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Le Pays officialise 167 « sportifs de haut niveau », un record

Des sportifs de la délégation tahitienne aux Jeux.

La Direction de la jeunesse et des sports a arrêté la liste des sportifs de haut niveau pour 2024 et 2025. Au total, 167 personnes – contre 64 il y a deux ans à peine – bénéficient de ce statut qui ouvre droit à un libre accès aux infrastructures sportives de l’IJSPF, à un suivi médical particulier ou d’un potentiel coup de pouce financier. Les instances sportives saluent cet élargissement du statut, mais s’interrogent sur les moyens financiers que le gouvernement va allouer à cette démarche.

Jeux du Pacifique : c’est maintenant qu’il faut mettre les moyens

Record de « Sportifs de haut niveau » au fenua. Un arrêté du 24 avril liste 167 athlètes polynésiens de plus de 14 ans, qui bénéficient pour l’année 2024, voire 2025 de ce statut particulier accordé par le Pays. Un statut envié, puisqu’il donne accès, entre autres à des facilités d’entraînement dans les infrastructures territoriales, à un suivi médical gratuit et spécialisé, et surtout, ouvre la porte à un soutien financier des autorités. Parmi ces athlètes, on trouve des grands noms de « l’élite » du sport local, de Iloha Eychenne aux sœurs Fierro, en passant par Kauli et Aelan Vaast, le triathlète Benjamin Zorgnotti, le nageur Naël Roux, le chasseur Dell Lamartinière ou encore le combattant Ariimana Lehartel.. On trouve aussi des sportifs inscrits en catégorie « excellence », eux aussi pour deux ans, comme le lutteur Tamahau Mc Comb ou l’entière équipe des Tiki Toa. Mais la liste accueille aussi des jeunes athlètes en « accession » comme Herehau Laurent en cyclisme ou Sostène Videau en natation, et même des sportifs en reconversion comme Patrick Viriamu en parava’a.

Changement de cadre

Et cette liste des bénéficiaires s’est considérablement élargie : en 2022, ils n’étaient que 64 athlètes inscrits. 103 noms de plus, donc. Le résultat d’une réforme du cadre réglementaire du sport de haut-niveau, lancée en fin de mandature précédente, et terminée il y quelques semaines, avec des arrêtés d’application. Plutôt que de confier le choix des athlètes à la seule Direction de la Jeunesse et des Sports à sa commission du sport de haut niveau, le Pays se repose désormais davantage sur les fédérations, appelées à définir elles-mêmes les critères de sélection.

L’idée : coller aux réalités du terrain, aux objectifs sportifs de chacun, et élargir le champ des athlètes dont la progression est officiellement soutenue. La DJS, garde tout de même un droit de regard et de veto sur les choix des fédérations, précise Pure Nena, conseiller technique auprès de la ministre des Sports Nahema Temarii : « Aujourd’hui, on a ouvert la possibilité aux fédérations de proposer leurs compétitions de référence, mais derrière la commission peut aussi dire que ça ne lui convient pas. C’est notre moyen aussi de réguler. »

Ce qui explique aussi ce record dans le haut niveau, selon le ministère, c’est la mise en place des centres de performances polynésiens. Entendez par là des structures fédérales créées pour permettre aux jeunes compétiteurs de 14 ans minimum, « de s’entraîner entre 10 heures et 14 heures par semaine tout poursuivant leur projet d’insertion sociale et professionnelle ». Il en existe trois officiellement validées aujourd’hui, notamment en natation, en tennis de table ou encore en judo, mais trois autres seraient en cours de validation, le triathlon, l’athlétisme et le rugby. Des jeunes espoirs qui sont donc automatiquement intégrés sur la liste dans la catégorie accession.

Mais ce qui fait également que la liste des sportifs de haut niveau a autant gonflé, c’est que le gouvernement a décidé d’y inclure de nouvelles disciplines. Toutes celles qui sont présentes aux Jeux du Pacifique, mais aussi aux Jeux olympiques y ont été intégrés. Parmi les nouveautés le va’a qui, étrangement, jusqu’à présent n’était pas éligible à ce statut et qui ramène à lui seul 33 noms sur la liste, et le MMA, pas olympique, mais très en vogue, et très soutenu par les autorités.

« Quid du budget »

Dans le milieu sportif, cette grande réforme, attendue de longue date, est bien sûr saluée. Mais les athlètes et fédérations ne manquent pas de le rappeler : le nerf de la guerre – et de la performance – ce sont les finances plus que le statut. Auparavant, les athlètes inscrits sur cette liste bénéficiaient automatiquement de subventions. Aujourd’hui, ces aides sont accessibles seulement sous conditions. Le montant de celles-ci sont définies selon les catégories des athlètes 600 000 francs pour la catégorie “Elite”, 400 000 francs pour la catégorie “Excellence”,  200 000 francs pour la catégorie “Accession” et 300 000 francs pour la catégorie “Reconversion ».

Aussi, beaucoup s’interrogent sur l’investissement du Pays qui doit accompagner ce changement de cadre réglementaire. Pour l’instant, l’enveloppe allouée au dispositif est passée de 15 millions en 2022 à 20 millions de francs pour cette année. Suffisant ? À voir, car « la difficulté, c’est qu’il y a plus d’athlètes donc quid du budget », répond Eric Zorgnotti directeur technique du COPF mais aussi membre du bureau commission du sport de haut niveau.

Sur ce sujet, du côté du ministère, on avoue que « l’enveloppe reste réduite, même si on a fait le choix de l’augmenter » et on précise aussi que le COPF fait partie des instances « qui ont validé toutes ces dispositions ». Des mesures qui s’inscrivent, rappelons le, dans la lignée des programmes stratégiques et sportifs évoqué dans le cadre de Tahiti 2027 et visant surtout à mieux identifier et surtout à mieux accompagner les athlètes susceptibles de ramener des titres.

Arrêté n° 4287 MJP du 24_04… by vaitiare Gobrait

La commission sportive du haut niveau

 

 

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