©Pascal Bastianaggi

Après avoir visité les prisons marquisiennes, la ministre de la Justice Nicole Belloubet s’est présentée ce samedi matin devant les portes de la prison de Tatutu à Papeari. Sans doute l’un des fleurons du patrimoine pénitentiaire français. Après cette visite elle s’est rendue au CJA Farepua de Papeari où une antenne de la Protection judiciaire de la jeunesse s’est installée.

Comme lors de sa visite au palais de justice de Papeete, Nicole Belloubet a pris soin de s’attarder dans chaque service, et de discuter avec les personnes qui y officient, à la grande inquiétude de son entourage qui a un timing très précis à respecter : après le centre pénitentiaire, elle a visité le CJA de Papeari, la prison de Nuutania, puis l’île de Raiatea dans l’après-midi.

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Pour autant, la ministre s’est montrée très attentive, aux gardiens de prison et’aux détenus. Notamment Denis, qui avait un cadeau à lui remettre, un dessin qu’il a exécuté spécialement pour sa visite. Nicole Belloubet s’est déclarée très touchée par son geste et en a profité pour lui demander ce qu’il comptait faire à sa sortie de détention.

La ministre s’est ensuite dirigée vers l’atelier de menuiserie où des œuvres réalisées par les détenus étaient exposées. Coffret en marqueterie, pirogues etc…. Au détour d’un couloir, c’est un haka offert par les prisonniers qui attiré son attention.

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Un haka d’autant plus impressionnant que la résonance des couloirs amplifiait considérablement les voix des participants, torse nu et vêtus d’un pareu. « Vous êtes plutôt bien bâti » lance Nicole Belloubet à l’un d’entre eux, « vous vous entretenez? », « Oui, mais nous les Marquisiens sommes naturellement comme cela » répond l’intéressé. A la demande des détenus, la ministre a pris la pose parmi eux.

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Le centre pénitentiaire de Tatutu a fait forte impression sur la ministre. La bonne tenue du bâtiment, sa propreté, joue selon elle sur « la bonne prise en charge des personnes détenues. « 

Interrogée sur le fait que bon nombre de personnes étaient choquées par les installations mises à disposition des prisonniers, comme le parloir privé où le détenu peut recevoir sa famille en toute intimité, la ministre a tenu à faire une mise au point. Pour elle, ces lieux aident les détenus à se réinsérer et évitent ainsi la récidive. « La société a tout à y gagner « .

La Garde des Sceaux s’est aussi montrée favorable au port du bracelet électronique, « plutôt que de donner des courtes peines de prison qui sont souvent désocialisantes. À condition toutefois que les conditions soient réunies ». La ministre l’assure, « Il n’y a pas qu’une réponse univoque qui serait l’emprisonnement, il y d’autres réponses possibles, c’est à cela que nous nous attelons. »

Une fois la visite de Tatutu effectuée, le convoi ministériel s’est rendu au CJA Farepua de Papeari où en début d’année scolaire, une antenne de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) s’est installée. Là aussi, Nicole Belloubet s’est montrée attentive aux explications concernant le fonctionnement du centre, s’est intéressée aux travaux des élèves et a discuté avec certains d’entre eux.

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Elle s’est entretenue ensuite avec Hélène Nicolas, directrice territoriale de la Protection judiciaire de la jeunesse, organisme qui s’occupent des jeunes en difficulté ou pré-délinquants. Celle-ci a trouvé une ministre à l’écoute de ses doléances qui sont principalement « d’avoir les possibilités de continuer les partenariats avec les autorités du Pays et d’implanter des antennes de la PJJ un peu partout en Polynésie, notamment dans les CJA. »

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À l’issue de sa visite, Nicole Belloubet a dévoilé une plaque commémorant sa venue au CJA Farepua de Papeari. Étonnée par cette attention, elle s’est tournée vers Tearii Alpha, maire de Teva I Uta, qui lui a dit, « Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit le n°2 du gouvernement ». « Je vous souhaite de recevoir le n°1 prochainement », lui a-t-elle répondu. Après quoi, elle est partie direction la prison de Nuutania.