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Plum : quand les chiens errants du fenua sont recueillis en métropole

Tombé sous le charme d’un chien des rues de Rangiroa, et « halluciné » par le manque d’action des pouvoirs publics, un couple de touristes français a fondé, après un voyage de noce au fenua, l’association Plum. Le but : faciliter les adoptions par d’autres visiteurs, métropolitains ou étrangers, sensibles au sort de ces animaux errants ou abandonnés. Malgré les défis administratifs et financiers, Plum a déjà fait adopter 34 chiens depuis le début de l’année. 

La condition animale au fenua suscite des réactions bien au-delà de nos frontières. C’est en tout cas ce que prouve l’initiative de Léna et Gabriel, deux touristes hexagonaux à l’origine de l’association Plum. Fondée à la fin de l’année dernière, cette organisation – qui rassemble aujourd’hui une trentaine de bénévoles – poursuit un objectif clair : offrir une seconde vie aux toutous abandonnés du fenua. Une idée née après un séjour à Rangiroa durant lequel le couple est tombé sous le charme d’un de ces nombreux chiens en détresse… et a décidé de le ramené avec eux. Ce qui n’était au départ qu’un voyage de noces tranquille s’est donc transformé en une mission de sauvetage de « Plum », le nouveau nom de baptême du canidé.

Une chaîne solidaire

« Je me suis mise en tête de le ramener, se souvient Léna. Ça a été super compliqué parce que je ne connaissais personne et que je n’avais pas idée des rouages et de la manière de pouvoir le rapatrier. Ça m’a coûté hyper cher, je dois le reconnaître, mais j’ai quand même réussi, après un parcours du combattant, à pouvoir le rapatrier. Quand j’y suis parvenue, je me suis dit que je ne devais pas être la seule à avoir cette envie et qu’il y avait forcément des moyens pour que ça soit beaucoup moins cher. »

Depuis, le couple s’est donné pour mission d’aider les touristes Français ou étrangers souhaitant adopter un chien polynésien, en facilitant les démarches. Une véritable chaîne solidaire s’est organisée autour de ce projet ambitieux. Les associations locales comme la SPAP (Service de protection animale de Polynésie), Eimeo Animara ou encore Rairoa Animara, ainsi que des bénévoles, travaillent en partenariat avec Plum. Ils gèrent les rendez-vous administratifs avec la biodiversité, mais s’occupent aussi de sécuriser l’animal avant son départ. En plus d’offrir cette assistance, l’association s’est engagée à soutenir les structures locales et les bénévoles qui luttent sur le terrain contre la prolifération des chiens errants.

« C’est hallucinant que rien ne soit fait »

À entendre les fondateurs de Plum, la cause animale est complètement oubliée par les pouvoirs publics locaux. « Clairement, je me dis que c’est hallucinant, que rien ne soit fait », regrette la présidente de l’association. « J’ai l’impression qu’il n’y a pas de politique de stérilisation du Pays et que les gens ne se sentent pas concernés non plus. Il n’y a aucune structure, il n’y a rien qui est fait dans votre pays… nous, on a la SPA, on a énormément de refuges qui sont faits pour ça et je pense que l’animal est un peu mieux considéré aussi. »

Depuis sa création, l’association a réussi à faire adopter 34 chiens.  « Une nouvelle chance » qui a tout de même un coût pour le collectif qui prend en charge les frais vétérinaires et les frais de transport. Le sauvetage d’un animal « en bonne santé » est estimé à au moins 72 000 francs. L’association indique toutefois que les familles adoptives doivent obligatoirement faire don de 300 euros (36 000 francs) minimum à l’association, mais qu’elles offre généralement plus. Plus d’informations sur la page Facebook de l’association.

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Jt Vert 29/04/2024

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