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Insertion des travailleurs handicapés : l’administration veut rattraper son retard


Le Pays a signé ce vendredi une convention avec la fédération Te Niu o Te Huma en vue de l’insertion des travailleurs handicapés dans le secteur public. « Duoday », stages, séminaire de « sensibilisation »… Des efforts bienvenus pour une administration pas vraiment exemplaire.

Beaucoup de remerciements, quelques souvenirs de « coups de gueule », des éclats de rire et des allusions répétées au « manque de moyens » de la fédération… Comme à son habitude, Henriette Kamia a tout fait pour faire passer ses messages, ce vendredi après-midi au siège de Te Niu o Te Huma. Il faut dire que la présidente de l’organisme avait dans son auditoire deux ministres, deux chefs de cabinet, deux directrices d’administration ainsi que le président du Cesec, et quelques autres officiels impliqués dans la question du handicap. Tous étaient réunis pour  la signature d’une nouvelle convention entre la Direction générale des ressources humaines du Pays et la fédération des associations du handicap. Objectif de cette feuille de route 2021 – 2023 : améliorer l’intégration des personnes reconnues comme travailleurs handicapés (RTH) dans l’administration.

La convention prévoit notamment l’organisation de sessions de sensibilisation au handicap auprès des agents et chefs de service, la consultation du monde du handicap dans l’évaluation des politiques publiques… Ou encore le lancement des « Duoday de l’administration », des journées ou demi-journées au cours desquels certains agents du Pays vont recevoir des RTH pour les « familiariser avec un métier ». Un concept né il y a plus de 10 ans en Europe, et qui a déjà connu un certain succès dans le secteur privé au fenua. L’objectif est de créer des opportunités dans une administration qui compte « déjà » 84 travailleurs handicapés, comme le souligne Christelle Lehartel. « On va tendre vers plus, et ça demande un changement dans les mentalités », explique la ministre en charge de la modernisation de l’administration qui assure du « soutien que l’ensemble du gouvernement accorde à chaque travailleur reconnu handicapé ».

84 travailleurs, c’est en effet à peine 1,5% des agents du Pays. Et ce alors même que la loi fixe, depuis 2007, un seuil de 4% dans le secteur privé. Le patronat a demandé, et obtenu, une prolongation d’année en année de la phase « transitoire » de la loi – 2% au lieu de 4% -, une nouvelle fois mise en application cette année pour cause de difficultés Covid. C’est ce seuil de 2% que souhaite désormais atteindre le secteur public, loin d’être exemplaire dans le domaine. « On ne va pas dire le contraire, même si j’aime beaucoup la ministre », sourit Henriette Kamia. À l’entendre, un effort important avait été fourni par le Pays entre 2005 et 2010… Malgré quelques exemples individuels de réussite, les embauches « sont depuis un peu plus calmes », explique la présidente de la fédération. Te Niu o te Huma espère que cette convention va « rebooster le secteur ».

D’après Henriette Kamia, la crise n’a pas eu de conséquences évidentes sur l’intégration des personnes handicapées dans le monde du travail. Néanmoins, beaucoup d’entreprises touchées par des baisses d’activité sont plus hésitantes à prendre des stagiaires handicapés ces derniers mois. Les nouvelles possibilités d’exonérations de sanctions financières pour non-respect du seuil de 2%, mises sur la table par le gouvernement lors du dernier train de mesures de soutien, ne vont pas aider non plus. « Mais on peut comprendre ce genre de chose, vu la situation de certains secteurs comme le tourisme », note la présidente de la fédération Te Niu o te Huma.

 

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