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Zones d’activités économiques : un besoin de cohérence

L’agence ‘Ōpua a présenté mardi soir les prémices d’un état des lieux des zones d’activités économiques du territoire. L’objectif ? Démontrer tout l’intérêt de créer un observatoire. Les enjeux sont forts et multiples : sécurité des personnes et de l’environnement, transports, construction… Surtout, une meilleure cohérence garantirait un développement économique de certains secteurs.

Il existe plusieurs définitions des zones d’activités économiques ou ZAE. ‘Ōpua, l’agence d’aménagement et de développement durable des territoires de la Polynésie française, a choisi dans son étude de se concentrer sur celles de Tahiti et de Moorea. Elle a présenté ses résultats ce mardi à la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers.

Pour Olivier Solari, le directeur de l’agence, « l’idée de ce premier travail est de montrer qu’il y a un sujet. De montrer qu’on a des zones faites avec l’histoire, sans planification volontaire, en tous les cas sans volonté publique, et que cela génère des problèmes de fonctionnement, des conflits d’usage… »

Pour les communes disposant d’un Plan général d’aménagement (PGA), ‘Ōpua a travaillé sur les parcelles foncières classées en zone US (Zone d’activités secondaires) et NAS (Future zone d’activités secondaires ou industrielles). Pour rappel, sur les 48 communes polynésiennes, 17 sont dotées d’un PGA. Pour les communes ne disposant pas de PGA, l’agence a retenu les parcelles occupées par au moins un bâtiment ayant un usage d’activité secondaire ou tertiaire, des besoins logistiques moyens ou lourds, ainsi que les espaces fonciers déjà identifiés comme zone d’activité en développement.

272 hectares dédiés à Tahiti

Bilan, à Tahiti, six des douze communes ont un PGA, elles abritent 24 zones US étendues sur une superficie totale de 272 hectares. C’est Papeete qui détient le record avec 170 hectares, soit 22% de sa surface totale. Viennent ensuite Punaauia (40 hectares soit 6,2% de la surface totale) et Papara (40 hectares soit 7% de la surface totale). Pour les communes sans PGA, la surface de ZAE est estimée à 241 hectares au total, grace aux données cadastrales et satellitaires. Taiarapu-Est en détient 95 (13% de la surface totale), Hitia’a o te Ra 52 (13,4%) et Faa’a 43 (4,7%). À Moorea, 6 ZAE cadastrées en zone US ont été identifiées, elles représentent 52 hectares.

Une première cartographie a été établie pour positionner ces zones, les comparer. « Mais tout cela n’est qu’un début », a insisté Romain Soler de ‘Ōpua. Il a mené l’étude et rappelle qu’une analyse plus fine est indispensable pour en tirer des pistes de réflexion et envisager de possibles réorganisations. En effet, selon les besoins plusieurs types d’analyses existent : réseaux de voirie, typologie des propriétaires parcellaires, types d’activité, état externe des bâtiments… Ce travail serait l’œuvre d’un observatoire dédié. Sachant qu’aujourd’hui, ‘Ōpua a déjà mis en œuvre l’observatoire de la mobilité et celui de l’habitat.

Vers un aménagement plus rationnel des zones existantes

Romain Soler a pris l’exemple de Titioro qu’il a lui-même arpenté. Il a pu observer visuellement 95% des bâtiments. L’emprise foncière des parcelles est de 19 hectares, celle des bâtiments de 9 hectares, ce qui laisse supposer la possibilité d’aménagements à venir. Les routes et allées représentent 17% du total, là où l’ONU recommande un minimum de 30 à 35% pour une utilisation optimale avec 15 à 20% d’espace public ouvert. La hauteur des bâtiments est comprise entre 3 et 16,5 mètres elle est de 7 mètres en moyenne, ce qui laisse envisager des élévations du bâti.

« Nous avons besoin de mieux affiner l’étude par zone pour aller plus loin. Un observatoire nous permettrait ensuite de mieux accompagner tous les travaux sur les documents de planification, les études qui pourraient être réalisées à plus long terme, et surtout sur l’attractivité économique des territoires, la Polynésie à l’échelle du territoire et les îles », a conclu Olivier Solari. Car le principal enjeu est bien là. Le développement économique, pour certains secteurs, a atteint ses limites en raison du manque d’espace et de cohérence dans l’aménagement.

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