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Le Fifo s’invite chez vous dès samedi

La 18e édition du Fifo démarre samedi. Elle sera 100% numérique à l’exception des ateliers qui se maintiennent en présentiel. Si le format évolue, les valeurs et missions portées par le Fifo restent les mêmes, ont expliqué les organisateurs ce mercredi matin lors de la cérémonie virtuelle d’ouverture. Dès samedi 6 février, il sera possible de visionner les films sur www.fifotahiti.com.

Le Festival international du film documentaire océanien (Fifo) commencera dès samedi avec le Off. Les films en compétition et hors-compétition seront accessibles, eux, à partir du 9 février. La pirogue du festival reste à flot malgré le contexte. Fidèle, elle s’adapte. Pour sa 18e édition, elle passe au 100% numérique.

Le festival reste ancré à Tahiti, ses ateliers (écriture de scénario, reportage, mixage vidéo, montage vidéo) seront organisés à la Maison de la culture, un studio d’enregistrement a pris place au Petit théâtre. Les films, colloques, conférences, rencontres avec les réalisateurs vont, eux, traverser les mers.

Les internautes de Polynésie et d’ailleurs pourront dans un premier temps découvrir les courts-métrages, fictions et documentaires primés au Fifac « le petit frère du Fifo », précise Mareva Leu, organisatrice du festival océanien. « Le Fifac vise les mêmes objectifs que nous mais sous d’autres cieux. » Il a lieu en Guyane depuis deux ans et offre à son aîné quatre films primés.

Dans un second temps, les internautes pourront visionner les films en compétition et hors-compétition, soit 20 documentaires qui durent entre 47 minutes pour Ka Huaka’i : The Journey To Merrie Monarch et 95 minutes pour Loimata, The Sweetest Tears. « Ils pourront également voter », encourage Mareva Leu. « Les prix du jury et du public sont maintenus. Ce dernier est important pour les réalisateurs, car c’est le prix du cœur. »

La cérémonie d’ouverture du 18e Fifo s’est déroulée ce mercredi matin sur Internet. ©D.Barrais

« L’ADN du festival, c’est la résilience »

Depuis 18 ans, les documentaires montrent le passé, le présent et le futur de territoires morcelés qui ne cessent de s’adapter. Les îles, touchées par des maux en tout genre, sont le théâtre de drames et bouleversements, mais aussi de fabuleux spectacles. Elles restent bien vivantes. Pour Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, co-fondateur du Fifo avec Wallès Kotra, directeur exécutif chargé de l’Outre-mer au sein du groupe France Télévisions, « l’ADN du festival, c’est la résilience ». Celle des territoires, mais également des hommes.

Les Océaniens sont à la fois attachés à leur terre et liés les uns aux autres. Comme dit un dicton samoan, rapporté dans l’un des films en compétition, « un homme a plus de racines qu’un arbre ». Et c’est sans doute ce qui fait sa force. Aujourd’hui, avec le numérique, les Océaniens sont plus que jamais reliés à leurs voisins. « Notre ambition se réalise », se réjouit Heremoana Maamaatuaiahutapu.

Les thèmes abordés lors de ce 18e Fifo restent dans la continuité des éditions précédentes. Il y a la culture et la tradition, la Terre, la mémoire et l’histoire, les problèmes sociaux, l’exil et l’identité, la famille, le sport, les souffrances, le silence, entre autre. Marie-Noëlle Fremy qui fait partie du comité de présélection des films note toutefois « qu’une grande quantité de films traite cette année du handicap ». Le sujet était jusqu’alors discret. « C’est comme si tout à coup, le handicap avait le droit d’être montré. »

Selon Marie-Noëlle Frémy toujours, « la mort est un sujet particulièrement marqué cette année, la maladie, les accidents reviennent beaucoup ». Mais en parallèle, sont  illustrés les thèmes de la survie, de la reconstruction: « notre Fifo n’est pas tout noir ».

Originaires de Nouvelle-Zélande, de France, de Polynésie française, de Nouvelle-Calédonie, d’Australie, des États-Unis, les films ne sont pas marqués par la Covid-19 qui est arrivée après la réalisation voire le montage de la plupart d’entre eux. Il est fort probable que le virus et ses conséquences s’inviteront à la 19e édition. Ceci étant dit, la crise sanitaire a quand même eu un impact sur le volume des inscriptions en 2020. Mais cela n’aura pas de conséquences sur le déroulement du festival.

Le jury en réunions virtuelles

La semaine prochaine, le jury s’intéressera aux neuf films en compétitions. Présidé par le réalisateur et le producteur Luc Jacquet, ce jury compte au total sept membres (y compris le président) qui ont tous déjà assumé ce rôle. Il fallait, pour ce festival très particulier, des femmes et des hommes d’expérience. Ils visionneront les films de chez eux, en Allemagne, en France, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie. « Mais nous nous réunirons virtuellement et régulièrement, précise Stella Taaroamea, responsable des programmes de Polynésie la 1ère, c’est indispensable. »

Le Fifo s’adapte mais garde le cap. « Plus que jamais, organiser cette édition est pour nous continuer à faire preuve d’optimisme, de résilience et de partage », résume Miriama Bono, présidente de l’Association du festival international du film documentaire océanien (Afifo). Grâce à la magie d’internet, en dépit des circonstances, les organisateurs invitent à un voyage émouvant et fascinant au cœur de chacun, et entre chacun. Tisser des liens, encore et toujours. Plus que jamais.

Info Pratique

Du 6 au 14 février en ligne sur www.fifotahiti.com

Le Off en ligne sera accessible gratuitement du 6 au 8 février.

Les neuf films en compétition et les 11 films hors-compétition seront accessibles du mardi 9 février au dimanche 14 février, en accès payant. Tarif : 250 Fcfp à l’unité pour 24 h, 150 Fcfp avec la carte Fifo Lover (500 Fcfp). Le pass Fifo Addict pour un accès à tous les films est à 3 500 Fcfp.

La plateforme est ouverte depuis le 25 janvier, vous pouvez d’ores et déjà créer votre compte.

Les ateliers sont gratuits, le nombre de participants est limité. Plusieurs créneaux sont prévus pour chacun du 9 au 12 février.

Inscriptions à assistantdg.fifo@gmail.com ou par téléphone au 89 32 61 86.

 

 

 

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