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Simplicio Lissant : « Les tavana ne se sont pas positionnés pour le Tapura par hasard »


Invité du Quart d’heure de campagne ce matin, le tavana de Punaauia appelle les électeurs à « tourner la page » des crispations de la crise Covid et à s’interesser au bilan d’Édouard Fritch qui « tient la route ». Raison pour laquelle, d’après lui, tant de maires ont décidé de soutenir le Tapura. Il défend aussi les projets des rouge, à l’entendre plus « raisonnés » que les autres, notamment du côté du logement, du tourisme, ou des transports.

Punaauia a toujours tenu une place à part dans la politique polynésienne, et Simplicio Lissant ne veut pas faire exception à la règle. Si le tavana bat campagne aujourd’hui pour le Tapura, il ne cache pas certaines oppositions et désaccords avec Édouard Fritch et ses gouvernements successifs. Ainsi, sur le terrain comme sur le plateau du Quart d’heure de Campagne, ce matin en direct sur Radio1 et Tiare FM, il adresse sans détour les réticences au bulletin rouge qu’il a pu observer dans sa commune. Des réticences qui auraient selon lui culminé au moment des législatives : « ces réactions étaient ciblées sur la gestion de la crise Covid, les interdictions, et des comportements peu exemplaires de certains élus, qui ont crispée la population ». Mais Simplicio Lissant veut croire que la réflexion des électeurs a évolué : « On peut être fâché un moment et le montrer, mais si on veut avancer dans l’avenir de ce pays, il faut savoir tourner la page et avancer », dit-il.

La sortie de crise « a été bien maîtrisée »

Le candidat, en tête de la liste Tapura de la troisième section, où il est entouré de nombreux membres de son conseil municipal, appelle donc à juger de manière dépassionnée le bilan du Tapura. « Un bilan que l’on partage » avec les autres tavana, assure-t-il. « J’ai pu constater une amélioration de la situation, un bon fonctionnement. On craignait avec la crise une chute monumentale de nos recettes, force a été de constater que les choses ont été bien maitrisées. Nos finances ont retrouvé un très bon niveau, au moins égal à la meilleure des années de référence comme 2019. Cela me conforte dans l’idée que la politique menée par le gouvernement est une politique qui tient la route ». Raison pour laquelle d’après lui, 42 des 48 maires que comptent le fenua se retrouvent sur la liste ou parmi les soutiens de l’équipe sortante. « Pas le fruit du hasard, insiste-t-il. La situation a été maitrisée et cela place les tavana dans une position de sérénité vis-à-vis du groupe Tapura ».

Même appel à la raison côté programme, où le Tapura se démarquerait par des propositions plus réalistes que ces concurrents. Simplicio Lissant défend notamment le choix des rouge de ne pas faire de surenchère sur le nombre de touristes : 300 000 par an maximum dans un premier temps, avec une insistance sur le caractère durable et raisonnée de l’activité. Mais le projet de Village tahitien, dont les baux viennent d’être signés, s’inscrit-il réellement dans cette optique de tourisme plus responsable et plus maitrisé ? Oui, répond le tavana, longtemps opposé au projet du gouvernement. « Au départ, c’était 3 000 clés et au fil des années, on a bien vu que ça n’aboutissait pas, rappelle-t-il. On a ramené les choses à un niveau plus acceptable. On a un peu gagné la bataille ». Reste tout de même 6 établissements hôteliers, pour un peu moins d’un millier de clés. « Plus raisonnable, plus durable », et plus adapté pour accueillir à Tahiti les touristes internationaux avant de les répartir dans les archipels, explique-t-il. Quant à la phase de terrassement, qui doit commencer rapidement, et de construction, si elle inquiète de nombreux riverains, le premier édile de Punaauia se veut rassurant : il estime que les 200 à 300 000 m3 – « non négligeable mais un mal nécessaire » – peuvent être trouvés tout près pour éviter trop de transport. Notamment grâce au terrassement du lot qui doit être réservé à la construction d’un futur pôle de santé privé – projet pourtant beaucoup moins avancé que la partie hôtelière.

« Construire à la verticale », un passage obligé

Parmi les grands axes de campagne, l’accès à la terre et au logement tiennent une place de choix dans le programme du Tapura. Un sujet sur lequel les autorités paraissent pourtant désarmées. Certes, le rythme des constructions OPH a enfin bondi ces dernières années, mais de plus en plus de familles sont handicapées dans leurs projets par la rareté du foncier et la hausse des prix. La faute aux « arrivées massives d’investisseurs qui achètent au prix fort les terrains », pour Simplicio Lissant. Pourquoi s’être opposé sur sa commune, à certains projets d’aménagement qui auraient pu justement permettre la création de nouveaux logements ? Parce que le développement doit se faire « en concertation avec la population ». Une population qui devra tout de même s’habituer à l’idée d’immeubles de plus grande hauteur, précise-t-il. « On arrive au bout du bout : on a très peu de terrains sur la partie plane et forcément, ça va nous obliger à construire à la verticale ». Là encore, même s’il y a « nécessité », « il faut le faire avec la population ». « À Punaauia, on va revoir nos outils juridiques en toute transparence à l’occasion de la révision du PGA » précise-t-il, promettant des consultations et de la pédagogie sur le sujet.

Mais pour le candidat rouge, « le vrai problème, c’est l’indivision ». Et de côté là, les choses avancent assure-t-il : aide financière pour les familles, mise en place du tribunal foncier, réformes règlementaires, mais aussi un travail sur la fiducie, expérimentée ailleurs dans le Pacifique, et qui permet de gérer collectivement un bien sans avoir à s’en séparer…. Le tavana l’assure : les dispositifs et réformes lancées sous la dernière mandature vont payer et être complétés.

La route du Sud, mais plus haut

Interrogé sur l’absence du projet de route du Sud dans le programme du Tapura, le tavana rappelle que le projet « a quand même soulevé beaucoup de réticences ». Et pas seulement à Paea et Papara : Punaauia a aussi « subi » les premières déclarations d’utilité publique « avec des personnes âgées qui ont perdu leur foncier ou leur logement ». Une quarantaine ou une cinquantaine de citoyens de la commune continuaient d’ailleurs de « s’inquiéter du maintien » du projet. Mais Édouard Fritch et ses équipes auraient accepté de le revoir en « déplaçant le projet de route vers les hauteurs ». Une façon « d’éviter tous ces désagréments » et de désenclaver les nombreuses terres qui sont sur les plateaux et d’offrir « du foncier, du logement, de la place pour des activités agricoles et permettre aux familles d’investir leur terrain ».

Quart d’heure de campagne, tous les matins à 8 heures sur TiareFM et Radio1

Tous les matins à 8 heures jusqu’au premier tour, le « Quart d’heure de campagne » donne la parole, en direct sur TiareFm, Radio1 et notre page facebook, à un des candidats des sept listes engagées dans ces territoriales. Propositions, réactions, stratégie et alliances… De quoi vous faire votre opinion pour les scrutins 16 et 30 avril. Le programme :

  • Lundi 3 avril :                  Melody Teariki – Heiura-Les Verts
  • Mardi 4 avril :                  Tony Géros – Tavini Huiraatira
  • Mercredi 5 avril :             Simplicio Lissant – Tapura Huiraatira
  • Jeudi 6 avril :                   Nicole Sanquer – A here ia Porinetia
  • Mardi 11 avril :                 Nicole Bouteau – Ia ora te Nuna’a
  • Mercredi 12 avril :           Vatea Heller – Hau Maohi
  • Jeudi 13 avril :                  Pascale Haiti – Amuitahira’a o te Nuna’a Maohi

Toute l’actualité des territoriales est à suivre sur radio1.pf et sur les ondes de Radio1 et TiareFM.

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