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Phosphates de Makatea : l’opposition toujours mobilisée

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L’association Fatu Fenua No Makatea reste opposée à toute exploitation et prône un développement durable de l’île. Alors que de nouveaux investisseurs sont sur le point de s’associer au projet d’extraction, le responsable d’Avenir Makatea en Polynésie, Étienne Faaeva, assure que le projet est toujours dépendant de prochains ajustements du code des mines, qui devront être suivis d’une nouvelle enquête publique diligentée par le Pays.

Sylvanna Nordman, de l’association Fatu Fenua No Makatea, reste fermement opposée au projet d’exploitation des phosphates résiduels à Makatea, une opposition déjà formulée lors d’une première enquête publique en 2013. Elle évoque le destin de Nauru, preuve pour elle de « l’impossibilité de réhabiliter ou de restaurer l’atoll de Makatea ».

Sylvanna Nordman a l’impression que l’histoire se répète. À l’époque de la première exploitation, dit-elle, « on était régi également par un code minier qui stipulait bien qu’il devait y avoir une réhabilitation du sol (…). Cette partie a été complètement occultée. »

L’association Fatu Fenua No Makatea milite pour un développement durable, dit Sylvanna Nordmann. « Il y a des moyens aujourd’hui pour restaurer le sol de Makatea. Il faut que la commune s’équipe d’engins adéquats, comme un gros broyeur de végétaux. Makatea a de l’eau douce souterraine, pas saumâtre mais douce, qui n’existe nulle part ailleurs aux Tuamotu. Et grâce à ça, on peut véritablement développer le secteur primaire, et le tourisme éventuellement mais un tourisme raisonné. » La Direction de l’environnement avait commencé une étude sur cette eau souterraine de Makatea, affirme Sylvanna Nordmann, « mais on ne sait pas pour quelle raison ça a été arrêté, et c’est dommage. »

« Un gisement dix fois plus important à Mataiva »

Pour les opposants à l’extraction, Makatea ne serait qu’un premier pas vers l’exploitation d’autres îles, et « cette opposition devrait concerner tout le monde (…). Makatea ne fera qu’ouvrir la boite de Pandore ». Elle évoque aussi de possibles retombées en terme de santé publique.

Un projet inchangé, mais encore lointain, affirme Avenir Makatea

Étienne Faaeva, qui est à la tête de la SAS Avenir Makatea, explique que la nature du projet n’est pas modifiée par l’opération de rachat par le néo-zélandais Chatham Rock Phosphate (CRP) de la maison-mère, Avenir Makatea Pty Ltd, domiciliée en Australie et dirigée par Colin Randall. CRP vient remplacer les anciens co-investisseurs de Colin Randall qui ont changé leurs priorités.

Il explique également que l’avancée du projet de Makatea est encore conditionnée à un changement du code des mines, où doivent être stipulées les obligations environnementales. Puis le Pays devra lancer « une enquête publique pour que les ayant-droits et les personnes concernées puissent donner leur avis. »

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