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Risques en montagne : « les autorités ne peuvent pas tout interdire »

Le drame survenu dans la vallée de Punaruu, où une jeune fille de 16 ans est morte noyée dimanche, appelle à une prise de conscience générale sur les dangers des rivières et de la montagne à Tahiti. C’est en tout cas ce qu’en dit Cédric Rigollet, le directeur adjoint de la protection civile. Le sapeur-pompier rappelle que c’est aux usagers des vallées de se renseigner sur les conditions météorologiques, parfois très changeantes, de surveiller les signaux d’un cours d’eau qui devient dangereux… et de ne pas faire preuve d’excès de confiance, même quand ils fréquentent régulièrement la zone.

Lire aussi : Un drame dans la Punaruu, un autre évité à Hitiaa

Vigilance encore et toujours. Quelques heures après l’épisode de crues survenu à Tahiti dimanche en fin de matinée, les services de l’État avait rappelé les règles de sécurité fondamentales à suivre en montagne. Mais pour le directeur adjoint de la Protection civile, Cédric Rigollet, plus qu’un rappel, c’est une prise de conscience que doit engendrer le drame de Punaruu. Une jeune fille de 16 ans avait été emporté par la rivière montante qu’elle tentait de traverser pour rejoindre sa famille. Elle avait été retrouvée morte plusieurs centaines de mètres en aval.

Se renseigner, écoutez les locaux… et bien observer

Première consigne, déjà martelée par les autorités : se renseigner sur la météo. Ce jour là, elle était particulièrement clémente sur le littoral et, comme c’est souvent le cas à Tahiti, beaucoup plus sombre et pluvieuse sur les hauteurs. C’est ce qu’indiquait Météo France dans ses bulletins. D’après le Haussariat, une vigilance jaune pour risques orageux, qui avait disparue des cartes officielles samedi matin, avait même été rétablie en milieu de journée et jusqu’à 15 heures ce dimanche. Mais dans les point réguliers transmis par Météo France sur sa page Facebook, très suivie, les îles du Vent sont restées en vert toute la journée.

Qu’importe pour le responsable, c’est aussi sur place, qu’il faut avoir l’œil, particulièrement si les nuages s’amassent sur le centre de l’île. « Les Polynésiens le savent, les rivières sons très enclines à déborder dès qu’il y a des pluies. Il faut veiller en permanence à l’état de la rivière, insiste le directeur adjoint. Il faut faire attention à sa couleur, son débit, sa vitesse pour vérifier que les choses ne sont pas en train d’évoluer. Au-delà de la météo, il faut constater de visu s’il y a des nuages sur les hauteurs, si on aperçoit au loin des pluies qui peuvent être responsable, sur les grands bassins versant de Tahiti, de la montée rapide de la rivière ».

Sur Polynésie la 1ere, des riverains de la Punaruu disent avoir prévenu la famille de l’adolescente du danger de la rivière vu le temps, alors déjà pluvieux dans la vallée. « Ils ont fait le choix d’y aller quand même, parce qu’ils étaient déjà venus », explique une habitante de la vallée.

« Les gens sont trop confiants »

Après chaque accident, les mêmes mots : la crue était « soudaine », « surprenante », « violente » même, souvent accompagnée d’un « phénomène de vague ». Se faire surprendre peut arriver, même aux promeneurs expérimentés. Il faut alors absolument « rester sur les berges, sur les chemins, ne pas franchir les cours d’eau en crue et attendre que le niveau redescende pour re franchir la rivière », reprend le sapeur-pompier. Ce même dimanche, deux randonneurs avaient d’ailleurs choisi de ne pas se risquer à une traversée et se mettre à l’abri de la crue dans la vallée de Mahateaho, à Hitiaa. Ils ont pu être repérés et secourus quelques heures plus tard.

Un choix qui n’est malheureusement pas systématique, note Cédric Rigollet. Trop d’accidents mortels sont à déplorer parce que « les personnes ont entrepris de traverser et se sont fait emporter » tant à pied qu’à bord de leur véhicule. Parce que la population ne connait pas les consignes ? « Je pense que les gens sont trop confiants. Ils pensent trop connaître les vallées ou les rivières et parfois, c’est ce surcroît de confiance qui fait que les gens prennent des risques, reprend le directeur adjoint de la Protection civile. Il faut continuer à faire de la pédagogie, il faut continuer à transmettre des informations et que les gens deviennent de plus en plus responsable de leur propre sécurité et ne se mettent pas en situation de risque ».

Les autorités n’ont-elles pas une part de responsabilité ? Un effort d’affichage et d’entretien des signalisations de dangers est à faire, dans tout le fenua, reconnait le responsable. Mais « le premier acteur de la sécurité du citoyen, c’est le citoyen lui-même » : « les autorités ne peuvent pas tout empêcher, tout interdire ».

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