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Remaniement : quand Teva Rohfritsch s’impatiente


Lors de son point presse de réponse à Oscar Temaru, l’ancien vice-président a aussi adressé un message à Édouard Fritch : sans changement dans la politique, mais aussi dans l’équipe gouvernementale, c’est le Tavini qui va gagner aux territoriales 2023. Teva Rohfritsch ne « veut pas parler au nom de ses collègues », mais l’impatience serait partagée au sein du Tapura : « nous essayons de nous exprimer en interne, mais on ne peut pas parler tout seul très longtemps ».

Le temps « commence à être long » pour Teva Rohfritsch et certains élus de la majorité. Après la cuisante défaite des législatives, ils avaient été plusieurs à demander à Édouard Fritch du changement à la tête du Pays. Le sénateur, lui, avait publiquement interpellé le président et ses ministres, dans un communiqué, sur la politique économique et sociale du gouvernement. Depuis, une rencontre a certes eu lieu entre élus rouge et blanc, le 4 juillet, mais aucune réponse officielle n’est parvenue à l’ancien vice-président, qui n’observe pas non plus le « sursaut » attendu du côté de la politique gouvernementale. Teva Rohfritsch, qui attend du président du Tapura des gestes forts pour rassurer sa majorité et ses électeurs à quelques mois des territoriales, avertit qu’il n’est pas le seul à s’impatienter. L’élu dénonce un silence « assourdissant » du président, et appelle donc une nouvelle fois à la réaction après « le vote sanction très lourd » et « assez inédit dans l’histoire politique du pays » du mois de juin. « Il y a eu un message clair des Polynésiens », et « on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé », rappelle-t-il. Après les sous-entendus, c’est de façon plus clair que l’ancien ministre des Finance demande un remaniement : « Il y a un adage qui dit, on ne change pas une équipe qui gagne, qu’est-ce qu’on fait quand elle perd ? », interroge-t-il ce jeudi. Quel ministre sortir ? « C’est une prérogative du président (…) et j’ai beaucoup de respect pour lui ».

« Se remettre en question », « reconnaitre et grandir de ses erreurs », « savoir évoluer », mettre en avant des jeunes « qui sont nombreux à vouloir prendre des responsabilités », « faire de vraies propositions » autour de l’autonomie en vue des territoriales… Teva Rohfritsch, qui dit s’en tenir à son rôle de sénateur et de représentant à l’assemblée – au moins jusqu’aux territoriales – demande des têtes et un coup de barre politique. Des échanges, aussi. « Pas dans le cadre d’un séminaire, précise-t-il. Une chose est certaine aujourd’hui, nous essayons de nous exprimer en interne, mais on ne peut pas parler tout seul très longtemps ». Et si rien ne change ? « Notre population n’est pas devenue indépendantiste, même les députés le savent, reprend-il. Mais si on ne réagit pas, si on ne change pas certains comportements, c’est Oscar Temaru qui va diriger le Pays en 2023, et ça je ne peux pas m’y résoudre ».

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Journal de 7h30, le 12/08/22

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