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Policiers et gendarmes formés à l’accueil des victimes de violences conjugales

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« Agir 2020 face aux violences conjugales », tel est l’intitulé de la formation que suivent actuellement les forces de l’ordre. Une formation qui à terme permettra de mieux intervenir, mieux accueillir et mieux orienter les victimes de ce fléau universel.

S’il y a un mal que partagent tous les peuples de la terre, c’est bien celui des violences conjugales. Il est universel et ne connait pas de frontières. La Polynésie sous ses atours paradisiaques  n’y échappe pas. Elle partage avec la Nouvelle-Calédonie le titre peu envié de championne de ces faits au niveau national, proportionnellement à la population.

Tous ceux qui fréquentent quotidiennement le palais de justice de Papeete et particulièrement les chroniqueurs judicIaires vous le diront, les affaires de violences conjugales et de stupéfiants se disputent la tête du palmarès au nombre des affaires traitées.

De fait, pour l’année 2018 ce sont quatre personnes, trois femmes et un homme, qui sont décédées des suites de ces violences. Pour l’heure, en 2019 on enregistre deux décès.

Gendarmes et policiers sont les premiers à intervenir sur les lieux, recueillir les témoignages des victimes, les inciter à déposer une plainte puis les accueillir au sein de la gendarmerie. C’est dans le cadre du grenelle consacré à cette problématique, que ce plan d’action « Agir 2020 face aux violences conjugales » a été mis en œuvre, comme nous l’explique Dominique Sorain, haut-commissaire de la République.

Le but de cette formation n’est pas de créer des unités au sein des forces de l’ordre spécialisées dans le domaine des violences conjugales. D’abord parce qu’elles crouleraient sous le poids de la tâche, et que les premiers à intervenir, quand le 17 est composé, c’est l’unité territoriale de proximité. Pour le Colonel Frédéric Boudier, commandant de la Gendarmerie, c’est la prise en compte initiale qui est importante. Il faut travailler en empathie avec les victimes.

Cette formation comprend trois modules : « accueillir, comprendre, échanger », « intervenir et enquêter » , « signaler et accompagner ». Pour ce dernier point, travailler en partenariat avec les associations telles que l’Association polyvalente d’actions judiciaires (Apaj) ou Te Rama Ora, est primordial. D’autant qu’à l’issue d’un procès où le mari ou concubin violent est condamné à de la prison ferme, on entend parfois sa victime s’exclamer dans la salle « qu’est-ce que je vais devenir ? C’est le seul à ramener de l’argent à la maison. » Et c’est là qu’associations et justice doivent travailler de concert. Ce que reconnait volontiers le Procureur général Thomas Pison.

Les brigades territoriales des îles éloignées pourront également suivre ces formations grâce à l’enregistrement audiovisuel des séances.

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