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Partenaires, jeunes espoirs… La Fédé de rugby profite de la Coupe du monde pour recruter


La Fédération polynésienne de rugby s’était associée, ce matin, à la Banque de Tahiti pour rassembler des décideurs économiques du pays devant le match France-All Blacks. Une diffusion, des commentaires d’experts, et surtout un appel à soutenir le rugby polynésien dans sa montée en puissance avant les Jeux du Pacifique. La Fédé compte aussi capitaliser sur cette Coupe du monde auprès des jeunes, avec en figure de proue Teiva Jacquelain, international et joueur pro tahitien.

Quelques maillots du XV de France, peu de drapeaux et pas de maquillage, mais beaucoup d’attention, ce vendredi matin dans la salle de réception du Hilton de Faa’a. L’ambiance n’était peut-être pas aussi chaude qu’au Stade de France, ou même que dans les bars de Papeete qui retransmettaient ce match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby. Mais on pouvait tout de même sentir, aux tressaillements sur les chaises et aux exclamations frustrées ou enjouées qui ont ponctué ce France-Nouvelle-Zélande, que la passion du ballon ovale était là chez les participants. La plupart sont des chefs d’entreprises, des directeurs d’établissements publics, bref, des clients importants de la Banque de Tahiti, qui organisait cette diffusion. Et ces discussions : avant d’assister au premier drop du match, ce parterre de décideurs a écouté un professeur de psychologie canadien, Jacques Forest, qui, avec son exposé sur le rapport entre motivation et performance, a donné un fond plus entrepreneurial à cette « matinée BT ». Après le coup de sifflet final, c’est Teiva Jacquelin qui monte sur scène.

Les Wallisiens ont montré la voie

Cet ancien du Rugby Club de Pirae devenu joueur pro, qui s’est taillé une solide réputation dans le Top 14 mais aussi en équipe de France de rugby à 7, est temporairement éloigné des terrains – et rapproché de sa famille au fenua – par une blessure. L’ailier de l’Aviron bayonnais, en pleine renégociation de contrat, a pu apporter aux spectateurs une analyse du match de première main. « Ça me titillait un peu les jambes d’être sur le terrain, surtout qu’en équipe de France j’ai des copains ou alors des joueurs contre qui je joue le weekend, en Top 14, explique-t-il. Il y a aussi quatre Wallisiens qui représentent un peu le Pacifique en équipe de France. C’est une fierté. Comme les Samoans, les Fidjiens, les Tongiens, les Wallisiens, ont vraiment montré la voie en France, ils ont maintenant du poids dans le rugby français. Moi mon but, c’est que ce soit la même chose pour les Tahitiens. »

Une « vitrine » pour la Fédé

Et il n’est pas le seul. Au premier rang, pendant la diffusion, les responsables de la Fédération polynésienne de rugby, qui eux aussi, suent à chaque percée et chaque mêlée. Une fédé qui signait ce matin un partenariat « gagnant-gagnant » avec la BT : la banque a pu profiter d’intervenants de qualité. La Fédé, elle, a pu présenter son projet Aito Rugby 2027 à des invités triés sur le volet. « C’est une vitrine pour nous, pour pouvoir mettre de présenter notre projet Aito Rugby 2027, explique Gilles Laffite, son directeur technique. parce qu’on a besoin d’aller solliciter les chefs d’entreprise, d’aller collecter de l’argent pour pouvoir mener notre projet à bien, c’est-à-dire la participation de deux équipes de rugby à 7, garçons et filles, aux Jeux du Pacifique en 2027. »

Des Jeux du pacifique organisés à Tahiti et pour lesquels la Fédé a affiché de grandes ambitions. Repérer des jeunes joueurs, les entrainer, les former, les accompagner, dans leur vie sportive mais aussi étudiante ou professionnelle… Le plan longuement réfléchi et qui reste à financer, a été détaillé, ce matin, dans la grande salle du Hilton.

Réussir dans le rugby, « c’est possible, il faut y croire »

La Coupe du monde est donc un vecteur de communication inespéré. Pour trouver des partenaires, mais aussi pour recruter des jeunes, les attirer dans le milieu de l’ovalie et potentiellement, un jour, leur faire porter le maillot de Tahiti. Pour ça, la fédération peut compter sur l’image et l’engagement de Teiva Jacquelin, ravi de pouvoir partager son expérience, sa passion et surtout ses conseils. « Les sacrifices, tu ne peux pas passer à côté, comme le travail, tu ne peux pas passer à côté. Mais moi, le message que j’essaie vraiment de leur faire passer, c’est que c’est possible, il faut y croire et que les choses doivent venir d’eux-mêmes, explique le joueur pro. Moi, je suis parti de rien et j’avais tellement « faim » que je suis allé chercher ce que je voulais. J’en suis très fier, mais ce qui me rendra encore plus fier, c’est de voir d’autres jeunes suivre ce chemin que j’ai ouvert, voir un peu les étoiles dans leurs yeux, sentir qu’ils sont fiers d’eux, qu’ils sont capables de faire quelque chose. »

En attendant, l’ailier pouvait être fier, ce vendredi, de la performance de ses « potes » du XV de France. 27 – 13 contre les All Blacks, un départ parfait, et presque inespéré dans cette Coupe du Monde qui échappe depuis toujours aux Français.

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