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« Rompre avec les archaïsmes » : A Here Ia Porinetia devient un parti politique

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Le mouvement A Here Ia Porinetia est à présent un parti politique, présidé par Nicole Sanquer : son congrès fondateur s’est tenu ce samedi à Pirae. Le parti revendique plus de 4 000 adhérents et continue d’homologuer des fédérations. Les grandes orientations et le bureau du parti ont été présentés aux 500 à 600 personnes présentes à la paroisse Thabor de Pirae. Objectif : « rompre avec les archaïsmes de la société polynésienne ».

Le premier congrès du A Here Ia Porinetia a couronné samedi le travail sur le terrain depuis un an et demi de Nicole Sanquer, Nuihau Laurey et Félix Tokoragi. Huit fédérations ont déjà été homologuées et d’autres sont en cours de constitution, comme par exemple aux Marquises.  Celle de Bora Bora notamment était venue en force, avec une quarantaine de personnes. Le parti revendique déjà plus de 4 000 adhérents, « et beaucoup qui nous soutiennent mais n’osent pas encore s’afficher », affirme Nicole Sanquer. Deux partis politiques existants se joignent, au moins pour les législatives, à A Here Ia Porinetia : le Here Ai’a de Gustave Taputu, et le A Ti’a Mai de Heia Parau, qui sera la suppléante de Nicole Sanquer sur la 2e circonscription.

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« Redonner confiance » dans la politique

La première partie de la matinée a été consacrée à une séance de questions-réponses dans laquelle les trois parents du nouveau parti ont partagé leur motivation – « changer de système, redonner confiance, montrer que la politique peut-être quelque chose de bien quand on la fait correctement ».  Pour Nicole Sanquer, il s’agit aussi de « porter la voix des déçus du Tapura ». Et de remédier aux carences de l’autonomie mises en exergue par la crise du Covid : alimentation, énergie, échanges commerciaux, transferts financiers, et exercice des compétences. Résultat, dit Nuihau Laurey, des élus « déconnectés de la population, avec peu d’idées, et en place depuis si longtemps qu’il y a une confiscation du pouvoir ». On a retrouvé les idées qu’il promeut depuis plusieurs mois :  la limitation à deux mandats, le non-cumul, et la réduction à 39 du nombre de représentants à l’assemblée. Sur ce dernier point, il ne craint pas l’instabilité et puise son inspiration en Nouvelle-Calédonie : une collégialité pas toujours facile, mais préférable à l’absence de débat démocratique, dit-il.

Pour A Here Ia Porinetia, la longévité des élus n’est ni une mesure de leur compétence, ni une tradition ancestrale, mais simplement « du clientélisme et de l’assistanat, ce n’est pas quelque chose qui est immuable et intangible dans la société polynésienne. » L’ancien ministre de l’Économie et des Finances a ensuite détaillé les propositions du parti, parmi lesquelles le recours au référendum local pour associer les citoyens aux grandes décisions publiques, la transparence sur les dépenses publiques, la simplification et la numérisation des procédures administratives, un rééquilibrage de la fiscalité qui favorise trop les grands groupes et pas assez les petites entreprises (cf. présentation ci-dessous).

Foncier : rendre les terres du domaine public à leurs propriétaires

Autre sujet majeur, le foncier. A Here Ia Porinetia penche du côté néo-zélandais et sa politique de limitation des acquisitions foncières par des étrangers, même si Nuihau Laurey reconnaît que « ce sera compliqué juridiquement ». Il entend également faciliter le retour à leurs propriétaires des terrains actuellement détenus par le Pays, « qui ne sait pas lui-même quoi en faire ».

 

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Liberté de vote à l’élection présidentielle, mais tout sauf Macron

Les trois élus de A Here Ia Porinetia ne donnent aucune consigne de vote mais incitent leurs sympathisants à voter : « L’ennemi, c’est l’abstention ». Félix Tokoragi, ancien gendarme qui n’a pas digéré le régime sec imposé aux forces de l’ordre par Nicolas Sarkozy, a parrainé Eric Zemmour ; Nicole Sanquer et Nuihau Laurey ont parrainé Marine le Pen : « J’ai regardé tous les programmes, c’est la seule qui dit être prête à payer toutes les dépenses de la CPS » pour les maladies radio-induites, dit Nuihau Laurey. Une mesure qui donnerait quelques années de plus de viabilité à l’assurance-maladie, dit-il.

La matinée s’est terminée par l’annonce de la composition du bureau du parti, et la présentation des suppléants des candidats aux élections législatives : Nahiti Teariki (vice-président de l’UPJ) pour Félix Tokoragi, Heia Parau pour Nicole Sanquer, et Teha Temarii (juge-assesseur au tribunal foncier) pour Nuihau Laurey.

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1 Commentaire

  1. Barnabé
    29 mars 2022 à 8h30 — Répondre

    Je peux déjà prédire un clash entre Nicole et Heia. Car elles sont toutes les deux arrivistes et ambitieuses ! Déjà, Heia ne s’est pas habillée aux mêmes couleurs, cela veut tout dire…
    Néanmoins, les idées portées du nouveau Parti sont belles mais sonnent creuses.
    Tout le monde sait comment ça se passe en politique.

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