ACTUS LOCALESSOCIAL « Il faut envisager des mesures pour que la population puisse vivre décemment » Vaitiare Pereyre 2024-11-29 29 Nov 2024 Vaitiare Pereyre La Fraap a déposé ce vendredi un préavis de grève dans les services et établissements du Pays. En appelant les quelques 915 agents qui ont donné leur voix à la fédération, à se mobiliser Jean-Paul Urima souhaite « faire évoluer les choses dans le bon sens ». Pour lui, les fonctionnaires du territoire sont « toujours dans la même galère qu’il y a 30 ans ». Il dénonce également les promesses non tenues de l’exécutif concernant la vie chère : « Aucune mesure concrète visant à faire baisser les prix » n’a été mise en place depuis presque deux ans. Bien que la majorité des revendications concernent directement les agents du Pays, le syndicaliste assure que ce mouvement est mené pour « les fonctionnaires, les bas salaires du privé et tous les salariés de ce pays » en souffrance. Lire aussi : la Fraap à l’offensive dans la fonction publique territoriale « Ce mouvement va toucher l’ensemble de la fonction publique », prévient Jean-Paul Urima, secrétaire général de la Fraap, qui a adressé ce vendredi un préavis de grève au président de la Polynésie ainsi qu’à l’ensemble de ses ministres. Il évoque également « des préavis spécifiques pour certains grands services », notamment la Direction de l’Équipement, la Direction de l’aviation civile, la DGRH, « tous ces grands services qui organisent la vie des fonctionnaires mais aussi celle des non-fonctionnaires de notre pays ». La Fraap, première organisation syndicale de l’administration territoriale depuis les élections professionnelles de juillet dernier, met donc ses menaces à exécution. Jean-Paul Urima explique ainsi que « les principaux points de revendication portent sur la cherté de la vie ». Il pointe du doigt le fait qu’ »aucune mesure concrète visant à faire baisser les prix » n’a été mise en œuvre depuis l’arrivée au pouvoir de Moetai Brotherson, malgré les promesses de la campagne territoriale. « On place toujours la barre un peu haut » Pour lui, la situation économique au fenua est telle que « tout le monde » est en souffrance : « Les fonctionnaires, les bas salaires dans le privé et tous les salariés de ce pays ». Pour lui, nombreux sont ceux qui n’ont « plus d’argent en milieu de mois ». Une problématique placée en deuxième position parmi les revendications, la priorité absolue étant la revalorisation du point d’indice salarial, inchangé depuis 2016. « Nous stagnons depuis presque neuf ans, alors que dans le secteur privé, les augmentations sont automatiques chaque année. Pourtant, au même titre qu’eux, nous participons activement à l’économie de ce pays. » La Fraap réclame donc une hausse de 40 % de cet indice, tout en reconnaissant que ce chiffre constitue un point de départ pour les négociations : « En matière de revendications, on place toujours la barre un peu haut, puis il faut négocier et argumenter. Bien évidemment, je ne suis pas sûr que ce que nous avons proposé sera retenu, mais il va falloir parvenir à un compromis correct pour que tout le monde puisse s’en sortir. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/FRAAP-1.wav Des CE et des règles pour encadrer les évolutions de carrière Parmi les autres revendications figure la création de comités d’entreprise au sein des grands services du Pays, ceux comptant plus de 100 agents. Une proposition ambitieuse s’inspirant de ce qui se fait dans les entreprises privées : « Ce n’est pas rédhibitoire, ça n’a rien d’extraordinaire. Cela peut simplement permettre d’améliorer le bien-être au sein des services publics et administratifs », précise encore Jean-Paul Urima. Selon lui, ces comités permettraient également d’apaiser les tensions dans les services, en offrant « un espace de convivialité » aux travailleurs. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/11/FRAAP-2.wav À l’ordre du jour des futurs débats « qu’il va falloir engager avec tous les partenaires du gouvernement et les partenaires sociaux » on évoquera également « l’organisation et le fonctionnement » de l’administration dans son ensemble. « Nous tenons à ce que les choses évoluent dans le bon sens. Aujourd’hui, la situation est la même qu’il y a 30 ans. On est toujours dans la même galère », regrette t-il. La Fraap dénonce notamment des dysfonctionnements dans les processus de recrutement, pointant une « politisation des embauches », un problème selon lui connu depuis des décennies. « Nous voulons des règles claires pour encadrer les évolutions de carrière. Nous n’avons pas de difficultés à ce que des catégories D soient embauchées, car certains métiers sont prioritaires. Mais, à côté de cela, il faut mettre en place des mesures et des organes de contrôle pour éviter les dérives », insiste le leader syndical. Si la revalorisation salariale et la lutte contre la vie chère figurent parmi les priorités, Jean-Paul Urima estime que toutes les demandes méritent d’être discutées. « Il est temps que chacun prenne ses responsabilités. Nous voulons des solutions pérennes pour améliorer les conditions de vie et de travail de tous. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)