons tels que; pêcheurs, baigneurs, touristes de toutes sortes. Les voileux eux mêmes n’étant pas exempts de reproche, car beaucoup trouvent « normal » de s’installer ad vitam aeternan sans aucun respect des autres usagers ni même de la pollution qu’ils génèrent automatiquement. Chacun des partenaires de ces PGEM est bien évidemment désireux de protéger « ses intérêts propres » Ce qui peut paraître « normal » dans ce monde en folie qui est devenu le notre . Les bâtisseurs de PGEM jugent selon différents critères 1/ Le visuel (mais un bateau à voile est il laid au mouillage) 2/ La pollution (Huile, mazout, pollution de l’air, déjections humaines, déchets de cuisine, de lavage etc – ce n’est pas faux) 3/ La quantité en un point donné (3 bateaux ça va 50 bonjour les dégâts) 4/ Le bruit (bruits de fiesta à bord, de radio, de Tv, de moteur, de gréements etc. ), 5/ L’occupation dans les chenaux avec des mouillages erratiques 6/ Le problème des voiliers ventouses n’est pas une vue de l’esprit, ni celui de la destruction du corail par les ancres en certains endroits. Si on cumule l’ensemble de ces critères, la place manque t ‘elle pour que les voiliers s’installent ? a priori non. Mais si on ajoute les surfaces à protéger, les fonds trop profonds, les us et coutumes des pêcheurs locaux, la nécessaire protection des espèces, des paysages etc. etc. l’espace lagonnaire à réserver aux voileux devient chiche, d’autant que les lagons sont tous piégeux et que l’on ne peut y faire n’importe quoi. Alors comment régler les problèmes que posent inévitablement ces difficiles « légitimités » ? Si un PGEM est indispensable il est nécessaire en parallèle de prendre des dispositions pour que les voiliers puissent s’établir en toute sécurité et sans aucune gène pour l’environnement et les autres usagers. En premier lieu leur donner l’obligation d’avoir des réservoirs d’eaux noires (comme aux USA) et des lieux pour vidanger (s’ils ne sortent pas au large), s’approvisionner en eaux, vider leurs poubelles etc etc (pas nécessairement dans des marinas) Il faut interdire les mouillages sauvages et poser des corps morts aux endroits propices (cela évite le saccage des fonds) Il est nécessaire également d’avoir plusieurs marinas autours de l’île (et même dans les îles) qui peuvent être confiées à des particuliers à titre onéreux, Il est nécessaire de limiter la durée sur mouillage et d’en réserver aux voiliers de passage, Tous les produits d’entretien du bord, les anti fouling etc. doivent être « bio dégradable » etc etc etc Cela ne relève pas du Yaka mais de la volonté de faire (chose très rare en Polynésie). Bien évidemment cela à un coût et les propriétaires de voiliers doivent participer à ses dépenses. Par contre réduire drastiquement la présence des plaisanciers sans concertation, alors que dans le même temps on prend des précautions de sioux pour ne pas vexer le moindre pêcheur/électeur relève du mépris le plus absolu envers les plaisanciers.

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