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Continuité pédagogique : le Pays tente de rassurer les familles sur l’école à la maison

La rentrée des classes aura bien lieu lundi 6 avril. Confinement oblige, c’est depuis la maison que les élèves, de l’école au lycée, vont reprendre les cours. Ou au moins reprendre des habitudes de travail. Car pour la DGEE, qui a adressé une note à tous les parents d’élèves ce jeudi, l’important est surtout de « maintenir le lien » entre l’école et les enfants. Si les enseignants devraient avant tout utiliser internet pour communiquer avec leur classe, d’autres moyens pédagogiques sont prévus.

30 000 élèves du primaire et 30 000 autres des collèges et lycées reprendront les chemins de l’école ce lundi… en restant chez eux. Le Pays avait déjà prévenu que cette rentrée se ferait à distance. Une « continuité pédagogique » dont l’organisation, à quelques jours de l’échéance, reste encore floue. Ce jeudi, le directeur général de l’Éducation et des enseignements, Thierry Delmas, a cherché à éclairer les parents, et surtout les rassurer. L’objectif n’est pas d’avoir le même rythme d’apprentissage qu’en classe mais de « maintenir le lien entre l’élève et son école », a insisté le responsable. « Plus il maintiendra ces activités d’apprenant, plus le retour en classe après la crise sera facile », dit-il.

Une note à tous les parents, un contact de prof pour chaque enfant

Une note devrait avoir été envoyée « à tous les parents d’élèves » ce jeudi. Elle apporte des précisions quant au rôle que doit adopter la famille dans cette situation exceptionnelle. Il est ainsi conseillé aux parents d’imposer un rythme et un cadre horaire pour les activités pédagogiques et physiques, « d’encourager » les enfants à se remettre au travail dès lundi matin. Mais on ne s’improvise pas enseignant : les instituteurs de primaire et les professeurs principaux de collèges et lycées entreront en contact avec chacun de leurs élèves, par téléphone ou par internet. Et devraient le maintenir plusieurs fois par semaine.

Par la suite, les supports pédagogiques et moyens de communication pourront être multiples, explique Thierry Delmas : mails, plateformes numériques mais aussi télévision et radio où les modules pédagogiques devraient se multiplier. « Les enfants auront tous accès à au moins une de ces ressources » assure le gouvernement, qui semble laisser beaucoup de marge de manœuvre aux enseignants sur le forme comme sur le fond.

 

Utiliser tous les outils pédagogiques, même si cela crée des inégalités

Une organisation qui doit encore discuter de cette organisation avec les syndicats d’enseignants, demain. Et certains, comme l’Unsa ont déjà fait part de leurs doutes. « Nous ne pouvons ignorer que les classes virtuelles, les manuels numériques et toutes les ressources en ligne ne sont accessibles que pour certains, attention à ne pas creuser les écarts », écrivait le syndicat le 30 mars dans une lettre ouverte. « Nous sommes tous conscients qu’il y aura une hétérogénéité dans l’accès aux ressources », répond l’administration qui reconnait qu’au moins de la moitié des foyers ne sont pas convenablement équipés en matériel informatique. Pour Stéphane Le Ray, vice-recteur par intérim, aucun outil pédagogique n’est idéal dans cette période exceptionnelle. Raison de plus pour tous les utiliser, plaide-t-il.

D’autres questions auraient émergé, du côté des enseignants, sur les moyens qui leur sont alloués pour effectuer les contacts téléphoniques des élèves. « En situation de crise, c’est la solidarité qui doit primer » a répondu le directeur de cabinet de la ministre de l’Éducation, Manuel Sanquer. Il en a aussi profité pour lancer un appel solennel aux maires pour assister la DGEE. Car si la distribution en établissement de livrets pédagogiques papier est exclue, il faudra bien fournir du matériel aux élèves ne disposant pas de moyens de télécommunication. « Qui mieux que les maires, les muto’i, les agents municipaux peuvent toucher chaque famille ? », a interrogé le collaborateur de Christelle Lehartel.

En attente sur les examens, mais « pas question » de raccourcir les vacances

Autre précision apportée par le ministère de l’Éducation : la Polynésie est compétente en matière de calendrier scolaire, mais elle dépend du national pour ce qui est des examens. Aussi, les déclarations de Paris sont particulièrement scrutées sur la question. Comme le relève Thierry Delmas, le Premier ministre Édouard Philippe a récemment indiqué que la dose de contrôle continue serait alourdie pour des examens comme le brevet ou le bac, en fonction de la date de reprise des cours. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, doit intervenir dans les heures à venir pour apporter des précisions. En revanche, il n’est « pas question » de raccourcir les grandes vacances pour rattraper le temps perdu en cours. C’est aussi la ligne développée, à l’heure actuelle, par le gouvernement à Paris.

 

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