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Air Moorea : « Que ce genre d’avion qui était une épave (…) ne soit plus jamais autorisé à voler »

« J’ai fui la Polynésie », « Un petit vol de 7 minutes, le plus court de sa vie et tout s’est effondré », ou encore « J’ai été sidérée par l’amateurisme et l’approximation des procédures » : ce sont quelques-uns des témoignages d’une famille des victimes, qui ne pourra pas assister à tout le procès, et qui est passée à la barre mercredi matin dans l’affaire du crash d’Air Moorea.

Lors de l’audience de mercredi la présidente du tribunal a appelé à la barre quelques membres des familles touchées par ce drame, qui pour des obligations professionnelles devront rentrer en métropole en fin de semaine et ne pourront donc pas assister entièrement au procès.

« Maladresses, imprudences et négligences » – Clara Donzel

C’est d’abord la fille cadette de Frédéric Donzel qui s’est présentée à la barre. Âgée de près de 6 ans lors du crash, Clara a aujourd’hui 18 ans. Elle estime que le décès de son père est surtout dû « aux maladresses, imprudences et négligences » des prévenus. Elle explique que toute sa vie durant et jusqu’à aujourd’hui, elle a souffert de troubles de la lecture, et que même la récitation de l’alphabet, « est une douleur et parfois même une humiliation ». Toute son enfance puis son adolescence, dit-elle, elle a essayé de comprendre ce drame. Elle a même dû se faire suivre par des professionnels de santé « pour comprendre et accepter l’inacceptable (…) il y a peu de temps que je parviens à comprendre ce qui s’est passé ».

« J’ai été sidérée par l’amateurisme et l’approximation des procédures »

C’était ensuite au tour de sa mère de se présenter à la barre. Elle a affirmé ne pas être venue l’an dernier pour le procès en correctionnelle car « c’était impossible (…). J’ai fui la Polynésie (…). J’ai travaillé dur et c’est ce qui m’a redonné la force de vivre et d’accompagner mes enfants dans des moments extrêmement douloureux ». Cette femme qui a déclaré avoir la responsabilité de 1 500 élèves estime que les procédures « sont strictes et on les respecte ». Elle a affirmé à la barre mercredi matin qu’elle était « sidérée par l’amateurisme et l’approximation des procédures ».

La mère de Clara assure que c’est sa fille qui l’a convaincue cette année d’assister au procès : « elle avait besoin d’entendre ». Et elle affirme que finalement cette décision est aussi « une étape dans le deuil et dans la compréhension de cet accident brutal ».

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