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Sébastien Lecornu suggère l’idée d’un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a appelé dans une tribune à trouver un nouvel accord entre indépendantistes et non indépendantistes. Une « nouvelle solution consensuelle » pour l’avenir du territoire, alors que l’Accord de Nouméa arrive à terme, quel que soit l’issue d’un éventuel troisième référendum. Les explications de notre partenaire Outremer 360°.

Dans les colonnes du JDD, le ministre des Outre-mer entame son intervention par un rappel des grandes dates de l’histoire commune de la France et de la Nouvelle-Calédonie, évoquant la poignée de main de Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, ou encore les événements d’Ouvéa en 1988, et les accords de Matignon puis Nouméa, qui arrivent à leur terme avec l’issue du prochain référendum pour l’indépendance. « Il nous appartient ainsi collectivement d’imaginer la suite, en cas de victoire du oui comme du non, et de penser l’avenir institutionnel du territoire. Il n’y a pas d’autre issue qu’un nouvel accord entre les deux camps. L’État, troisième partenaire et garant des accords, s’y tient prêt ».

Le 4 avril, le Congrès pourra décider de la tenue, ou non, d’un nouveau référendum. L’actuelle répartition des sièges au Congrès de Nouvelle-Calédonie ne laisse aucun doute sur l’issue de cette échéance, et ce troisième et dernier référendum clôturant l’Accord de Nouméa aura bien lieu. En effet, il faut 18 élus du Congrès, sur 54, pour déclencher cette troisième consultation. Les groupes politiques indépendantistes du Congrès rassemblent 28 élus.

L’issue de ce troisième référendum devrait être plus qu’incertaine au regard de l’écart resserré de la dernière consultation (victoire du « non » à 53,26%, contre 56,7% en 2018), laissant entrevoir une courte victoire, quel qu’en soit le résultat, et son lot de difficulté pour définir les contours d’un avenir commun dans un contexte aussi polarisé.

Sébastien Lecornu évoque notamment la problématique de l’Usine du Sud. Catalyseur des affirmations politiques des partie-prenantes, le dossier du site minier de Vale NC s’est révélé être la partie visible de l’iceberg Calédonien, prisme par lequel les opinions politiques et sociales se sont exprimées, dans un regain de tension et parfois, de violence. « Les consultations de 2018 et 2020 ont mis à jour deux blocs ethniquement et géographiquement homogènes », observe-t-il également.

 « Comme les partisans du maintien dans la France qui, en 2018, avaient quitté le précédent groupe de dialogue, ce sont aujourd’hui les indépendantistes qui pratiquent la chaise vide. Ceux-ci posent, pour préalable, des conditions à la reprise d’une usine de nickel par le seul consortium en lice, au risque d’une fermeture qui mettrait en péril près de 3 000 emplois. Depuis novembre, l’affaire s’enlise et nous empêche de nous occuper des autres vraies questions », écrit Sébastien Lecornu.

Le ministre des Outre-mer évoque enfin les risques très réels de l’avenir du territoire, notamment par la composition d’un électorat aussi divisé, avant de conclure sur le rattachement de la France au « Caillou ». « Si, par trois fois, la Nouvelle-Calédonie confirmait son souhait de rester française, il conviendrait alors de lui donner un nouveau statut dans la République », indique-t-il. « Mais, trois fois vainqueurs, ceux qui appellent à voter « non » devraient aussi tendre la main à la presque moitié des électeurs qui aura voté « oui ». : la République est une promesse de rassemblement ».

 « Ceux qui appellent à voter « oui » doivent expliquer leur vision de l’avenir à ceux qui appellent à voter « non » et, pour cela, revenir à la table des discussions », a-t-il ajouté. « L’indépendance sèche, sans préparation, apparaît insurmontable. Ses conséquences humaines, sociales, économiques seraient assurément désastreuses. Personne ne la réclame : les indépendantistes s’accordent à souhaiter un partenariat avec la France. Encore faudrait-il pouvoir en discuter », poursuit Sébastien Lecornu qui s’est aussi engagé à transmettre « une synthèse approfondie et inédite des conséquences du « oui » et du « non » ».

Mais pour le ministre des Outre-mer, et quel que soit le résultat du 3ème référendum : « il n’y a pas d’autre issue qu’un nouvel accord entre les deux camps » et « l’État, troisième partenaire et garant des accords, s’y tient prêt »« Il nous appartient ainsi collectivement d’imaginer la suite, en cas de victoire du oui comme du non, et de penser l’avenir institutionnel du territoire » a martelé le ministre Lecornu.

Rappelant que « les accords de 1988 et 1998 avaient trouvé le chemin difficile de la paix » et qu’ils « ne pouvaient cependant que l’ouvrir et confier à d’autres le soin de le prolonger », Sébastien Lecornu appelle à « une nouvelle solution consensuelle pour la Nouvelle-Calédonie » en assurant que « le gouvernement se tient prêt à (la) rechercher, dès aujourd’hui ».

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