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Jeux du Pacifique : les triathlètes tahitiens trop forts pour la concurrence

Double doublé pour les triathlètes, ce mercredi aux îles Salomon. Nos champions sont toujours là et la relève est déjà au rendez-vous : sur un format court, Salomé de Barthez et Benjamin Zorgnotti ont remporté la médaille d’or, à chaque fois devant deux autres Tahitiens, Maidi Susset et Jean-Marc Rimaud. Nainoa Tanetoa termine quatrième.

Deuxième doublé de suite pour les triathlètes tahitiens aux Jeux du Pacifique. Après celui réalisé par Benjamin Zorgnotti et Raphael Armour-Lazzari en 2019, le premier cité a remis ça ce mercredi matin aux îles Salomon. Cette fois, il est suivi par Jean-Marc Rimaud, médaillé d’argent à 32 ans pour ses premiers Jeux du Pacifique. On a longtemps cru à un triplé tahitien, mais comme en 2019, c’est un Calédonien qui a décroché la médaille de bronze : Mathieu Szalamacha. Il devance le troisième Tahitien engagé, le jeune Nainoa Tanetoa, 17 ans.

Benjamin Zorgnotti, triathlète professionnel, et Jean-Marc Rimaud, coach à Kona Tri et à l’OLP, ont fait le trou dès la natation. Sortis avec plus de 40 secondes d’avance sur Tanetoa et Szalamacha, ils ont parfaitement collaboré pour creuser l’écart à vélo. Derrière, le jeune Tahitien a parfaitement suivi les consignes du staff, en ne donnant pas de relais au Calédonien, contraint d’assurer la poursuite tout seul. Le classement final s’est dessiné durant la partie pédestre : en costaud, Benjamin Zorgnotti a filé, pour s’imposer avec quelques secondes d’avance sur Jean-Marc Rimaud. « C’est un soulagement, on a fait un super boulot au delà de l’or. On amène Jean-Marc jusqu’à l’argent, on montre qu’on est une délégation forte en triathlon avec la 4e place de Nainoa », savoure le Tahitien.

« Benjamin m’a beaucoup emmené en vélo, et en course à pied, c’est une course d’équipe, un gros travail mis en place avec la Fédération et les clubs à Tahiti », souligne Jean-Marc, entraîneur de Maidi et Nainoa, et surtout ravi de représenter le fenua, après avoir manqué les mini-Jeux de 2022 pour des questions de règlement.

Nainoa Tanetoa, équipier fidèle mais déçu

Un peu plus loin, Nainoa Tanetoa a tout tenté pour distancer l’expérimenté Szalamacha, mais le Calédonien s’est montré plus solide dans le final, décrochant le bronze pour quelques mètres seulement. « Il a fait une très belle course et a respecté la stratégie qu’on lui a donné », salue le directeur technique fédéral Rémy Segard. « J’ai donné tout ce que j’avais, j’ai eu un petit coup de mou à la fin, j’aurai peut-être pu gagner au sprint mais j’ai fait une petite accélération avant qui n’était pas forcément obligatoire… » regrette l’intéressé.

« Je sentais que j’allais péter à un moment, mais j’ai continué à avancer… Il a été plus fort, et j’étais moins à, plaindre que lui, car il a roulé tout seul à vélo », reconnaît ensuite le jeune triathlète, déçu à l’arrivée mais satisfait de « prendre de l’expérience pour plus tard ». Lui qui avait terminé 10e l’an passé aux mini-Jeux de Saipan se destine à devenir kinésithérapeute du sport. Cette quatrième place l’encourage à concilier sport et études : « le triathlon a beaucoup à m’apporter » estime-t-il.

Salomé de Barthez, enfin en or

Chez les dames le doublé est inédit : médaillée d’argent par deux fois, à Port-Moresby en 2015 et à Apia il y a quatre ans, Salomé de Barthez, 26 ans, n’a cette fois-ci pas loupé le titre. Quelques minutes avant le départ de la course masculine, la Tahitienne expatriée en Suisse a devancé la jeune Maidi Susset. Pas bien costaud mais diablement efficace sur les trois épreuves à seulement 17 ans, la triathlète de Kona Tri prouve, comme Nainoa Tanetoa, que la discipline a toujours de l’avenir au fenua.

Déjà, la course était jouée en natation, avec une confortable avance pour nos vahine à la sortie des bassins. Après une partie cycliste maîtrisée à deux, Salomé de Barthez a fait la différence à pied. Chez les dames, la dernière médaille d’or sur le triple effort datait de 2011, avec la victoire de Manuelia Heitz à Nouméa. « Je suis très contente, c’est un peu une revanche, car il y a huit ans j’avais crevé, je pense que la plus forte a gagné aujourd’hui, et la deuxième plus forte aussi, donc je suis très satisfaite, à la fois en individuel et en équipe », sourit Salomé, qui avait prévu de nager et de rouler avec sa jeune coéquipière. De son côté, Maidi est « très contente pour mes premiers Jeux ». Elle a encore « de l’énergie, malgré la chaleur », pour performer demain.

Aquathlon et triathlon par équipes demain

Les épreuves enchaînées ne sont pas terminées pour nos triathlètes, sauf pour Nainoa Tanetoa. Demain, Benjamin Zorgnotti, Jean-Marc Rimaud, Maidi Susset et Salomé de Barthez sont engagés sur le relais mixte. Il tenteront de conserver leur titre obtenu il y a quatre ans, après plusieurs éditions remportées par les Calédoniens. Au vu de la forme affichée ce jeudi, difficile de voir comment l’or pourrait échapper au Fenua.

Le match devrait être un peu plus serré sur l’aquathlon le matin : Salomé de Barthez et Benjamin Zorgnotti en sont les vainqueurs sortant, mais chez les messieurs, la Calédonie a rapatrié son champion du monde de swimrun Hugo Tormento. « Ca sera pas la même histoire », confirme Benjamin Zorgnotti. Il prédit « un beau combat », tout en se disant « assez confiant sur un circuit assez court, car lui préfère le long ».

 « C’est la plus grosse journée, avec les séries qualificatives en aquathlon le matin et la finale juste après, et l’après midi le relais mixte en plein soleil », note Rémy Ségard. « On veut ramener l’ensemble des médailles d’or et les athlètes sont dans des conditions optimales avec une très bonne cohésion », prévient le directeur technique.

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