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Royaume-Uni : Boris Johnson sur le départ

Le Premier ministre britannique a officialisé sa démission à la tête du parti conservateur britannique et ne devrait rester premier ministre du Royaume-Uni que jusqu’à la nomination d’un nouveau dirigeant. L’annonce intervient alors que près de 60 départs ont été annoncés au sein du gouvernement depuis mardi, dont cinq ministres, un exode d’une rapidité sans précédent dans l’histoire politique britannique. Les explications de notre partenaire Europe1.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, usé par les scandales et affaibli par une série de démissions sans précédent, a annoncé jeudi sa démission de chef du parti conservateur, ouvrant la voie à son remplacement à la tête du gouvernement. « C’est clairement la volonté du parti conservateur qu’il y ait un nouveau leader et donc un nouveau Premier ministre », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse devant Downing Street, se disant « triste d’abandonner le meilleur travail au monde ».

Le calendrier précisé la semaine prochaine

Il a ajouté que le calendrier pour l’élection d’un nouveau leader conservateur serait précisé la semaine prochaine. « Nous n’avons pas besoin d’un changement à la tête des Tories. Nous avons besoin d’un vrai changement de gouvernement », avait peu avant fait valoir le chef de l’opposition Keir Starmer, menaçant d’organiser un vote de défiance à la Chambre si Boris Johnson restait au pouvoir.

Les démissions et les appels au départ de Boris Johnson, aux trois années turbulentes marquées par des scandales à répétition, s’étaient poursuivis jeudi, alors que Downing Street annonçait une série de nominations pour remplacer les ministres et secrétaires d’État démissionnaires.

Le tout nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi, nommé mardi, avait appelé Boris Johnson à « partir maintenant », alors que la ministre de l’Éducation, nommée, elle aussi, mardi, annonçait sa démission.

Plus de 60 départs annoncés

Au total, une soixantaine de départs ont été annoncés au sein du gouvernement depuis mardi, dont cinq ministres, un exode d’une rapidité sans précédent dans l’histoire politique britannique. « Hier je vous ai supplié de (…) démissionner dans l’intérêt de notre parti et du pays. Vous nous avez mis dans une situation impossible », a écrit la nouvelle ministre de l’Éducation Michelle Donelan dans sa lettre de démission, expliquant qu’elle n’avait « pas d’autre choix ».

Le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, Brandon Lewis, a aussi annoncé son départ. « Un gouvernement décent et responsable repose sur l’honnêteté, l’intégrité et le respect mutuel – c’est avec un profond regret personnel que je dois quitter le gouvernement étant donné que j’estime que ces valeurs ne sont plus défendues », a écrit Brandon Lewis, soulignant que le « point de non-retour » avait été atteint selon lui.

Une démission dans l’intérêt du pays, celui ses ministres

Mercredi soir, plusieurs ministres s’étaient rendus à Downing Street pour essayer, en vain, de convaincre Boris Johnson qu’ayant perdu la confiance du parti conservateur, il devait démissionner, dans son intérêt et celui du pays.

Le Premier ministre de 58 ans, qui affirme qu’il a un « mandat colossal » à accomplir, a riposté en limogeant par téléphone mercredi soir le ministre qui avait été le premier à venir lui conseiller de démissionner plus tôt dans la journée, Michael Gove, chargé du rééquilibrage territorial. Selon la BBC, Downing Street aurait qualifié Michael Gove de « serpent » indigne de la confiance de Boris Johnson.

Le mécontentement nourri par le scandale des fêtes illégales

Toute la journée mercredi, les démissions s’étaient succédé, le parti conservateur lassé des scandales à répétition depuis que Boris Johnson, l’ancien héros du Brexit, est arrivé à Downing Street en 2019. La séance hebdomadaire de questions à la Chambre avait été particulièrement houleuse pour Boris Johnson, avec de nouveaux appels à la démission dans son propre camp, des rires témoignant de sa perte d’autorité, et un « bye Boris » à la fin de la séance.

Le mécontentement couvait depuis des mois, nourri notamment par le scandale des fêtes illégales à Downing Street pendant le confinement anti-Covid, alors que les Britanniques devaient respecter des règles très strictes.

Boris Johnson, connu pour ne pas être à un mensonge près, avait varié dans ses explications, provoquant frustration puis colère des élus conservateurs, dans un pays confronté à une inflation record de 9% et à des mouvements sociaux. Sa cote de popularité avait plongé, et près de 70% des Britanniques souhaitent désormais son départ, selon deux sondages cette semaine.

Boris Johnson avait échappé à un vote de défiance

La démission mardi soir du ministre des Finances Rishi Sunak, et du ministre de la Santé Sajid Javid, avait sonné l’hallali pour le Premier ministre, après un nouveau scandale sexuel impliquant le « whip » adjoint, chargé de la discipline des députés conservateurs, que Boris Johnson avait nommé en février, « oubliant » des accusations passées de même type.

Boris Johnson avait échappé le mois dernier à un vote de défiance, 40% des députés conservateurs refusant cependant de lui accorder leur confiance.

 

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