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26e Heiva des écoles : face au covid-19, la résilience et l’émotion

Vendredi soir au Grand théâtre, les prestations de Tauariki, Teikohai et Tamari’i Poerava ont a nouveau démontré l’émotion des retrouvailles avec le public, et le désir de danser qui triomphe des circonstances.

L’école de danse Tauariki, fondée en juillet 2015 et située à Titioro, est dirigée par Taina Tinirauarii. Elle accueille les élèves à partir de 4 ans, à qui elle enseigne en joignant l’utile à l’agréable grâce à des activités ludiques. Taina tient à leur apporter un message d’espoir. « Serrons-nous les coudes face à cette pandémie, nous avons la chance de faire ce Heiva des écoles et des galas. On n’a pas à se plaindre », dit elle.  Après le tamure marathon, le gala de Noël, et le gala de fin d’année de l’école, elle s’exclame « Revenons sur cette scène du Grand théâtre que nous aimons tant, ce pae pae a Hiro et To’ata ! »

À l’école Teikohai, qui existe depuis 1998 et est située sur le motu d’Arue, Henriette Teihotaata a toujours accueilli principalement des élèves métropolitaines installées à Tahiti pour 2 à 4 ans. Submergée par l’émotion, elle évoque la pandémie : « J’ai perdu des élèves, on a fait ce qu’on a pu ! » Une de ses élèves, Stéphanie, s’exprime à son tour : « Je suis allée voir Henriette pour son grand coeur – Te mafatu nui – puis j’ai continué à danser et cela dure depuis 4 ans. » Pour sa 22e participation au Heiva des écoles, Henriette a bénéficié pour la préparation de son spectacle, en particulier le choix des musiques et les arrangements, du soutien de nombreux passionnés.

Cette troisième soirée se clôture avec la prestation, magnifiquement fleurie, de l’école de danse Tamari’i Poerava de Faa’a et Taravao, créée en juin 1989, sise à, et dirigée par Moeata Laughlin. Elle a fêté ses 30 ans d’existence en décembre 2019, et cela fait 25 ans que Tamari’i Poerava se présente au Heiva des écoles. Transmettant depuis toujours la richesse de son savoir culturel, avec amour et passion, Moeata est aujourd’hui assistée de sa fille Hianau « Les répétitions se sont bien passées, le Heiva est formidable et vu le temps imparti, on aime ce que l’on fait. Ce sont mes élèves eux-mêmes qui ont confectionné leurs couronnes. Alors qu’habituellement nous sommes 200 sur scène, bien que les mama et les garçons étaient moins présents, il y en a eu 70.”

Christopher Prenat, danseur de Hula

Une surprise de taille, hier soir, offerte par l’originale prestation de Christopher Prenat et de ses danseurs mâles. Il témoigne: « J’ai été très heureux de participer à ce Heiva et d’apporter de la nouveauté avec du Hula (danse hawaienne) avec les garçons sur des chansons de Gabilou. C’est compliqué avec le Covid et, en toute honnêteté, on respecte pas trop les mesures. C’est difficile mais on essaye de mettre quand même de la distance »

À noter la présence de Moana’ura en spectateur assidu : « On a pu mettre nos enfants en avant avec ce Heiva. Ce n’est pas une année perdue, ça nous permet de réfléchir, de se poser et de préparer le grand Heiva l’année prochaine. Nos tupuna se ressourçaient, donc prenons ce temps pour mieux avancer. De nouvelles réflexions pourraient émerger et le Heiva a 140 ans. On s’adapte à chaque situation et génération, avec une danse en perpétuelle évolution. Une danse, une culture, a besoin de se questionner ».

Reportage de Stéphane Sayeb et Victoire Brotherson

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