ACTUS LOCALESJUSTICE Deux ans ferme pour des pulsions sexuelles et meurtrières Pascal Bastianaggi 2020-02-20 20 Fév 2020 Pascal Bastianaggi ©PB En comparution immédiate ce jeudi après-midi, un homme était jugé pour agressions sexuelles. Il a pénétré dans la chambre de sa belle-sœur, armé d’un coupe-coupe et s’est livré à des attouchements alors qu’elle dormait avec son enfant. Il a été condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis. L’homme, 46 ans, se réveille dans la nuit du 18 décembre, avec « des envies de meurtre et de sexe ». Il s’empare alors d’un coupe-coupe et se dirige vers la chambre de sa belle-sœur qui dort en compagnie de son enfant de 7 ans. Il n’est pas loin de minuit. « J’ai senti que l’on me touchait à la cuisse, au début je pensais que c’était un moustique, puis cela devenait insistant, j’ai ouvert les yeux et je l’ai vu là debout devant moi avec un coupe-coupe à la main. J’ai crié. Il a mis un doigt sur sa bouche et m’a dit ‘chut, c’est moi, c’est moi’. » C’est ce qu’a déclaré en substance la victime lors de son dépôt de plainte à la gendarmerie. Effrayé, elle tente de faire sortir son beau-frère de la chambre, mais celui-ci ne bouge pas. Il reste là devant elle, hébété, le coupe-coupe à la main. « Il me faisait peur. Je lui ai demandé de nous laisser tranquille, et il est parti. » Traumatisée elle appelle une copine qui vient la chercher et qui la persuade de porter plainte. « J’avais envie de tuer quelqu’un, cela m’arrive souvent. » À la gendarmerie, comme à la barre, l’homme reconnait les faits, mais ne se les explique pas. « J’ai consommé six bières en rentrant après le travail, je me suis couché vers 20 heures et je me suis réveillé vers minuit avec des pulsions meurtrières et sexuelles… J’avais envie de tuer quelqu’un, cela m’arrive souvent. » Pourquoi sa belle-sœur ? « J’avais l’intention de la tuer, elle ne s’entend pas avec ma femme, qui est sa sœur, et ma femme me rabâche souvent les oreilles avec ça. » Il explique que c’est lorsqu’il l’a vu endormie avec son fils que ses envies de meurtres sont tombées. Mais pas son envie de sexe. À la lecture du dossier on apprendra qu’ils sont deux familles à se partager la maison familiale, qu’il travaille comme chef de chantier et quand il ne boit pas, « il est gentil, courageux, il s’occupe bien de nous. » mais quand il a bu, « Il change, il manque de respect aux femmes, les regarde bizarrement. » expliquera sa femme aux gendarmes, ajoutant, « Je n’arrive pas à croire qu’il a fait cela. Qu’il assume ses actes. » Il ne se reconnaît pas dans ses actes L’homme, tête baissée et mains jointes devant le juge, assure qu’il « ne se reconnait pas dans ses actes. » sans pour autant les nier. Il reconnaît tout, indiquant qu’il est quelqu’un de violent. « Quand on m’emmerde, ça part vite. » De fait la dernière condamnation inscrite à son casier et qui remonte à 2013, indique qu’il a purgé 8 mois ferme pour violences conjugales. Pour la partie civile, « Si ma cliente n’est pas présente, c’est qu’elle a peur de le voir. Elle est traumatisée. » Désignant le prévenu, « quelque part, il a de la chance, à quelque chose près il pourrait être jugé aux assises. Il peut s’estimer heureux que cela passe en correctionnelle. Il était animé de l’intention de faire mal.» Précisant que sa cliente « est choquée, a évoqué le suicide et ne veut plus être en contact avec lui », elle réclame 1.5 millions au titre de préjudice moral. Pour le procureur de la République, les faits ne sont pas contestés et pas contestables. « Il l’a surprise en plein sommeil, l’a caressée à plusieurs reprises et il était armé. » Revenant sur les huit mois ferme qu’il a purgés pour violences conjugales, « La violence est toujours présente en lui. » Il réclame 5 ans de prison avec un sursis de deux ans, des obligations de soins et l’interdiction de rentrer en contact avec la victime. Il entend des voix Pour la défense, « il n’y a aucun doute raisonnable sur ce qui s’est passé. Pourquoi, on ne le sait pas. » Et de poursuivre, « Il ne comprend pas et ne s’explique pas ses faits. » Abordant le rapport psy qui a été fait du prévenu et qu’il estime succinct, il précise, « Il n’a pas parlé des voix qu’il entendait et des deux traumatismes crâniens qu’il a eu en tombant d’un échafaudage et qui lui ont valu trois jours de coma. » Estimant les réquisitions, « excessives » il demande au juge de faire preuve de clémence, le prévenu étant soutien de famille avec deux enfants à charge. À la barre, le dernier à s’exprimer avant le délibéré, le prévenu déclare d’une voix ténue, « C’est à moi de sortir de la maison. C’est moi qui ai tout gâché, j’ai fait du mal à tout le monde. Je voudrais parler à un psychologue, eux quand tu leur parles, ils comprennent. Pas la famille. » Il a été reconnu coupable et purgera une peine de 5 ans assortie d’un sursis de 3 ans avec obligations de soins, interdiction de rentrer en contact avec la victime et son inscription au fichier des délinquants sexuels (Fijais). Il devra payer à sa victime la somme de 1.5 millions Fcfp. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)