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Affaire Puta’i Taa’e contre Christelle Lecomte en appel: délibéré le 28 mai

Puta’i Taa’e, l’ex-maire de Papara, avait été condamné en octobre 2019 pour diffamation à l’encontre de Christelle Lecomte, directrice générale des services de la mairie. Il avait écopé de 500 000 Fcfp d’amende et 100 000 Fcfp à la plaignante pour préjudice moral. Ce jeudi, son dossier était étudié en appel. Le délibéré sera rendu le 28 mai.

Courant mai 2019, la directrice générale des services de la mairie de Papara, Christelle Lecomte, avait porté plainte contre Puta’i Taa’e pour « diffamation ». Elle l’accusait de porter atteinte à son intégrité et à sa dignité.  L’ex tavana, dans une interview, l’avait mise en cause dans l’affaire qui lui a coûté son siège de maire. Il déclarait qu’elle aurait dû le prévenir que l’attribution de subvention à l’association Ia Ora Papara était illégale, et il rejetait la faute sur elle. Condamné en octobre 2019 à 500 000 Fcfp d’amende et à verser 100 000 Fcfp à Christelle Lecomte pour préjudice moral, Puta’i Taa’e s’était pourvu en appel.

Ce jeudi, le conseil de Puta’i Taa’e, Me Antz, en l’absence de son client, a soulevé trois points de nullité afin de tenter d’invalider la procédure. Le premier point consiste à savoir à quel titre Christelle Lecomte s’est sentie diffamée ; au titre de fonctionnaire territoriale ou à titre personnel. « Il y a plusieurs textes à ce sujet, et il faut être extrêmement précis. Les sanctions en cas de propos diffamatoires sont différentes suivant les cas. » Pour l’avocat, « Christelle Lecomte n’a pas saisi les tribunaux comme il le fallait, comme la loi le prévoit. »

Le deuxième point de nullité concerne la traduction des propos de Puta’i Taa’e. Lors de son interview qu’il a faite en tahitien, ses propos étaient traduits simultanément en français par le journaliste. Pour Me Antz, « la citation à comparaître de mon client est fondée sur des propos qui n’ont pas fait l’objet d’une traduction officielle. (…) » Selon lui, ses propos ont fait l’objet d’une interprétation de l’intervieweur, « la traduction que nous en avons faite est éloignée des propos qui ont été finalement traduits (…) et le tribunal a sanctionné Mr Taa’e en se basant sur la traduction qui a été faite par le journaliste. » Une traduction « pas fondamentalement fausse, mais résumée en quelques secondes. Quand on refait la traduction exacte de ce qu’il a dit, on considère que ce n’est pas diffamatoire. »

Le troisième point de nullité évoqué porte sur la manière dont les faits ont été recueillis par un huissier, « qui a regardé le site du média et qui a noté par procès-verbal de constat, ce qui a été dit en langue française pour les traduire après en tahitien. Il a fait l’inverse. »

Me Quinquis, qui défend Christelle Lecomte, s’est attaché à démonter les points de nullité mis en avant par Me Antz. « Ces nullités soulevées n’existent que dans l’imagination de Puta’i Taa’e. » Ainsi, pour le premier point de nullité  il estime que la fonction de Christelle Lecomte est indiquée « très clairement » dans la citation. « Puta’i Taa’e a imputé très clairement ses déboires à sa directrice générale des services. »

Concernant les deuxièmes et troisièmes points, Me Quinquis estime que « l’absence de traduction officielle pourrait avoir une quelconque conséquence si les propos relatés dans la presse étaient différents des propos tenus par Puta’i Taa’e. Ce qui est faux ! » Et de demander le rejet de ces nullités. Pour lui, « la diffamation est évidente. »

Le délibéré sera rendu le 28 mai.

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