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Plus de travailleurs, moins d’inactifs, mais toujours autant de chercheurs d’emploi


Le nombre de Polynésiens « en emploi » a grimpé de 2100 personnes entre 2022 et 2023 d’après une enquête de l’ISPF. Paradoxalement, les chiffres du chômage n’ont pas beaucoup évolué : 8,5% selon les critères internationaux, 14% avec son halo. Mais le nombre « d’inactifs ne souhaitant pas travailler », lui, a largement baissé en un an : 2400 personnes de moins. Une catégorie qui reste toutefois nombreuse : 55 700 Polynésiens, soit 54% de la population adulte.

Le marché de l’emploi se porte bien. Les indicateurs mensuels de l’ISPF l’ont montré tout au long de l’année 2023, et les résultat de la grande enquête emploi annuelle menée par l’institut vient le confirmer ce jeudi. Et surtout le chiffrer. 102 900 Polynésiens se disent ainsi « en emploi », soit 2100 de plus qu’en 2022. Une hausse inédite qui fait grimper de 1,2% le taux d’emploi du fenua. Il faut noter que si ce taux ne cesse de croître –  il s’établissait en dessous de 53% en 2019 et s’approche des 56% aujourd’hui – il reste de 13 points inférieur à celui de la France métropolitaine, entre autres à cause de la relative jeunesse de la population tahitienne.

8,5% de chômage, 14% avec son « halo »

Paradoxalement, le nombre de chômeurs du fenua, lui, n’évolue pas : 9 600 Polynésiens tombent dans la définition donnée par le Bureau international du travail, pour un taux de chômage officiel stable à 8,5%. Le « halo » du chômage, qui regroupe plus largement les personnes qui souhaitent un emploi mais qui ne remplissent pas tous les critères de disponibilité et de recherche active, s’épaissit même légèrement, gagnant 400 individus en 2023, pour en regrouper 16 300. Le chômage et son halo, qui regroupent donc toutes les personnes qui souhaitent un emploi mais qui n’en ont pas, représentaient donc l’année passée 25 900 personnes, soit 14% de la population de 15 à 64 ans. Un taux en légère augmentation par rapport à 2022, mais en nette baisse sur 5 ans (-1,8%).

18% des adultes ont « changé de statut » en un an

La seule catégorie à diminuer ses effectifs est en fait celle des « inactifs hors halo », qui n’ont pas d’emploi et ne souhaitent pas travailler. 55 700 personnes en font partie, soit 2400 de moins qu’en 2022. « C’est la première fois en cinq ans que cette catégorie est à la baisse » explique Charly Bodet, qui précise que les nouveaux travailleurs n’étaient pas toutes des personnes en recherche d’emploi. « Ça va au delà, il y a des opportunités, qui font que des personnes qui nous déclaraient qu’elles ne cherchaient pas forcément un emploi immédiatement vont aller vers une offre qui apparait et qui est intéressante, analyse le responsable de l’enquête à l’ISPF. Ce ne sont pas des vases complètement communiquants. Une partie des nouvelles personnes en emploi viennent des demandeurs d’emploi, pour moitié, et une autre moitié des inactifs qui ne souhaitaient pas travailler ».

Dans le détail, seuls 8% des inactifs de 2022 ont trouvé un emploi en 2023 et 5% ont entamé une recherche active. 49% des demandeurs d’emploi le son toujours et 91% des personnes en emploi de 2022 le sont restés l’année suivante. L’année 2023 a été particulièrement dynamique sur le marché de l’emploi : 18% des adultes en âge de travailler ont « changé de statut » en un an.

À noter que l’ISPF relance son enquête emploi  dès ce mois de février, avec 432 ménages qui seront interrogés aux Australes avant le mois de mai. De mars à juin, les enquêteurs feront aussi du porte à porte auprès de 3720 ménages de la Société.

Qui sont les 55 700 inactifs qui ne souhaitent pas un emploi ? 

Cette catégorie, depuis longtemps, intrigue les gouvernement, et l’ISPF a été en mesure cette année de fournir aux autorités plus de caractérisation de ces personnes de15 à 64 ans loin de l’emploi. 31% d’entre eux, soit 17100 personnes sont en étude ou en formation, et 10900 autres (19%) sont retraitées. « D’autres se consacrent à garder les enfants ou des personnes à charge (17%), précise Charlie Bodet. Une donnée qui est à lié avec la proportion de femmes importantes (57%, dont près de la moitié sont âgées de 50 ans et plus) dans cette catégorie des inactifs. 15% se définissent comme « homme ou femme au foyer ». Il faut aussi noter que 22% de ces inactifs « reconnaissent un problème de santé », une proportion qui est deux fois plus haute que dans les personnes en emploi, ce qui laisse penser que les questions sanitaires, au fenua, sont effectivement un frein à l’accès au travail. L’ISPF note aussi que 41% de ces inactifs n’ont aucun diplôme, contre 27% des personnes en emploi et que 56% d’entre eux n’ont jamais travaillé. Une proportion là aussi beaucoup plus faible (38%) chez les chômeurs actifs.

 

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