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Carburant : les prix à la pompe maintenus malgré la flambée des cours mondiaux

Alors que le baril de brut a dépassé les 100 dollars pour la première fois depuis 8 ans, le Pays a décidé de puiser dans son budget plutôt que de laisser les prix à la pompe augmenter de nouveau en Polynésie. Une stratégie qui trouvera rapidement ses limites si les cours poursuivent leur envolée. Le gouvernement parle déjà d’une dépense potentielle de trois milliards de francs.

Cent dollars le baril de Brent. La barre n’avait plus été atteinte depuis 2014, elle a été dépassée ce mardi sur les marchés européens. Le résultat d’une envolée presque continue des cours depuis l’effondrement de 2020, qui s’est accélérée depuis novembre. Et qui a bien sûr des conséquences en Polynésie, où s’ajoutent en plus les hausses – là aussi record – des tarifs du fret. Alors que cette flambée n’est pas encore entièrement répercutée sur les tarifs d’achat en Polynésie, le gouvernement estime déjà qu’elle « devrait imposer naturellement un ajustement du prix du litre d’essence à la pompe de 10 francs et pour certains professionnels de l’ordre de 20 francs par litre en mars et en avril prochains ». Difficile à accepter, d’autant que les prix ont déjà grimpé quatre fois en douze mois…

Reprise économique mondiale, tensions en Ukraine et fret maritime

En conseil des ministres, ce mercredi, le ministère des Finances a donc proposé de « ne pas répercuter cette hausse internationale ». Mais impossible de désigner comme seul amortisseur le fonds de régulation des prix des hydrocarbures, calibré pour lisser les variations passagères plus que pour absorber les pics pétroliers. C’est le Pays qui devra puiser dans son budget pour abonder le FRPH. Une décision dont le coût pour les finances publiques pourraient rapidement s’envoler : dans un communiqué, le gouvernement estime à « près de trois milliards de francs » l’effort que devrait supporter le Pays, « si cette tendance haussière se confirme au second semestre ».

Or rien n’indique aujourd’hui que les courbes sont en passe de changer de cap. En moins de quatre mois, le prix du pétrole brut a augmenté de 60 à 70% sur la plupart des marchés. Les facteurs pour expliquer ces tensions ne manquent pas, de la reprise économique mondiale aux tensions militaires grandissantes en Europe de l’Est, en passant par les stocks constitués un peu partout par des pays ou des sociétés qui parient sur de nouvelles hausses des cours. La Polynésie n’est d’ailleurs pas épargnée par ce phénomène. La stratégie gouvernementale a donc ses limites : si le prix d’achat des hydrocarbures continue d’exploser, les carburants devront à un moment ou un autre se mettre à la page. Et si ce n’est pas à la pompe, c’est sur les capacités financières de leur collectivité que les Polynésiens paieront, à terme, la facture. Le gouvernement note en outre que le gazole délivré à EDT et les îles « n’est pas épargné par cette hausse », pas plus que le gaz dont les cours ont connu plus de 40% d’augmentation sur 12 mois.

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