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« Solidarité productive » lance une campagne de crowdfunding pour enraciner son projet

Au total, ce sont « 955 bacs et 3500 jardinières » qui doivent être exploitées en agriculture raisonnée d’après l’association. ©D.R.

Après plusieurs années de préparation et de prospection, l’association Solidarité productive (SoPro) s’apprête à se lancer à Mahina. L’idée : permettre à des ressortissants du RSPF de participer à un projet agricole pour subvenir à leur besoin et se former. Si la recette fait ses preuves en termes d’insertion, d’autres activités et d’autres communes pourraient suivre.

Cinq ans : c’est ce qu’il a fallu à Loïc Labbé pour rassembler des volontaires, convaincre les autorités et enfin lancer « Solidarité productive » (SoPro). L’idée est simple : former des systèmes d’entraide pour permettre aux ressortissants du RSPF d’améliorer leurs conditions de vie et de développer une activité. Travail de la terre, formation, insertion sociale et économique… Les adhérents de SoPro – une trentaine de personnes font aujourd’hui partie du collectif – ont imaginé tout un parcours promouvant « la solidarité, mais pas l’assistanat » comme l’explique Loïc Labbé : « Pour nous, la solidarité, c’est la prise de conscience d’un intérêt commun, qui implique une obligation morale d’assistance mutuelle ».

Plus concrètement, l’association, qui a obtenu la mise à disposition d’un terrain à Mahina, proposera aux ressortissants RSPF de la commune de venir travailler à un projet d’agriculture raisonnée. « L’idée, c’est qu’en groupe, ils puissent s’autoalimenter, et revendre une partie de la production pour améliorer leur quotidien », explique le responsable. Une expérience bénéfique en termes de formation – chacun, encadrant ou bénéficiaire, « apporte ses compétences et son expérience » – mais aussi de lutte contre l’exclusion, « par la découverte des règles communautaires, du travail en groupe et de l’acquisition du sentiment de dignité ».

60% de la production doit être acheminée dans « l’épicerie et le magasin solidaire » de l’association. Car dans la philosophie de SoPro, aucun travail n’est gratuit : les bénéficiaires du RSPF, comme les encadrants, reçoivent, en contrepartie de leurs heures de « bénévolat », des « Manu », sorte de monnaie interne à l’association, qui permet, justement, d’acquérir les produits de l’association. Les autres 40% de la production doivent être vendus à l’extérieur et « en circuit court » pour participer au financement de nouveaux projets. Ce fonctionnement, « issu des principes de l’économie solidaire », mais « imaginé au fenua et pour le fenua » est décrit plus en détail sur le site de SoPro.

Agriculture, puis transformation, textile, cosmétique bio…

En bout de course, c’est bien sûr l’intégration dans le marché de l’emploi qui est visée. Si l’agriculture est le premier « vecteur » choisi par l’association, elle n’est pas exclusive d’autres activités. SoPro réfléchit déjà à des « enseignement professionnels » en matière de transformation agroalimentaire, de textile (fabrication de couches lavables, réfection des vêtements donnés, création), de produits cosmétiques et d’hygiène bios ou encore de recyclage. Autant de projets, qui doivent, à terme s’autofinancer. Mais avant d’atteindre l’équilibre, le collectif compte sur ses partenaires institutionnels : le gouvernement, le Haut-commissariat, le Fonds pour le développement de la vie associative… Pour « lancer la machine », ce sont aujourd’hui les particuliers, du fenua et d’ialleurs, qui sont appelés à la rescousse, grâce à une campagne de crowdfunding. Il permettra notamment de financer du matériel pour l’exploitation.

Le crowfunding doit avoir lieu via la plateforme KissKissBankBank. Le lien doit être mis en ligne sur la page facebook de l’association ce lundi.

Le collectif qui a imaginé SoPro, autour de Loïc Labbé, fin 2018. ©SoPro

 

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