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Le groupe City défend son permis de construire à Bora Bora au tribunal administratif

Une association de Bora Bora veut faire annuler le permis de construire de l’hôtel dont le groupe City est le promoteur, sur l’ancienne emprise du Bora Bora Lounge Resort du motu Toopua. Elle estime que les éléments environnementaux présentés par le promoteur ne sont pas assez complets et précis. L’avocate de ce dernier n’a pas hésité à accuser l’association d’être « payée par Wane ». Le rapporteur public a conclu au rejet de la requête de l’association, et le délibéré sera rendu le 16 avril prochain. 

Ce mardi matin au tribunal administratif, l’Association Bora Bora usagers du Lagon et écoresponsables demandait l’annulation du permis de construire attribué en février 2023, après avis favorable de la mairie et des Directions de l’équipement et de l’environnement, au groupe City pour la construction d’un complexe hôtelier sur le motu Toopua, à l’emplacement de l’ancien Bora Bora Lounge Resort, fermé depuis fin 2010. Ce projet, nom de code « The Luxury 5 Star », prévoit 179 suites et villas sur pilotis.

L’association, représentée par Me Thibault Millet, demande au promoteur de « justifier de ses droits » sur les terrains, mais pour le rapporteur public rien n’indique qu’il y ait eu « fraude » sur ce plan et rien ne s’opposait donc à la délivrance du permis. Surtout, elle demande des chiffres : elle s’est concentrée sur les imprécisions qu’elle pense déceler dans l’étude d’impact environnemental, et demande des études spécifiques, notamment sur les volumes de terrassement, de remblais, de déchets à traiter et des eaux usées de la buanderie, par définition une installation classée qui sera soumise ultérieurement à un agrément (la Polynésienne des Eaux se dit déjà à même de traiter les eaux usées du futur établissement) « Cette autorisation sera donnée, ou pas, plus tard, ce n’est pas pour autant que le permis de construire devient illégal », a répondu l’avocate du groupe City. L’association estime aussi que la profondeur du lagon n’est pas suffisante pour y implanter des constructions sur pilotis, et s’interroge même sur l’impact des lumières de l’hôtel sur les pétrels.

Le rapporteur public, qui n’a pas trouvé d’antagonismes entre la réglementation et le projet tel qu’il a été décrit par le promoteur, a rejeté les arguments de l’association. Elle a également rejeté la requête de City qui demandait pas moins de 10 milliards à l’association, au titre du préjudice excessif qu’une annulation lui ferait subir. Mais l’avocate du groupe City n’a pas caché sa colère. « Ils ne démontrent pas ce qu’ils racontent », a-t-elle insisté, avant de monter dans les tours : « Quelle qualité pour agir ont ces ‘gens de Bora Bora’ ? Tout le monde à Bora Bora sait que cette association est payée par Wane, ce n’est pas la première fois et ce n’est pas la dernière, ça arrive à d’autres promoteurs aussi ! Ils sont achetés pour faire ces recours ! »  Le président Devillers a calmé ses ardeurs : « Vous avez des preuves de ce que vous avancez ? Et bien, il faudrait les produire. »

Le délibéré sera rendu le 16 avril prochain.

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