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Rassemblement National : Éric Minardi va devenir député européen

Après la percée du Rassemblement national aux élections législatives, plusieurs députés européens du parti de Marine Le Pen vont quitter leur poste à Strasbourg pour siéger à Paris. Le président du Te Nati – RNP Polynésie, Éric Minardi, qui se trouvait en 25e position sur la liste du parti aux élections européennes de 2019 va donc mécaniquement trouver un siège.

Cette fois-ci , c’est la bonne. Lors des élections européenne de mai 2019, Éric Minardi avait échoué à quelques places du parlement de Strasbourg. Le nom de l’entrepreneur polynésien était alors inscrit en 25e place sur la liste du Rassemblement National. Malgré la victoire du parti de Marine Le Pen – 23,3% des voix dans un contexte d’abstention record – seuls 22 élus du parti d’extrême droite avaient obtenu un siège dans l’hémicycle européen. Par deux fois, le président du Te Nati – Rassemblement National Polynésie aurait pu être « repêché » : lors du Brexit (le RN avait alors gagné un siège) et lors des régionales de 2021 (les règles de cumuls des mandats n’avaient finalement pas joué en sa faveur). Ce sont finalement ces législatives qui vont propulser Éric Minardi vers Strasbourg (où le parlement européen siège lors des assemblées plénières) et Bruxelles (où a lieu beaucoup de réunions parlementaires et l’essentiel du travail de commission).

Car si c’est bien la coalition présidentielle Ensemble! qui est arrivée en tête du scrutin (246 députés), devant l’alliance des gauches de la Nupes (142 députés), c’est le Rassemblement National qui tire le mieux son épingle du jeu de ce deuxième tour. Avec 17,2% des voix, le parti de Marine Le Pen obtient 89 députés. Très loin des 8 sièges de la dernière mandature et des deux députés obtenus en 2012, et un record pour le parti : en 1986, Jean-Marie Le Pen avait emmené 35 députés Front National à la faveur d’un scrutin à la proportionnelle.

Parmi ces 89 nouveaux élus, trois siégeaient déjà au parlement européen  : Hélène Laporte, Julie Lechanteux, et Joëlle Mélin qui devraient donc acter leur démission – règles sur les cumul des mandats obligent – dans les prochains jours. Plus que suffisant pour qu’Éric Minardi trouve enfin un siège à Strasbourg. « Merci à vous tous pour votre confiance et vos encouragements » a simplement commenté le chef d’entreprise sur Facebook.

Éric Minardi : « J’aimerais qu’on puisse travailler avec le gouvernement local »

Contacté ce lundi matin en Espagne, où il participe à des rencontres amicales de rugby avec Les Vieilles Pompes, Éric Minardi s’est bien sûr déclaré très heureux de cette élection. « C’est plusieurs années, voire des années de combat, c’est une forme de récompense et de Graal », explique-t-il. Plusieurs cadres du RN, dont Marine Le Pen l’ont contacté ces dernières heures, mais le président de Te Nati ne rejoindra pas le groupe parlementaire avant au moins la fin du mois. « Il faut que je découvre le parlement européen, mais nous sommes quand même 23 et je pense qu’ils vont nous guider, explique-t-il. Et puis j’aimerais bien qu’on puisse travailler avec le gouvernement local et avec tous ceux qui le veulent pour monter des dossiers, les amener à l’Union européenne, et pourquoi ramener des moyens en Polynésie pour les besoins de notre pays ».

Parmi les dossiers qu’il compte défendre, les aides aux infrastuctures, sur les questions d’eau et d’assainissement notamment, mais aussi le projet d’université internationale de la mer qui se trouvait dans le programme de Marine Le Pen à la présidentielle. Ce ne sera pas facile : son mandat prendra fin en 2024, et le groupe dans lequel siège le RN à Strasbourg (Identité et Démocratie, rassemblant plusieurs partis nationalistes européens) dispose de 65 sièges sur 705.

Une grosse claque pour le Tavini, des gros doutes sur l’indépendance

Le président du Te Nati, dont le candidat (Charles Atger, 2e circo) et les candidats soutenus (Tauhiti Nena, 1re, Nuihau Laurey, 3e) ont tous été éliminé au premier tour des législatives, a aussi suivi de très près, bien sûr, les résultats du scrutin de ce weekend. Au niveau national, il salue le « résultat historique » du RN et ses 89 députés, et s’interroge sur la marge de manœuvre et les intentions d’Emmanuel Macron, privé de majorité à l’assemblée. En Polynésie, il salue la « bonne campagne » des candidats Tavini, victorieux samedi : « le Tapura à force de s’asseoir sur ses acquis et de laisser les choses se faire, se prennent une grosse claque, ça va être difficile pour eux aux territoriales ». Mais le nouveau député exprime ses doutes sur le processus d’auto-détérmination que les députés bleu ciel entendent défendre à Paris. « Je suis pour un réferendum, mais les indépendantistes risquent d’être déçus, c’est pour ça qu’ils ne l’ont jamais organisé, pointe-t-il. Si les indépendantistes sont arrivés en tête des législatives, c’est un peu comme Marine le Pen à la présidentielle, beaucoup ont voté contre le Tapura plus que pour le Tavini ».

À l’entendre, la Polynésie, loin d’être « indépendante économiquement » n’a pas les moyens aujourd’hui de « parler d’égal à égal » avec Paris. Les demandes de changements de statuts seront d’autant plus difficile à faire entendre au niveau national « qu’Emmanuel Macron aura beaucoup d’autres préoccupations » dans les prochains mois.

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