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Sarkozy, boulimique de la politique qui a raté son rêve de retour

Paris (AFP) – Nicolas Sarkozy, 61 ans, est un boulimique de la politique doté d’une énergie peu commune, qui rêvait d’être le premier à réussir le retour d’un ex-chef de l’Etat à l’Elysée.

Depuis qu’il est sous les feux de la rampe -en 1983, à 28 ans, il réussit à s’emparer de la mairie de Neuilly-sur-Seine à la barbe de Charles Pasqua, pourtant politicien aguerri- Sarkozy a le don de se faire autant aimer par les uns que détester par les autres. Pas de juste milieu pour ce combattant.

Une fougue verbale (à la syntaxe parfois approximative) et un enthousiasme communicatif, liés à une gestuelle saccadée… quatre ans après sa défaite à la présidentielle, il avait gardé intacte sa volonté d’en découdre.

Redevenu fin 2014 simple chef de parti (l’UMP rebaptisée par lui Les Républicains), après une semi-retraite qui ne l’a jamais coupé du monde médiatico-politique, cet homme petit et râblé, châtain aux yeux bleus qui prend soin de sa ligne, est un « addict » – le mot est de lui – au vélo et au jogging.

« Moi, j’ai un lien particulier avec les Français. Il peut se distendre, il peut se retendre, mais il existe », affirmait encore ces derniers jours celui qui se présentait comme « le candidat du peuple de France » contre les élites et leur « pensée unique », adepte d’une « alternance forte » opposée à la supposée « alternance molle » de ses rivaux.  

« Sarkozy, c’est du vu, vu et revu », lâche au contraire un élu juppéiste.

– ‘Petit Français au sang mêlé’ –

Malgré des sondages devenus peu flatteurs, cet animal politique est resté confiant dans sa capacité à rebondir à chaque embûche, comme après la défaite de son mentor, Edouard Balladur, en 1995 ou sa cinglante déconvenue aux européennes de 1999. Il avait alors un (court) moment songé à quitter la politique pour redevenir avocat.

Pour écarter le spectre frontiste, celui qui se définissait en 2007 comme un « petit Français au sang mêlé », tablait sur « une rupture franche entre droite et gauche », affirmant que la France a « besoin d’autorité et de fermeté » après les attentats de 2015 et leurs « 238 morts ». 

Pour adoucir sa « droitisation », réponse selon lui aux aspirations d’une France saisie par la peur du « déclassement » et de la « perte de son identité », M. Sarkozy a fait équipe avec François Baroin, le sénateur de l’Aube, proche de Jacques Chirac, son possible futur Premier ministre.

Ombre au tableau: les affaires judiciaires pour lesquelles il est mis en examen, une faiblesse qui n’aurait pas manqué d’être utilisée contre lui s’il avait finalement été candidat en 2017. 

Nicolas Sarkozy est marié à Carla Bruni, ex-mannequin reconvertie dans la chanson, avec qui il a eu une petite fille. Il a également trois fils, issus de deux précédents mariages.

Nicolas Sarkozy lors de son allocution au soir du premier tour de la primaire de la droite et du centre le 20 novembre 2016 à Paris. © AFP

© AFP Eric FEFERBERG
Nicolas Sarkozy lors de son allocution au soir du premier tour de la primaire de la droite et du centre le 20 novembre 2016 à Paris

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