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Le voleur de poti marara derrière les barreaux après un nouveau larcin

À tout juste 18 ans, T.T. a été incarcéré pour six mois, pour une série de trois faits commis en seulement une semaine. Accusé d’avoir volé un scooter, il a ensuite dérobé un poti marara au quai Langlois de Papeete avant de s’échouer sur le récif. Enfin mardi, il a été surpris en train de subtiliser au vélo au lycée Don Bosco de Pirae. Rejeté par sa famille, le jeune homme est apparu particulièrement agité à l’audience.

La simple mésaventure de son vol de poti marara avait beaucoup amusé les réseaux sociaux en fin de semaine dernière. Le court destin de T.T. a pourtant de quoi tirer des larmes. « Je n’ai jamais connu mon père », « j’ai eu une enfance difficile », « je suis dans la rue, mon frère m’a jeté un caillou dessus. Il m’a exclu de la maison parce que ma maman m’aime plus que lui », explique-t-il pèle-mêle. Son corps et son visage, couverts de cicatrices, viennent confirmer un passé tumultueux.

À la rue depuis sa majorité en novembre dernier, il est entré dans une spirale délinquante en quelques jours. La semaine dernière, c’est dit-il pour aider un ami à retrouver son engin volé, qu’il emprunte celui de sa sœur. Mais en ville, il grille un stop, la police le contrôle et note que le scooter est déclaré volé. « C’est celui de ma sœur, je vais le ramener », explique-t-il, mais symbole de l’entente dans la famille, la sœur n’en démord pas et maintient sa plainte contre son frère « qui mendie pour s’acheter de l’alcool et du paka. »

Le lendemain, T.T. se dit qu’il va trouver de l’argent sur un poti marara amarré au quai de Langlois à Papeete. A défaut de monnaie, les clefs sont sur le contact. Il pense d’abord à rejoindre Moorea pour y voir sa mère, seul point d’attache familial, mais pense à sa petite amie qui est à Tahiti. Il opte donc pour une partie de pêche. Un détail d’importance lui a échappé, il n’a pas relevé l’ancre. Quelques mètres plus loin, il s’encastre dans le récif, dont il parvient a se défaire non sans avoir endommagé très largement le bateau et notamment la direction. Il n’a pas dépassé le récif que le navire vient alors s’encaster pour de bon sur le corail. Il contacte alors le JRCC avec la radio, envoie trois fusées de détresse. Lorsque la police municipale arrive il est loin d’offrir un accueil des plus chaleureux à ses sauveteurs. Caché dans la glacière à poisson, il y est retrouvé couteau à la main. S’il laisse tomber l’arme, il ne laisse pas interpeller aisément et multiplie les insultes envers les policiers.

« La prison, le seul message que T.T. veut comprendre »

Des faits qui lui valent de passer devant le procureur lundi dernier pour être convoqué plus tard devant le tribunal. Mais dès le lendemain, il va de nouveau faire parler de lui. Au lycée Don Bosco de Pirae, la surveillante générale remarque ce jeune homme étranger à l’établissement repartir avec un vélo. Elle donne l’alerte, P.T. lui envoie le vélo dessus, l’insulte, puis prend la fuite avant d’être rattrapé par des élèves.

T.T. a déjà été condamné à 3 reprises quand il était mineur, le juge s’inquiète de cette escalade d’infractions. « Je veux bien comprendre que vous ayez des problèmes, mais on ne peut pas vous laissez créer des problèmes tous les jours et mettre la ville à feu et à sang. » La procureure se montre moins tendre : « Vous étiez déjà au tribunal lundi où vous avez frôlé l’outrage à magistrat. Vous avez juste été placé sous contrôle judiciaire. Vous n’avez pas pris le message au sérieux ? On y est, là. » Elle requiert 18 mois de prison dont 12 avec sursis et un placement en détention, « le seul message que TT veut comprendre. »

Des réquisitions suivies par les juges qui ont tenu compte des « nombreuses condamnations, de son attitude de manière générale vis-à-vis des forces de l’ordre et d’une représentante d’un établissement scolaire » et, de l’autre côté de la balance, « son jeune âge, sa situation sociale difficile » en lui infligeant une peine « pour qu’il comprenne qu’il faut qu’il cesse d’avoir ce comportement et qu’il puisse se préparer un avenir plus positif, pour lui comme pour la société.» Le sursis probatoire est en effet accompagné d’une obligation de suivre des soins. Il devra en outre verser 2,5 millions au propriétaire du bateau et 30 000 francs au policier municipal au titre du préjudice moral.

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