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SEM Vaitama : situation financière bancale et équipements à changer

La chambre territoriale des comptes a étudié les exercices 2009 à 2019 de la SEM Assainissement des eaux de Tahiti, également appelée « Vaitama ». Si la situation financière s’améliore, elle reste précaire surtout au vu des investissements nécessaires, comme le remplacement de l’émissaire dont « les défauts de conception, de réalisation et d’entretien ont conduit à une usure prématurée ».

La chambre territoriale des comptes vient de rendre public son rapport d’observations définitives sur la SEM Assainissement des eaux de Tahiti, concernant les exercices 2009 à 2019. Également appelée « Vaitama », la SEM gère l’un des deux réseaux d’assainissement collectif de l’île de Tahiti (la SEM « Te Ora No Ananahi » est dédiée aux eaux usées de Papeete). Créée en février 1998 et comme son nom l’indique, elle devait réaliser l’assainissement collectif d’une partie de l’île de Tahiti mais s’est finalement réduite à la seule commune de Punaauia, avec quelques raccordements, à la marge, sur la commune de Faa’a. Le projet d’exploitation intercommunale n’a pas abouti et n’est plus d’actualité, car le service et les équipements doivent être transférés à la commune de Punaauia au plus tard en 2024. A ce sujet, la chambre rappelle que le transfert doit être précédé de discussions à entamer dès à présent entre le Pays et la commune, notamment sur les modalités de transfert des équipements et la répartition des dettes de la SEM.

Car si la situation financière s’est améliorée et est devenue positive pour les exercices 2016 à 2019, notamment grâce à la progression du nombre de raccordements (de 422 abonnés en 2009 à 1 513 abonnés en 2019), cette amélioration récente ne suffit pas à restaurer le niveau des capitaux propres : ils sont passés de -580 millions de francs fin 2015 à -319 millions de francs fin 2019. La SEM a fait face à une accumulation des déficits d’exploitation depuis sa création jusqu’en 2016. Ce qui ne l’a pas aidée à faire des provisions pour le renouvellement des ouvrages, celles-ci ont visiblement été « sous estimées au regard des besoins ». Et pourtant les équipements de la SEM auraient besoin d’être renouvelés : ils se caractérisent « par leur vétusté » note la CTC. « La station d’épuration a une vingtaine d’années, nécessitant de réaliser des investissements et rendant essentiel l’élaboration d’un plan pluriannuel d’investissement. » Pire, la Chambre a relevé une dégradation prématurée de l’émissaire de rejet en mer. « Alors que la durée de vie normale de cet équipement est d’environ 50 années, les défauts de conception, de réalisation et d’entretien ont conduit à une usure prématurée de cet émissaire qui n’a qu’une quinzaine d’années. Cette dégradation prématurée nécessitera la reconstruction de l’émissaire, pour un montant d’opération compris entre 600 et 980 millions de francs. » En attendant sa reconstruction, « des travaux de maintenance sont réalisés pour réduire la menace d’effondrement de la conduite ».

Il est également question de l’avenir de la station et du développement du nombre de raccordements. La CTC indique que ceux-ci pourraient être plus onéreux et que leur augmentation pourrait nécessiter une extension des capacités de la station d’épuration. Mais les décisions ne pourront être prises sans savoir si le Village Tahitien sera réalisé et si oui, s’il sera raccordé à la station. « Le projet du Village Tahitien, qui, en raison des volumes générés et des tarifs applicables aux tranches de consommation envisagées, constitue un élément clé pour l’exploitation et le financement des extensions du réseau. »

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Journal de 7h30, le 21/07/21

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