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Olivier Briac, sa vie est un roman

Sur la couverture de Strass, paillettes et cocotiers figure le mot « roman », mais son auteur Olivier Briac ne cache pas qu’il est totalement autobiographique.

 « J’estime avoir vécu une aventure merveilleuse que je trouve dommage de ne garder que pour moi, » dit-il. Cette aventure merveilleuse, c’est celle qu’a vécue un chorégraphe parisien tombé amoureux de la Polynésie et qui s’y installe pour monter le Tiki Théâtre qui fera les beaux jours du tourisme à Moorea durant 25 ans.

En 1981, ce chorégraphe de revues qui a ses propres troupes, et qui travaille aussi pour le Moulin rouge ou le Lido, découvre la Polynésie. Il a 35 ans. Malgré le succès, il n’en peut plus : « J’ai eu la chance que ça marche bien, mais il y a un moment où tu deviens un véritable producteur, et non plus un artiste. C’était devenu de la folie, j’avais jusqu’à 5 troupes en même temps. » Alléché par la petite annonce d’un motu à vendre à Bora Bora, il vient au fenua. Il n’achètera pas le motu, mais une petite maison de vacances. Au moment de repartir vers « le froid, les grèves, les impôts… », il décide de rester et de préparer ses spectacles à distance « et tous les mois je partais monter une revue à droite et à gauche. »

Trois années se passent ainsi, avant que Coco Hotahota ne lui demande de venir participer aux Festival des arts du Pacifique, puis au Heiva où il fera scandale en faisant arriver les danseurs en moto sur la place Vaiete. Il découvre des conditions de travail littéralement aux antipodes de ses habitudes parisiennes, notamment le manque d’espaces de répétition. Au passage, il égratigne les gouvernements :

Olivier Briac propose donc de monter un théâtre. Ce sera le Tiki Théâtre, ouvert en octobre 1986 à Moorea. Non sans mal, raconte-t-il.

Le Tiki Théâtre deviendra le Tiki Village, avec les fare artisanaux de tatoueurs, de sculpteurs… « Il n’y avait pas un grand professionnalisme, reconnaît Olivier Briac, mais il y avait un cœur polynésien qui seul existe ici. » La troupe d’Olivier Briac gagne ensuite ses lettres de noblesse et se produit notamment au Festival de Cannes ou à l’Exposition universelle.

L’aventure du Tiki Village dure 25 ans, « avec une progression de qualité extraordinaire », avant que la maladie n’oblige Olivier à vendre et à partir se soigner en France. Si l’envie de refaire un nouveau théâtre l’a effleuré, « les années sont là, et on n’a plus l’énergie ». D’où l’idée du livre.

Le « roman » est ponctué des textes de 40 chansons écrites par Olivier Briac au cours de sa carrière voyageuse. Ces textes sont les seules choses qui ont échappé à l’incendie de son bureau, ce qu’il prend naturellement pour une manifestation du mana polynésien. Et le lecteur peut écouter 20 d’entre elles, au fur et à mesure, sur une playlist Soundcloud dont le lien est indiqué à la fin du livre.

À 74 ans, Olivier Briac n’a pu se résoudre à quitter le fenua, « j’aime trop ce pays, c’est d’une beauté, on ne peut pas s’en lasser. Et puis toujours cette nonchalance amicale du Polynésien, c’est bien agréable quand on voit ce qui se passe en France à l’heure actuelle. »

Le livre, aux éditions Publiwiz, sera proposé aux lecteurs polynésiens dès le 7 février au Salon du Tourisme sur le stand S21.

 

 

 

 

 

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