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Concession de l’aéroport : « fiu » et « dégoûtés », les salariés d’ADT demandent de la visibilité

Dans une lettre adressée au Haut-commissaire, les représentants du personnel d’ADT dénoncent le nouvel échec de l’attribution de la concession de l’aéroport de Tahiti-Faa’a. La mise hors-jeu d’Egis-CDC prive la Polynésie d’un aéroport moderne et laisse les salariés « dans le flou », expliquent-ils. La délégation demande à l’État de s’expliquer sur sa gestion « catastrophique » du dossier.

Lire aussi : Le Conseil d’État confirme la mise hors-jeu de Egis 

Pour les salariés d’ADT, la nouvelle était tombée comme un nouveau coup de massue, début mars. Confirmant une décision du tribunal administratif de Papeete, le Conseil d’Etat déclarait irrégulière la candidature d’Egis-Caisse des dépôt pour la concession de Tahiti-Faa’a. Le groupe français, avait pourtant été choisi par l’État dès 2010 pour prendre les commandes de la plateforme internationale. C’était il y a 12 ans et pour marquer cet anniversaire « au goût extrêmement amer » les représentants des salariés de l’aéroport ont adressé une lettre au Haut-commissaire Dominique Sorain, ce 1er avril.

« Manque de considération » pour les salariés et pour la Polynésie

Ils y rappellent que l’attribution à Egis avait déjà été annulée, une première fois, par la justice en 2017, avant que l’État ne relance une procédure de mise en concurrence deux ans plus tard. En septembre 2021, Egis en sort de nouveau vainqueur, ce qui doit lui permettre de lancer immédiatement la rénovation de fond en comble de la plateforme, un des objets principaux de ce marché de 40 ans estimé à plus de 150 milliards de francs. C’était sans compter sur le recours de la CCISM, arrivée troisième de l’appel à candidature avec son groupement Ti’a, et qui a pointé un vice de forme important dans l’offre de son concurrent. Pour les représentants du personnel d’ADT, c’est pourtant bien l’État qui est en cause : « l’instruction de ce dossier est une catastrophe », écrivent-ils, parlant notamment « d’erreurs d’organisation ». Ils estiment que ce nouvel échec jette le trouble – « il en découle une situation que certains pourraient aisément qualifier d’entente voire de tentative de tricherie » écrivent les représentants du personnel – et reflète surtout « le manque de considération » de l’État. À l’égard des « femmes et aux hommes qui œuvrent au bon fonctionnement de l’aéroport de Tahiti-Faa’a » mais aussi à l’égard de « la Polynésie française, pénalisée depuis 25 ans déjà, de ne pas disposer d’un véritable outil de développement économique ».

« Irrités, dégoûtés », « flou et crainte »

Aujourd’hui, les salariés d’ADT se disent « fiu », et même plus : « Nous sommes irrités et dégoûtés d’être dans une situation d’attente, de flou et de crainte », écrivent leurs représentants. Le gouvernement central n’a en effet pas communiqué sur les conséquences qu’il tirait de la décision du Conseil d’État. Entre les scénarios possibles – la déclaration « sans suite » de la procédure de 2019, qui serait donc relancée, ou l’attribution du marché au candidats arrivés deuxième, le groupe Vinci – les salariés ne se prononcent pas. Mais ils réitèrent leur demande de pouvoir rentrer au capital de la société qui sera formée avec le nouveau concessionnaire, « sans grever les 49% que l’Etat réserve au Pays ». Ils appellent aussi à maintenir, dans un éventuel nouveau cahier des charges, les conditions de transferts du personnel négociées en 2019. « Nous avons besoin de visibilité et de stabilité, d’éléments concrets, pertinents et solides » insiste la lettre. Et la Polynésie, elle, a besoin d’un aéroport modernisé.

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