ACTUS LOCALESJUSTICE Il meurt après avoir plongé à 78 mètres : du sursis pour le moniteur Waldemar de Laage 2024-10-01 01 Oct 2024 Waldemar de Laage © Radio 1 Un moniteur de plongée a été reconnu coupable d’homicide involontaire ce mardi. En 2019, à Tikehau, il avait entraîné le propriétaire du club, titulaire du niveau 1 dans une plongée à 78 mètres, une profondeur interdite, sans mélange de gaz approprié. Absent à l’audience, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis… Et aucune interdiction d’exercer. Il venait de faire l’acquisition d’un club de plongée à Tikehau. Un projet familial, mené conjointement avec son frère et un rêve qui a rapidement viré au drame. Quelques mois seulement après son arrivée sur l’atoll, Ludovic avait trouvé la mort lors d’une sortie « loisir », hors cadre du club, avec l’un des moniteurs de l’époque. Celui-ci, expérimenté, et sur le départ du club, avait embarqué le nouveau propriétaire dans une sortie entre amis, non loin de la passe de Tuheiava. La profondeur annoncée ne l’avait pas découragé : 78 mètres, là où son niveau ne lui permettait normalement pas de descendre sous les 20 mètres. De plus, les deux hommes n’utilisaient pas de mélange gazeux approprié pour évoluer à de telles profondeurs, la plongée loisir n’étant autorisée, et sous de strictes conditions, que jusqu’à 60 mètres. L’enquête avait aussi mis en lumière que seul le moniteur disposait d’un ordinateur de plongée. Le drame s’était produit à la remontée, effectuée la « stab » – le gilet stabilisateur – gonflée à bloc, en moins d’une minute 30, sans aucun palier de décompression. À leur sortie de l’eau, le propriétaire du club avait commencé à ressentir les symptômes d’un accident de plongée. Rapidement évacué vers le dispensaire de Tikehau, l’homme était décédé lors de son evasan, à son arrivée à Tahiti. Il plaide « les aléas de la plongée » Absent à l’audience, non-représenté par un avocat, et résidant actuellement en métropole, le moniteur n’avait fourni que peu d’explication en audition. Se sentant miraculé, il avait expliqué s’être retrouvé en état de narcose, pour justifier cette remontée express. Et indiqué qu’il s’agissait là des « aléas de la plongée ». « Une posture inquiétante et légère, compte tenu de sa responsabilité », pour la procureure. À l’audience, elle a pointé du doigt un moniteur qui avait pourtant « une connaissance aiguisée » du règlement. « Il avait anticipé et prévu de plonger à cette profondeur, il a pris la décision de ne pas fournir d’ordinateur à la victime et a décidé d’utiliser un mélange d’air proscrit », a rappelé la magistrate, avant de requérir un an de prison dont six mois avec sursis, et l’interdiction définitive d’exercer une activité en lien avec la plongée. Le tribunal a finalement écarté l’option de la prison ferme et l’interdiction d’exercer, en condamnant le moniteur négligeant à 18 mois de prison avec sursis. Il devra en outre verser 1,8 million de francs au fils de la victime. Une procédure est aussi lancée au civil, pour déterminer d’autres demandes indemnitaires de la famille. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)