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Deux fillettes de 3 et 5 ans martyrisées par leur mère

Une mère de famille a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir commis des violences habituelles sur ces deux filles âgées de trois et cinq ans.

Poerava, 28 ans, a des problèmes avec son mari, mais ce sont ses enfants qui trinquent. Elle passe sa colère sur ses deux petites filles, notamment sur l’aînée, âgée de 5 ans. Coup de pieds, claques, empoignade par les cheveux. Outre les coups, elle leur porte un total désintérêt, « une totale négligence » selon un rapport qui met en avant, « l’état de crasse et de saleté des enfants, d’infections, mais aussi de nombreuses cicatrices ». Des traces de blessures dont certaines peuvent s’expliquer par les aléas d’une vie d’enfant, chute, jeux etc… mais d’autres qui ne peuvent être causées que par de la maltraitance.

Les faits, qui se sont déroulés sur deux ans, ont été dévoilés à la DSP par l’ex-compagne de son tane, à l’aide d’une vidéo tournée par celui-ci, alors qu’elle donnait de grands coups de pied dans le dos à la fillette de 5 ans qui l’implorait d’arrêter. « J’étais en colère, à bout, il m’avait frappée avant car je lui avais dit que je ne voulais plus vivre avec lui… » avance-t-elle lors des auditions à la DSP, ajoutant, « je ne la frappe pas, je la corrige… »

Son tane entendu à son tour par la DSP explique l’avoir filmé, « pour avoir des preuves. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait cela. Je pars souvent en campagne de pêche et j’ai peur pour elles. »

D’autres témoignages émanant du voisinage viennent renforcer les dires de l’homme. « Quand son mari est en mer, je l’observe et elle frappe les enfants. Je lui ai dit d’arrêter, mais elle me dit de m’occuper de mes gosses, et quand je lui dis que je vais aller à la police elle me répond qu’elle s’en fout. »

Quant à la petite, souffre-douleur de sa mère, « maman est toujours fâchée, elle dit que je suis méchante. »

À la barre, Poerava nie les maltraitances, quant aux témoins, « ils mentent. » Sur les blessures et cicatrices, « elle joue beaucoup, elle est turbulente ». « Il y en a toute une page dans le rapport, tout de même ! » la reprend le juge, « je ne sais pas comment elle a fait cela », affirme la mère. Les enfants ont depuis été placés chez leurs grands-parents dans les îles.

Son mari menait une double vie

À entendre les faits, on se dit que son compte est bon, elle n’a aucune excuse, pas de pitié. Mais les faits ne sont pas aussi simples qu’ils n’en ont l’air, sans toutefois excuser les violences. À l’écoute de son histoire, on se rend vite compte que son mari n’est pas étranger au calvaire que vivent ses enfants.

Selon les déclarations de la jeune femme relatées par le juge, au bout d’un an de vie en couple, elle découvre que son homme a une double vie en plus de s’adonner régulièrement à la boisson. Il a une femme et deux enfants. La pilule passe mal. Pire encore, alors que Poerava est enceinte d’un troisième enfant, il débarque au domicile conjugal avec son ex et ses deux enfants. « Il est venu vers moi et m’a rossée devant elle et ses enfants. J’ai fait une fausse couche, et le fœtus est tombé par terre. Il l’a ramassé, mis dans un bocal, m’a enfermé dans la maison et est parti l’enterrer où il y a les bananiers. » Un frisson d’effroi parcourt la salle d’audience, interrompu par le juge qui lance un « veuillez noter cela madame la greffière ». Un effroi suivi d’un abasourdissement total, un coup de grâce, quand on apprend que ce matin même elle a quitté l’hôpital où elle venait d’accoucher d’un petit garçon.

« Je suis consternée d’apprendre qu’elle a un troisième enfant »

L’avocate des parties civiles, encore sous le choc, attaque, « je veux bien que l’on puisse être dépassé quand on est seule et qu’on corrige les enfants, mais là ce ne sont plus des corrections, ce sont des violences volontaires (…) elle n’en a pas conscience et je suis consternée d’apprendre qu’elle a un troisième enfant. » Elle réclame que les enfants soient reconnus comme victimes et demande des dommages à hauteur 500 000 Fcfp pour l’aînée et 300 000 Fcfp pour la plus petite.

La procureure pour sa part s’est déclarée « révulsée ». « Si vous tapez vos enfants, c’est à cause de votre mari ? » « Oui » « Vous aimez vos enfants ? » Pas de réponse, elle baisse la tête. La procureure demande deux ans d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de deux ans durant lequel elle devra se plier à un suivi psychologique.

Pour la défense, « nous sommes là devant une grande détresse, qui aurait du être signalée aux services sociaux. Son mari devrait être là devant vous, il est autant coupable… Il a une double vie, il la bat, elle fait une fausse couche et il enterre le fœtus, c’est ignoble. Quand il assiste aux violences sur sa propre fille, il filme au lieu d’intervenir, tout cela pour une affaire de preuve… Elle a besoin de soutien, d’aide et son mari n’a jamais été présent. Elle est là devant vous à peine sortie de l’hôpital où elle a eu un petit garçon (…) Vous allez la punir, mais je vous demande de la laisser libre, qu’elle puisse s’occuper de son enfant. »

Après en avoir délibéré, le juge déclare, « au vu de la gravité des faits, mais aussi de votre histoire, vous êtes condamnée à deux ans de prison avec sursis probatoire de deux ans durant lequel vous devrez suivre des soins et un suivi psychologique. On ne vous retire pas l’autorité parentale car avec l’aide des affaires sociales on a l’espoir que vous allez arriver enfin à nouer de bonnes relations avec vos enfants. »

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1 Commentaire

  1. MATA
    19 août 2020 à 9h37 — Répondre

    Pauvres gamines qui n’ont rien demandé. Quelles irresponsabilités parentales monstrueuses!!!

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