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Le gouvernement calédonien crée 105 000 km2 de nouvelles réserves marines

Le gouvernement calédonien a adopté ce mercredi un arrêté de création de nouvelles réserves dans le Parc naturel de la mer de Corail. C’est ainsi plus de 100 000 km2 de nouvelles réserves qui voient le jour, plaçant ainsi 10% de son espace maritime sous protection forte. Les détails avec notre partenaire Outremers360.

Cet arrêté, porté par le membre du gouvernement chargé de l’Environnement, Jérémie Katidjo Monnier, consacre « l’ambition de protéger sur le long-terme le patrimoine marin exceptionnel de la Nouvelle-Calédonie ». « Un important travail scientifique a permis d’identifier les zones d’intérêt écologique prioritaire : monts sous-marins, zones de reproduction des baleines à bosse, îles et récifs éloignés, zones de reproduction et de nourrissage des oiseaux », précise un communiqué du gouvernement calédonien.

Cinq nouvelles réserves naturelles voient ainsi le jour sur la Ride de Norfolk, le Sud du Bassin de Fairway, la Ride d’Entrecasteaux, la Fosse des Nouvelles-Hébrides, et l’Île de Walpole. Une nouvelle réserve intégrale est mise en place sur le Banc Capel. En outre, les réserves de Bellona et des Atolls d’Entrecasteaux voient leur niveau de protection rehaussé, passant de réserve naturelle à intégrale.

La Calédonie veut être « un modèle de préservation »

« Les enjeux sont gigantesques, puisqu’un véritable effondrement de la vie sauvage est en cours sur notre planète », indique le gouvernement local. « Les cinq principales causes sont la dégradation des habitats par les activités humaines, le réchauffement climatique, la chasse et la pêche au-dessus des seuils de renouvellement, les espèces invasives et les pollutions en tous genres », poursuit l’exécutif qui salue « un grand pas en avant » qui « doit continuer à s’accompagner d’une politique ambitieuse de protection de l’environnement à tous les niveaux ».

Avec cet arrêté, l’espace maritime calédonien comptera 136 830 km2 de réserves, soit 10% de sa surface sous protection forte. La superficie des réserves intégrales est multipliée par 4, celle des réserves naturelles par 5. Ces classifications correspondent aux niveaux I et II de l’UICN, les standards les plus élevés au niveau international et « traduisent la volonté de la Nouvelle-Calédonie de faire du Parc naturel de la mer de Corail un modèle de préservation de la biodiversité au niveau mondial ».

« Un important travail de concertation a été engagé avec toutes les parties prenantes impliquées dans la gestion du Parc naturel de la mer de Corail, permettant d’aboutir au texte examiné ce jour par le gouvernement. La population calédonienne s’est fortement mobilisée » indique encore le communiqué, constatant que « les avis, largement favorables, témoignent de l’intérêt grandissant pour la protection de l’environnement marin ».

Pour la Nouvelle-Calédonie, ces nouvelles réserves constituent un vecteur de diplomatie verte dans la région Pacifique. « Les espèces marines du Parc naturel de la mer de Corail ne connaissent pas les frontières des zones économiques exclusives et leurs espaces de vie s’étendent jusqu’aux eaux des États voisins », estime l’exécutif, qui, compétent en matière de coopération régionale, « échange avec les gestionnaires de parcs australiens, le Vanuatu, les Îles Fidji et les Îles Salomon pour créer de véritables corridors écologiques entre les nouvelles réserves calédoniennes et les espaces protégés des États voisins du Pacifique ».

« Consacrer la vision culturelle kanak de l’océan »

Avec la récente signature du traité international de protection de la haute mer, et la possibilité de créer des aires marines protégées dans les eaux internationales, cette perspective s’étend également au Sud de la réserve du Bassin de Fairway. « La région Pacifique a un rôle clef à jouer pour la sauvegarde des grands équilibres marins. Avec la création des nouvelles réserves, la Nouvelle-Calédonie montre son volontarisme pour engager une dynamique régionale qui renforcera la coopération avec nos amis du Vanuatu, des Îles Salomon, des Îles Fidji, et de l’Australie » a expliqué Jérémie Katidjo Monnier.

Enfin, pour l’exécutif calédonien, ce projet est également l’occasion de « consacrer la vision culturelle kanak de l’océan, et plus particulièrement l’importance des monts sous-marins qui constituent un monde de silence, de tranquillité et de paix où reposent les esprits ». En lien avec les autorités coutumières, des noms en langue vernaculaire vont être définis pour plusieurs réserves du parc. Par ailleurs, l’appellation de la réserve naturelle « La Monique – Île de Walpole » est un geste de mémoire en cette année qui marque les 70 ans de la disparition du caboteur.

« Ainsi, la Nouvelle-Calédonie fait une avancée majeure dans la protection du Parc naturel de la mer de Corail et sa biodiversité exceptionnelle. Avec ces nouvelles réserves géantes qui permettent d’atteindre 10 % de son espace maritime sous protection forte, elle endosse un rôle moteur qui renforce son intégration dans le Pacifique. C’est une nouvelle ère qui débute pour le Parc naturel de la mer de Corail, à la veille des célébrations marquant les dix ans de sa création » conclut le communiqué du gouvernement calédonien.

« Le Parc naturel de la mer de Corail est un sanctuaire biologique et culturel », a rappelé Giuseppe Di Carlo, directeur du projet Pew Bertarelli Ocean Legacy. « En protégeant un dixième des eaux du parc, le gouvernement amorce une étape essentielle pour la conservation de ces écosystèmes d’importance internationale, des habitats sources d’une biodiversité unique, et de zones culturellement importantes pour les communautés locales de Nouvelle-Calédonie ». L’ONG a, dans un communiqué, « félicité le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie d’avoir renforcé la protection d’une partie de ses eaux, abritant une diversité unique d’organismes marins ».

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